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 poinçon  avec  lequel  on  le  pique  fur  la  tête,  à  côté  des  
 oreilles  pour  l’avc-rtir,  le  détourner  ou  le  preffer;  mais  
 fou vent la  parole  fuffit? ,  fur-tout  s’il  a  eu  le  temps  de  
 faire  connoiffance  complette  avec  Ion  conduéteur & de  
 prendre  en  lui  une  entière  confiance;  fon  attachement  
 devient  quelquefois  fi  fort,  fi  durable  & fon affection  fi  
 profonde,  qu’il  refufe  ordinairement  de  fervir  fous  tout  
 autre, & qu’on  l’a quelquefois vu mourir de regret d’avoir,  
 dans un  accès  de  colère ,  tué  fon  gouverneur  t5. 
 L ’efpèce de l’éléplTant  ne laiffe  pas d’être nombreufe,.  
 quoiqu’il  ne  produife  qu’une  fois  &  un  feul  petit  tous  
 les  deux  ou  trois ans ;  plus  la  vie  des  animaux  eft  courte  
 &  plus  leur  produétion  efl  nombreufe;  dans  féléphant  
 la  durée  de  la vie  compenfe  le  petit  nombre,  &  s’il  efl  
 vrai,  comme  on  l’affure,  qu’il  vive  deux  fièclës  &  qu’il  
 engendre jufqu a  cent vingt  ans.,  chaque  couple  produit 
 par  le  b out,  dont  il  Ce  fert  au  lieu  d'éperons,  qui-  efl  crochue  d’un  
 cote  <3i  dont  le  crochet  eft-  extrêmement  fort & pointu ,  qui’ fert  aufîr  
 de  bride  en  le  piquant  aux  oreilles,  au  mufeau  &   où  ils  fàvent  qu’il  
 eft  plus  fênfible *  ce  fer,  qui  tueroit  tout  autre  animal,  fu t  à  peine  
 impreflion  fur  là  peau  de  I éléphant;  &  fou vent  même  lorfqu’il  eft  en  
 furie ,  il  ne  fuffit  pas  pour  le  retenir  en  fon-devoir.  Voyage  de  Pietro-  
 della  Valle,  tome  I  V, page  24. y . — Deux  Officiers montés  l’un  fur  fa  
 croupe  &   l’autre  fur  Je  cou ,  gouvernent  l’éléphant  avec  un  grand  
 crochet  de  fer.  Premier  voyage  du  P .  Tachard,  page  2 y  y . 
 3 Non freno  aut  habenis  aut  ali is  vinculis  regitur  be Hua,  fed  infidentis.  
 foci  obfequitur;  Vartoman.  apud  Gefher.  cap.  djg  Elephanto. 
 h Quidam  iracundiâ  per mot us  cùm fejforem fuum  occidiffet,  tam  val dé'  
 defderavit,  utpoenitudinq &  meerore confeélusobtenu Arrianus in Indicia. 
 quarante petits dans cet efpace de temps; d’ailleurs n’ayant  
 rien  à  craindre des autres  animaux, & les hommes même  
 ne  les  prenant  qu’avec  beaucoup  de  peine,  l’efpèce  fe  
 foûtient  &  fe  trouve  généralement  répandue  dans  tous  
 les pays  méridionaux  de l’Afrique  & de l’Afie  ;  il  y  en  a  
 beaucoup à Ceilan  a,  au M o g o lb,  à Bengale c,  àSiam'1, 
 " H  y   a  à  Ceylan  grand  nombre  d’éléphans,  dont  les  dents  valent  
 beaucoup  aux  habftans  &   dont  ifs  font  un  grand  trafic.  Voyage  de  
 F r.  Pyrard,  tome  1 1 , .page  1 y i .  —  II  y   a  quantité  d’éléphans  dans  
 Jes  Indes,  dont  la  plufpart  y   font  traniportés  de  I’ifle  de  Ceylan. 
 Voyage  de  la Boullaye-le-Goiq.  P a is ,  1 6y  y , page  2 y  o.......... Il  y  a 
 diverfes  fortes  d’éléphans  à  D e l i ,   ainfi  que  dans  le  refie  des  Indes,  
 mais  ceux  de Ceylan font préférés à  tous  les autres.  Relation d’un voyage,  
 par  Thevenot,  tome I I I ,  page  1  y i .  —  Il  y   a  quantité  d’éléphans  dans  
 rifle  de  C e y lan ,  qui  font  &   plus  généreux  &   plus  nobles  que  tous  
 les  autres.  Voyage  d’Orient  du  P . Philippe,  page  y 6 i .  V oye z auffi le  
 Recueil  des  voyages  qui ont fervi  a  l’établijfement  de  la  Compagnie  des  
 Indes  de  Hollande.  Les  voyages  de Tavernier.  Rouen,  t y t  y , tome  I I I ,  
 page  2 y y . 
 h V oyage de Fr. Bernier au Mogol. Amjl.  i y  i  o, tome I I , page  C y...  
 V oy a ge  de  de  Feynesà  laChine.  Paris,  i  6y o,  page  88.—  Relation  
 d’un voyage,  par Thevenot,  tome III,p a g e   iy  i Voyage d’Edward  
 Terri  aux  Indes  orientales, pages  i  y  &   i  6. 
 * L e  pays  de  Bengale  eft  fort  abondant  en  éléphans,  &   c’eft  de-la  
 qu’on  en mène  aux  autres  endroits  de  l’Inde.  Voyage  de  Fr.  Pyrard.  
 Paris,  i 6 1  t) ,  tome  I , page  y y y . 
 d M.  Confiance  m’a  dit  que  le  R o i  de  Siant  en  a  bien  vingt mille  
 dans  tout  Ion  royaume,  fans  compter  les  fâuvages  qui  font  dans  les  
 bois & dans  les montagnes ;  on en  prend quelquefois juiqu’à  cinquante,,  
 foixante  &  même  quatre-vingt  à  la  fois  dans  une  feule  chaflè.  Premier  
 yoyage  du  P .  Tachard,  page  2 8  8, 
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