
 
		qu’une heure de repos, après quoi reprenant leur chanfon,  
 ils  les  remettent  en  marche  pour  plufieurs  heures  de  
 plus,  &  le  chant  ne  finit  que  quand  il  faut  s’arrêter;  
 alors  les  chameaux  s accroupifient  de  nouveau  &  fe  
 laifient  tomber  avec  leur  charge  :  on  leur ôte  le  fardeau  
 en  dénouant  les  cordes  &  (aidant  couler  les  ballots  des  
 deux  côtés;  ils  relient  ainfi  accroupis,  couchés  for  le  
 ventre  &  s’endorment  au  milieu  de  leur  bagage  qu’on  
 rattache  le  lendemain  avec  autant  de  promptitude  &  de  
 facilité  qu’on  l’avoit  détaché  la  veillé. 
 Les  callofités,  les tumeurs  fur  la  poitrine  &  fur  les  
 jambes,  les  foulures  &  les plaies  de  la  peau,  la  chute  
 entière  du  p oil,  la  faim,  la  foif,  la  maigreur  ne  font  
 pas  leurs  feules  incommodités;  on  les  a  préparés  à  tous  
 ces  maux par  un  mal  plus  grand  en  les  mutilant  par  la  
 caftration.  On  ne  laiiTe  qu’un  mâle  pour  huit  ou  dix  
 femelles  ,  &  tous  les  chameaux,  de  travail  font  ordinairement  
 hongres ;  ils  font  moins  forts,  fans  doute,  
 que  les  chameaux  entiers,  mais  ils  font  plus  traitables  
 &   fervent  en  tout  temps;  au  lieu  que  les  entiers  font  
 non  feulement  indociles,  mais  prefque  furieuxb  dans  le 
 Les Africains & tous  ceux  qui veulent  avoir de bons  chameaux  de  
 charge,  les hongrent,  &  n’en lailîênt  qu’un entier  pour  dix.  femelles.  
 L ’Afrique  de  Marmol, tome J ,  page g. g. 
 Dans le  temps du  rut les  chameaux  font méchans;  ils  écument  &  
 mordent  ceux  qui  s’en  approchent,  c’eft  pourquoi  on  les  moraHfe.  
 Relation  de  Thevenot,  tome  I I , page  2 2 2 .  — Quand les chameaux font  
 en  chaleur,  ceux  qui  eu  ont  foin  font  obligés  de  les emmulèler,  & 
 temps  du  rut,  qui  dure quarante jours",  & qui  arrive tous  
 les  ans  au  printempsb ;  on  allure  qu’alors  ils  écument  
 continuellement,  &   qu’il  leur  fort  de  la gueule  une  ou  
 deux velfies rouges * de la grofleur d’une velfie de cochon ;  
 dans  ce  temps,  ils  mangent  très-peu,  ils  attaquent  &   
 mordent  les  animaux,  les hommes & même  leur  maître, 
 de  bien  prendre  garde  à  eux,  car  ils  font  alors  médians  &  furieux,  
 iVoyage de  Jean  Ovington,  tome  I ,  page' 222. 
 “ Les  chameaux  font  dangereux  loriqu’ils  font  en  amour ;  ce  temps  
 rie  dure  que  quarante  jours,  &  cela  palîe,  ils  reprennent  leur  douceur  
 ordinaire.  L'Afrique  de  Alarmai,  tome  I , page  g p . 
 b Les chameaux mâles, qui  font fort doux & traitables  en  toute autre  
 làifon,  deviennent  furieux  au  printemps,  qui  eft  le  temps  auquel  ils  
 s’accouplent:  ils le  font  ordinairement  de  nuit, comme  les  chats;  l’étui  
 de  leur  verrre  s’aïonge  alors,  ainfi  qu’il  arrive  à  tous  les  animaux  qui  
 fe  couchent  beaucoup  fur  le  ventre;  en  tout  autre  temps  il  eft  plus  
 retiré en arrière,  afin  qu’ils puilîènt Élire de  Feau plus aifément.  Voyage  
 de  Shaw,  tonte 1,  page 3 1 1 *  — Au mois de  février,  le  chameau entre  
 en amour & devient, demi-enragé de cette palfion, écumant incefiâmment  
 de la gueule.  Voyage  de  la  Roulaie-le-Goupage  2 3  6. 
 c Quand  fe  chameau  eft  en  chaleur,  il  demeure  julqu’à  quarante  
 jours  Uns  manger  ni  boire,  &  il  eft  alors  fi  furieux, que  fr  l’on  n’y  
 prend  garde,- on:court  rilque  d’être mordu :  par-tout  où  ils mordent  
 ils  emportent la  pièce-;  &  il  leur  fort de la  bouche  une  écume  blanche  
 avec  deux  velfies des deux côtés,- grolîês & enflées-  comme  une- velfie  
 de pourceau.  Voyage de Tavernier,  tome 1, page  1 6 1 .  — Les  chameaux,  
 loriqu’ils font en amour, vivent -quarante-deux jours  lâns manger. Relat.  
 de  Thevenot,  tome  II,  page  222. — Veneris furore  diebus  quadraginta  
 permanentfamispatientes. Leon. Afric. defcript. Africoe, vol. II,pag. 748.  
 — On  obferve  qu'il  eft  cinq  ou  fix  femaines  en  rut,  &  qu’alors  il  
 mange  beaucoup moins  que dîms  les antres  temps.  Voyage  de  Chardin,  
 tome  I I , page  2 S.