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 Bonne-elpéranceL,  on  ne  trouve,  pour  ainfx dire,  que  
 des  boeufs  à  bolfe;  &  il  paroît  même  que  cette  race  
 qui  a prévalu dans  tous  les pays chauds,  a plufieurs  avantages  
 lùr l’autre :  ces  boeufs  à boffe ont, comme lebilbn,  
 duquel  ils  font  ilfus,  le poil  beaucoup  plus  doux  &  plus  
 luftré  que  nos  boeufs,  qui  comme  l’aurochs  ont le poil  
 dur  &  alfez  peu  fourni.  Ces  boeufs  à  bolfe  font  aulfi  
 plus  légers  à  la  courfe,  plus  propres  à  liippléer  au  fer-  
 vice  du  chevalc,  &   en  même temps  ils  ont  un  naturel 
 le  cou  &  le  dos ;  ce  morceau de  chair  eft préférable  à la langue,  &  
 d’auffi bon goût que iamoelle.  Voyage de Jean-Henri Grojfe.  Londres,  
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 “Les  boeufs  de  l’Agua^-i-Sanbras  font  aufîi  plus  grands  que les  
 boeufs  d’Efpagne,  ils  ont desbofîês,  on en vit qui n’avoient point de  
 cornes,  & qui n’en avoient jamais eu.  Premier  voyage  des  Hollandais  
 aux  Indes Orientales,  tome I ,  page 2 18 .  — Les Maures  ont  des troupeaux  
 nombreux  fur  le bord du Niger....  Les boeufs  étoient la pluf-  
 part beaucoup  plus gros & plus hauts fur jambes  que ceux d’Europe ;  
 ils  fe  fàifoient remarquer  par  une loupe  de  chair,  qui  s’élevoit  de  
 plus  d’un pied lûr  le garot entre  les  deux  épaules  :  ce  morceau eft  
 un manger délicieux.  Voyage  au  Sénégal, par A I. Adanfon, page y  7 . 
 1 Les boeufs font  de trois  efpèces  au  Cap  de  Bonne - elpérance ,  
 tous grands & fort  vîtes  à  la  courfe,  les uns  ont une  bofîè  fur  le  
 dos,  les autres ont la  corne  extrêmement pendante,  & les autres l’ont  
 fort  relevée  &  fort  belle  comme  en  Angleterre  aux  environs  de  
 Londres.  Voyage  de  François  le Guat,  tome  I I ,  page  14 7 . 
 c Comme les boeufs  ne  font aucunement  farouches  aux  Indes,  il  
 y   a beaucoup  de  gens  qui  s’en  fervent  pour  faire  des  Voyages,  &  
 qui les  moment comme  on fait les chevaux;  l’allure  pour l’ordinaire 
 du  B u f f l e ,  au  B o n a s u s  ,  i f c .  3 1 5 
 moins  brut &  moins  lourd  que  nos  boeufs;  iis  ont  plus 
 en  eft douce ;  on ne leur donne, au lieu de mords,  qu’une  cerdeleqe  
 en deux  paffée  par  le  tendron  des  narines,  & on  renverlê par  defiûs  
 la  tête  du  boeuf un  gros  cordon  attaché  à  ces  cordelettes,  comme  
 une  bride  qui  eft  arrêtée  par  la boffe  qu’il  a  fur  le  devant dit dos,  
 ce  que  nos  boeufs  n’ont  pas;  on  lui  met  une  folle  comme  à  un  
 cheval,  & pour  peu  qu’on  l’excite  à marcher  il  va  fort vite,  il  s’en  
 trouve qui  courent  aufîi  fort  que  de  bons  chevaux.  On  ufe  de  ces  
 bêtes  généralement  par  toutes  les  Indes,  . &  on  n’en  attelle  point  
 d’autres aux  Charrettes,  aux  carrofles &  aux  chariots qu’on  fait  traînet*  
 par autant  dq  boeufs  que  la charge eft  .pelante;' on attelle ces animaux  
 avec un  long joug  qui  eft  au  bout  du timon  &  qu’on  pofo  fur  Je  
 cou  des  deux  boeufs, &  le cocher  tient  à  la main  le  cordon où  font  
 attachées  les cordelettes qui traverfent les narines.  Relation  de Thevenot,  
 tome  I I I ,  page  i y  i . — Ce  Prince  Indien étoit  aftis,  lui  deuxième,  
 fur  un  chariot  qui  étoit  traîné  par  deux  boeufs  blancs,  qui  avoient  
 le  cou  fort court & une  boffe  entre les deux  épaules,  mais  ils étoient  
 au relie aufîi vîtes  & aufîi adroits que nos chevaux.  Voyage  d’Olearius,  
 tome  I ,  page  4 7  8. —  Les  deux  boeufs  qui  étoient  attelés  à  mon  
 carrofîè me  coûtèrent  bien  près  de  fix cents  roupies ;  il  ne  faut  pas  
 que  le  leéteur  s’étonne  de  ce  prix-là,  car il  y  a  de  ces  boeufs qui  
 font  forts,  &  qui  font  des  voyages  de  foixante  journées  à  douze  ou  
 •quinze  lieues  par  jour, & toûjours au trot ;  quand ils  ont  fait la moitié  
 de  la journée , on  leur  donne  à  chacun  deux  ou  trois  pelottes  de  la  
 grofîeur  de  nos  pains  d’un  fol,  faites-de  farine  de  froment,  pétrie  
 avec  du  beurft  &  du fucre  noir,  &  le  foir  ils  ont  leur  ordinaire  de  
 pois-chiches concafîés, &  trempés une demi- heure dans l’eau. Voyage  
 de Tavernier,  page  y 6.  —  Il  y  a  tel  de  ces  boeufs  qui  fuivroit  des  
 chevaux  au grand  trot,  les  plus  petits  font  les  plus  légers,  ce  font  
 les  Gentils  &  fur-tout  les Banianes  &  marchands  de  Surate  qui .fe  
 fervent  de  ces  boeufs  pour  tirer  des.voitures ;pil  eft  finguiier  que  
 malgré  leur  vénération pour  ces  animaux  ils ne  fafîexît point de fcru-  
 pule  de  les employer  à  ce  ftrvice.  Voyage  de  Grojfe,  page  ayy, 
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