ou de faire des paliflàdes, des parcs & de vafîes enceintes ;
les pauvres Nègres * fe contentent des pièges les plus
Amples,'
Siamois qui étoicnt. dans le pa rc, s’avancerait pour le faire avancer
par fo rc e , & vinrent l’attaquer avec de longues perches, de la pointe
defquelles ils lui donnoient de grands coups. L ’éléphant en colère
les pourfuivoit avec beaucoup de fureur & de vitefïè, & aucun deux
lie lui auroit aflùrément échappé, s’ils ne fe fuffent promptement retirés
derrière des piliers qui formoient la paliflâde, contre lefquels cette bête
irritée rompit trois ou quatre fois lès grolTes dents. Dans la chaleur de
ia pourfuite, un de ceux qui l’attaqüoient le plus vivement & qui en
étoit auflî le plus vivement fuivi, s’alla jeter en fuyant entre les deux
portes, où l’éléphant courut pour le tuer; mais dès qu’il fut entré,
le Siamois s’échappa par un petit entre-deux, & cet animal s’y trouva
p ris , les deux portes s’étant abattues en même temps; & quoiqu’il
s’y débattît, il y demeura. Pour Fappaifer, on lui jeta de l ’eau à plein
fe au, & cependant on lui attachoit des cordes aux jambes & au cou ;
quelque temps après qu’il le fut bien fatigue, on le fit fortir par le
moyen de deux éléphans privés qui le tiroient par-devant avec 'des
cordes, & par deux autres qui le poufloient par derrière julqu’à ce
qu’il fut attaché à un gros pilier, autour duquel il lui étoit feulement
libre de tourner. Une heure après il devint fptraitable, qu’un Siamois
monta fur fbn dos, & le lendemain on le détacha pour le mener à
l’écurie avec les autres. Second voyage du P . Tachard, pag. y y 2 ù" y y y .
* Quoique cet animal foit grand & fauvage, on ne laiffe pas d’en
prendre quantité en Éthiopie, de la façon que je vais dire. Dans les
forêts épaiffes où il fe retire la nuit, on fait une enceinte avec des
pieux entrelacés de grofîès branches, & on lui laifîè un pafîàge qui
a une petite porte tendue contre jerre, Lorfque l’éléphant ell entré,
on la tire en haut de defïùs un arbre avec une corde & on l’enferme,
puis on defcend & on le tue à coups de flèches; mais fi par hafard
on le manque & qu’il forte de l’enceinte, il tue tout ce qu’il rencontre.
" L'Afrique de Marmol. Paris, 1 6 6 7 , tome I , page y S...............L a
chalfe des éléphans fe fait de diverfes manières : en des endroits, où
l’on
Amples , en creufant fur leur palfage des fofles aflez
profondes pour qu’ils-ne puiflent en fortir lorfqu’ils y
font tombés.
L ’éléphant une fois dompté, devient le plus doux,
Je plus obéiflant dé tous les animaux ; il s’attache à
celui qui lefoigne, il le carefle, le prévient & femble
deviner tout ce qui peut lui plaire ; en peu de temps,
il vient à comprendre les Agnes & même à entendre
l’on tend des chauflès-trapes, par le moyen delquelles ils tombent dans
quelque fo flè , où on les tire aifè'ment quand on les a bien embarraffes.
E n d’autres,-on fê fèrt d’une femelle apprivoifee qui eft en chaleur,
& que l’on mène en un lieu étroit où 011 l’attache, elle y fait venir le
mâle par fès cris ; quand il y e ft, on l’enferme par le moyen de
quelques barrières faites exprès, qu’on pouflë pour l’empêcher de
fortir, & cependant qu’il trouve la femelle fur le d o s , il habite avec
elle contre l’ufage des autres bêtes. I l tâche après cela de fe retirer ;
mais comme il va & vient pour trouver une fortie, les chaflèurs qui
font fur fa muraille ou fur quelqu’autre lieu élevé, jettent quantité de
petites & groflës cordes, avec quelques chaînes, par le moyen défi-
quelles ils embarraflènt tellement là trompe & le refte de fbn corps,
qu’ils en approchent enfùite fans- danger; & après qu’ils ont pris
quelques précautions néceflàires, ils l’emmènent à la compagnie de deux
autres éléphans qui font apprivoifés, & qu’ils ont amenés exprès pour
lui donner exemple, ou pour le menacer, s’il fait le mauvais........... Il
y a encore d’autres pièges pour prendre les éléphans , & chaque
pays a fi manière. Relation dun voyage, par T'hevenot. Paris, 16 6 4 ,
tome I I I , page 1 y 1 . — Les habitans de Ceylan font des fofles bien
profondes qu’ils couvrent de planches qui ne font .point jointes, & lés
planches font couvertes de paille, auflî-bien que le vuide qui eft
entre-deux, La nuit lorfque les éléphans paflènt fur ces fofle s , ils y
tombent & n’en peuvent fortir ; fi bien qu’ils y périraient de faim,
Tome X I. D