
 
		trouvent  quelquefois  entourées  par un  ivoire très-fain;  il fe trouve  
 auffi  quelquefois  des  tubercules  &   même  de  grandes  exoftofes  
 dans  la  cavité  de  la  défenfé  *• 
 Autant  la‘partie  antérieure  de la mâchoire  dudeffus  efl grande  
 dans l'éléphant, autant la partie antérieure de la mâchoire  du deffous  
 eft  petite ;  elle  fe  termine  en  avant par  une  pointe  qui  a  deux  
 pouces  de  longueur  dans  le  fquelëtte  qui  fait  le  fujet  de  cette  
 defcription ;  il  y   a  dans  la  partie  fupérieure  du  devant  de  cette  
 mâchoire  une  grande  échancrure,  qui  rend  cette  partie  de  la  
 moitié  moins  haute  que  les  côtes  à  l ’endroit des premières dents  
 molaires;  les branches  fontverti cales &  prefqu’auffi  longues  que le  
 corps ;  les apophyfes  coronoïdes  ont  beaucoup  moins  de hauteur  
 que  les  condyloïdes  &  font  fort  petites. 
 Les deux défenfes  de  l’éléphant  occupent  dans  la  mâchoire  du  
 deffus,  comme  il  a  déjà  été  dit,  la  place  des  incifives  des  animaux  
 qui  ont  de  ces  dents;  mais  dans  la  mâchoire  inférieure de  
 l’éléphant,  il  n’y   a  ni  incifives  ni  rien,  qui  en  tienne  lieu.  Les  
 canines  manquent  dans  les deux  mâchoires;  les  molaires  (pi. VI,  
 jig .  2 , A B C  D )   fortent au  nombre  de deux  de  chaque  côté  de  
 chacune  des mâchoires  du  fqueletie  dont il  s’agit  ici ;  la première  
 ( A C )   de  ces  déni  dents  molaires  eft  beaucoup  pltis  petite  
 que  la  léconde  ( B  D) .   J ’ai  trouvé  de  plus  dans  ce  fquelette  
 lp  germe  (  E )   d’une  troifième  dait  molaire,  placé  de  chaque  
 côté  de  la  mâchoire  fopénéure  derrière  la  féconde  dent,  fous  
 une  lame  offeufeYF ) ,   qui  a  été  enlevée  du  côté -gauche  ( E )   
 pour  mettre  le  germe  à  découvert;  il  eft foparé  de  la  féconde  
 dent  (D )   p r   une  demi-cJoifon  olieufe  ( G H ) ,   &   d’ailleurs  
 là fituation  ne permettrait: pas qu’il pût remplacer la féconde dent, 
 * Voyez  ci-après  la  Delciiption  de la  partie  du Cabinet,  qui  a  rapport  
 à   l'éléphanti 
 pillfqu il 
 puifqu’il  eft  placé  derrière  &   non  pas  au  deffus ;  mais  cetté  
 fituation  ne  paraît guère  convenable  à  une  dent,  car il  eft  à  côté  
 de  la  partie  poftérieure  ( I )   du  vomer,  &   il  s’étend  en  partie  
 au-delà  de  l’ouverture  des  arrière-narines;  il  eft  certain  qu’une  
 dent  ainfi  placée  ne  pourrait  pas  férvir  à  la  maftication,  parce  
 quelle  ne  féroit  pas dans  la  bouche,  mais  dans  le  pharynx.  Si  cé  
 germe  devient  une  troifième  dent,  comme  il  y  a  lieu  de  le  
 croire,  il  faut  que  (à  fituation  change  à  mefure  que  l’animal  
 grandit ,  &   que  la  portion  de  la mâchoire  qui  étoit  à  l’endroit  
 du  pharynx #   l’âge  de  dix-fépt  ails  ,  auquel  l’éléphant  dont  il  
 s’agit  eft  mort,  fe  trouve  au  fond  dé  la  bouche  dans  un  âgé  
 plus  avancé *.  La fituation  &   l’état de  la  féconde dent  ( D K  L )   
 annoncent  ce  changement,  car  elle  s’étend  dans  le  pharynx  dé  
 la  longueur  de  près  de  trois  pouces;  dans-cette fituation,  fa partie  
 poftérieure  ( K L )   ne  peut  pas  férvir à la maftication,  auffi  n’a-  
 t—elle  jamais  rien  broyé ;  car  la  bafé  de  la  dent  eft  arrondie  &   
 n’a aucun  veftige  de  frottement,  non  feulement  fous  la  partie  
 poftérieure  ( L ) ,   qui eft recouverte  par  l’os  de  la mâchoire  ( qui  
 a  été  enlevé pour  mettre  les racines  de  la  dent  à  découvert  dans  
 la figure 2 ) , mais  même  fous  la  partie  moyenne  (K ) de  la  dent,  
 il n’y  a  que la  partie antérieure (D ) dont la bafe  foit  plate &  polie'  
 par  le  frottement  for  environ un  tiers  de  la  longueur  de  cetté  
 dent.  On  11e  peut  pas  douter  que  dans  les  éléphans  avancés  
 en  âge  la  bafé  de  la  O féconde  dent  ne  frotte  d’un  bout  à  l’autre 
 contre  les  dents-  du  deffous;  ce  fait  eft  prouvé  par  l état  dés 
 *  J ’ai  remarqué  dans  des  têtes  dé  jeunes  hippopotames,  que  la  dernière  
 dent  étoit  auffi  placée  en  partie  dans  le  pharynx  à  côté  de  l’ouverture  des  
 arrière-narines,  tandis  que  dans  d’autres  têtes  d’hippopotames  plus  avancés  
 en  âge ,  cette  même  dent  fe  .trouvoit  dans  la  bouche  plus  eh  avant  que  
 l’ouverture  des  arrière - narines. 
 Tome  X I . R