quelque rapport, pour la figure, à celles des finges, elles font
étendues en haut, en arrière 8c-en bas, elles font minces fins
rebords ; il y a une petite échancrure au bord de la partie postérieure
de chaque oreille du modèle de l’éléphant de Naples.
La queue eft terminée par un petit bouquet de très-gros crins,
8c defcend jufqu’aux talons.
Les jambes de devant font plus longues que celles de derrière,
cependant elles ne commencent à être dégagées du corps qu’au
deflùs du coude, qui paroît être marqué à l’ejttérieur par un gros
tubercule placé au côté externe 8c poftérieur de la partie Supérieure
de la jambe; le devant de cette partie eft très-renflé 8c
forme une forte de mollet qui indique la grofièur & la force
des mufcles; ce renflement fe trouve, à proprement parler, au
devant de la partie inférieure du bras 8c de la partie fupérieure
de l’avant-bras ; l’endroit du poignet efl: le moins gros de toute
la jambe de devant.
Les jambes de derrière font très-courtes, il n’y a que la
jambe proprement dite , 8c peut - être le genou , qui foient dégagés
du corps. Le devant de la partie inférieure de la cuifle ,
efl très - renflé 8c s’étend en avant, de manière qu’elle forme au
deffous du flanc une naiffince d’arc qui aboutit au ventre; il
y a derrière la jambe, proprement dite, au deflùs du pied un
renflement qui paroît formé par le talon, 8c ao devant un
autre renflement plus petit : l’endroit le moins gros de la jambe
de derrière eft au deflùs de ces renflemens.
Les pieds de devant n’ont pas plus de longueur que ceux de
derrière, mais ils font un peu plus larges. J ’ai obfervé les ongles
d’un jeune éléphant empaillé, qui eft au Cabinet du Roi ; j’ai
trouvé ces ongles ( pi. 1 1 , A B C D E , flg. i , oit un pied
de devant efl vû par fa partie antérieure, & A B C D , flg. 2 , où
un pied de derrière efl vû par-dejfous) bien formés ; leur fubftance
eft fembiable à celle des ongles des animaux fiflrpèdes : ils ont
plus de largeur que de longueur, ils font convexes. On voit
très - diftinélement les couches fucceffivès qui le font formées
dans leur accroiflèment : leur bord inférieur (fig. 2 , E F G ) eft
mince 8c fiillant, enfin ce font de vrais ongles ; cependant M.
Perrault, dans fi defoription anatomique de l’éléphant, ne les
regarde que comme des proiongèmens de la plante des pieds.
« La corne qui garnifloit la plante' des pieds ainfi qu’une lèmelle, '
dit cet auteur, débordoit comme fi elle étoit écachée par la
pefinteur de tout le corps, 8c formoit quelques ongles mal
formés * ». L ’éléphant de la Ménagerie de Yerfiiiles, dont il
s’agïfloit dans la defoription de M. Perrault, étant beaucoup plus
avancé en âge que celui dont j’ai vû les ongles, devoit avoir
la femelle de la plante des pieds plus épaiflè 8c plus dure ; mais
étoit - elle de lùbftance de corne, fembiable à celle des ongles ?
Au moins il me paroît, p r ce que j ’ai vû for notre jeune
éléphant, que les ongles de cet animal ne font pas des prôlon-
gemens formés par une extenfion forcée de la femelle ( H 1 K )
de la1 plante des pieds, qui vienne à déborder au dehors. Les
ongles de ce jeune éléphant étoient féparés de la femelle du
pied par un joint ( L ) fort apparent, ils étoient dirigés en bas,
8c même courbés en dedans p r leur extrémité inférieure
( E F G ) ; iis auroient dû au contraire être dirigés 8c courbés
en haut, s’ils n’avoient été formés que par l’extenfion de 1a
femelle, 8c dans ce cas la femelle auroit dû être plus dure ou
au moins aulfi dure for la plante du pied que dans les prolonge-
mens en forme d’ongles: au contraire, les ongles de notre jeune
* Mémoires pour fèrvir à I’H iftoire Naturelle des Animaux, partie I I I
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