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 moyenne;  les  jambes  font  rondes,  épailfes,  fortes-,  &  
 toutes font courbées en arrière à la jointuré ; cette jointure  
 qui  eft  recouverte  par  un  pli  très - remarquable  quand  
 l ’animal  eft  couché,  dilparoît  iorfqu’il  eft  debout.  ■  La  
 queue  eft  menue  &  courte  relativement  au  volume  du  
 corps, celle de ce  rhinocéros n’avoit quefeize ou dix-fept  
 pouces  de  longueur;  elle s’élargit un peu  à  fon  extrémité  
 où  elle  eft garnie  de quelques poils courts, gros &  durs.  
 La  verge  eft  d’une  forme  allez  extraordinaire  ,  elle, eft  
 contenue  dans  un  prépuce  ou  fourreau  comme  celle  
 du  cheval,  &  la première  chofe  qui  paroît  au  dehors  
 dans  le "temps  de  l’éreétion,  eft  un  fécond  prépuce  
 de  couleur  de  chair,  duquel  enluitç  il  fort  un  tuyau  
 creux  en  forme  d’entonnoir évafé.& découpé ■ *,  comme  
 une  fleur - df - lis ,  lequel  tient  lieu  de  gland  &  forme  
 l ’extrémité  de  la  verge;  ce  gland  bizarre  par  là  forme  
 eft  d’une  couleur  de  chair  plus  pâle  que  le  fécond  
 prépuce ;  dans  la  plus  forte  érection,  la  verge  ne  
 s’étendoit  qu’à  huit  pouces  hors  du  corps,  on  lui  
 procurait  aifément  cet  état  d’extenfion  en  frottant  l’animal  
 fur  le  ventre  avec  des  bouchons  de  paille  lorf-  
 qu’ il  étoit  couché.  La direction  de  ce  membre  n’étoit  
 pas  droite,  mais  courbe  &  dirigée  en  arrière ;  aufli  
 pifloit-il  en  arrière  &  à  plein  canal  à  peu  près  comme  
 une  vache,  d’où  l’on  peut  inférer  que  dans  l’aéte  de  
 la  copulation;  le  mâle  ne  couvre  pas  la  femelle,  mais 
 *   Voye z   h  figure  clans  tes  Trantàdions  philofcphiques,  n.°  4 70 ,   
 f l .   I I I ,  &  dans  les  Glanures  d’Edwards, pi,  cottée au  bas  23- 1 ■ 
 qu’ils 
 d u   R h i n o c é r o s .  1 8 5   
 qu’ils  s’accouplent  croupe  à  ’croupe ;  elle  a  les  parties  
 extérieures  de  la  génération  faites  &  placées  comme  
 celles  de  la  vache,  &   elle  reflemble  parfaitement  au  
 mâle  pour  la  forme  &  la- grofleur  du  corps,  L a   peau  
 eft  épailfe  &  impénétrable ,  en  la  prenant  avec  la main  
 dans  lès  plis, on  croirait  toucher  une  planche  de  bois  
 d’un  demi-pouce  d’épailfeur  :  lorfqu’elle  eft  tannée,  
 dit  le  D .‘  Grew,  elle  eft  exceflivement  dure  &  plus  
 épailfe  que  le  cuir  d’aucun  autre  animal  terreftre  :  elle  
 eft  par-tout  plus  ou moins  couverte  d’incruftations  en  
 forme  de  galles  ou  de  tubérofités,  qui  font alfez  petites  
 fur  le  fommet  du  cou  &   du  dos,  &  qui  par  degrés  
 deviennent  plus  grades  en  defcendant  fur  les  côtés ;  
 les  plus  larges  de  toutes  font  fur  les  épaules  &  fur  la  
 croupe*  elles  font  encore  alfez  grolfes  fur  les  cuiffes  
 &  les jambes,  &  il  y  en  a  tout  autour  &  tout  le  long  
 des  jambes  jufqu’aux  pieds ;  mais  entre  les plis,  la  peau  
 eft  pénétrable  &  même  délicate &  aufli  douce  au  toucher  
 que  de  la  foie,  tandis  que  l’extérieur  du  pli  eft  
 aufli  rude  que  le  relie ;  cette  peau’ tendre  qui  fe  trouve  
 dans  l’intérieur  des  plis  eft  d’une  légère  couleur  de  
 chair,  &   la  peau  du  ventre  eft  à  peu  près  de  même  
 confiftance  &  de  même  couleur.  Au  refte ,  on ne doit  
 pas  comparer  ces tubérofités ou galles dont  nous venons  
 de  parler  ,  à  des  écailles  comme  l’ont  lait  plufieurs  
 auteurs,  ce  font  de  fimples  durillons  de  la  peau,  qui  
 n’ont ni  régularité  dans la  figure ,  ni  fymmétrie  dans  leur  
 pofitioh  refpeétive.  La  fouplelfe  de  la  peau  dans  les  
 Tome X I.  A  a