toute l’Afrique.a, depuis le mont Atlas jufqu’au cap de
Bonne-elpéranceL, on ne trouve, pour ainfx dire, que
des boeufs à bolfe; & il paroît même que cette race
qui a prévalu dans tous les pays chauds, a plufieurs avantages
lùr l’autre : ces boeufs à boffe ont, comme lebilbn,
duquel ils font ilfus, le poil beaucoup plus doux & plus
luftré que nos boeufs, qui comme l’aurochs ont le poil
dur & alfez peu fourni. Ces boeufs à bolfe font aulfi
plus légers à la courfe, plus propres à liippléer au fer-
vice du chevalc, & en même temps ils ont un naturel
le cou & le dos ; ce morceau de chair eft préférable à la langue, &
d’auffi bon goût que iamoelle. Voyage de Jean-Henri Grojfe. Londres,
175 8 > Vaë e 42 -
“Les boeufs de l’Agua^-i-Sanbras font aufîi plus grands que les
boeufs d’Efpagne, ils ont desbofîês, on en vit qui n’avoient point de
cornes, & qui n’en avoient jamais eu. Premier voyage des Hollandais
aux Indes Orientales, tome I , page 2 18 . — Les Maures ont des troupeaux
nombreux fur le bord du Niger.... Les boeufs étoient la pluf-
part beaucoup plus gros & plus hauts fur jambes que ceux d’Europe ;
ils fe fàifoient remarquer par une loupe de chair, qui s’élevoit de
plus d’un pied lûr le garot entre les deux épaules : ce morceau eft
un manger délicieux. Voyage au Sénégal, par A I. Adanfon, page y 7 .
1 Les boeufs font de trois efpèces au Cap de Bonne - elpérance ,
tous grands & fort vîtes à la courfe, les uns ont une bofîè fur le
dos, les autres ont la corne extrêmement pendante, & les autres l’ont
fort relevée & fort belle comme en Angleterre aux environs de
Londres. Voyage de François le Guat, tome I I , page 14 7 .
c Comme les boeufs ne font aucunement farouches aux Indes, il
y a beaucoup de gens qui s’en fervent pour faire des Voyages, &
qui les moment comme on fait les chevaux; l’allure pour l’ordinaire
du B u f f l e , au B o n a s u s , i f c . 3 1 5
moins brut & moins lourd que nos boeufs; iis ont plus
en eft douce ; on ne leur donne, au lieu de mords, qu’une cerdeleqe
en deux paffée par le tendron des narines, & on renverlê par defiûs
la tête du boeuf un gros cordon attaché à ces cordelettes, comme
une bride qui eft arrêtée par la boffe qu’il a fur le devant dit dos,
ce que nos boeufs n’ont pas; on lui met une folle comme à un
cheval, & pour peu qu’on l’excite à marcher il va fort vite, il s’en
trouve qui courent aufîi fort que de bons chevaux. On ufe de ces
bêtes généralement par toutes les Indes, . & on n’en attelle point
d’autres aux Charrettes, aux carrofles & aux chariots qu’on fait traînet*
par autant dq boeufs que la charge eft .pelante;' on attelle ces animaux
avec un long joug qui eft au bout du timon & qu’on pofo fur Je
cou des deux boeufs, & le cocher tient à la main le cordon où font
attachées les cordelettes qui traverfent les narines. Relation de Thevenot,
tome I I I , page i y i . — Ce Prince Indien étoit aftis, lui deuxième,
fur un chariot qui étoit traîné par deux boeufs blancs, qui avoient
le cou fort court & une boffe entre les deux épaules, mais ils étoient
au relie aufîi vîtes & aufîi adroits que nos chevaux. Voyage d’Olearius,
tome I , page 4 7 8. — Les deux boeufs qui étoient attelés à mon
carrofîè me coûtèrent bien près de fix cents roupies ; il ne faut pas
que le leéteur s’étonne de ce prix-là, car il y a de ces boeufs qui
font forts, & qui font des voyages de foixante journées à douze ou
•quinze lieues par jour, & toûjours au trot ; quand ils ont fait la moitié
de la journée , on leur donne à chacun deux ou trois pelottes de la
grofîeur de nos pains d’un fol, faites-de farine de froment, pétrie
avec du beurft & du fucre noir, & le foir ils ont leur ordinaire de
pois-chiches concafîés, & trempés une demi- heure dans l’eau. Voyage
de Tavernier, page y 6. — Il y a tel de ces boeufs qui fuivroit des
chevaux au grand trot, les plus petits font les plus légers, ce font
les Gentils & fur-tout les Banianes & marchands de Surate qui .fe
fervent de ces boeufs pour tirer des.voitures ;pil eft finguiier que
malgré leur vénération pour ces animaux ils ne fafîexît point de fcru-
pule de les employer à ce ftrvice. Voyage de Grojfe, page ayy,
R r i;