plis donne au rhinocéros*la facilité du mouvement de
la tête, du cou & des membres; tout lec'orps, à l’exception
des jointures, eft inflexible & comme cuirafle.
M. Parfons dit en pafîànt, qu’il a obfervé une qualité
très-particulière dans cet animal, c’eft d’écouter avec
une efpèce d’attention fuivie tous les bruits qu’il en-
tendoit ; de forte que, quoiqu’endormi ou fort occupé
à manger ou à fatisfaire d’autres befoins preflàns, il
s’éveilloit à l ’inflant, levoit la tête & écoutoit avec la
plus confiante attention, jufqu a ce que le bruit qu’il
entendoit eût ceffé.
Enfin > après avoir donné cette defcription exaéte du
rhinocéros, M. Parlons examine s’il exifte ou non
des rhinocéros à double corne fur le nez ; & après
avoir comparé les témoignages des anciens & des modernes,
& Jes monumens de cette efpèce qu’on trouve
dans les colleétions d’Hiftoire naturelle, il conclut
avec vrai-femblance que les rhinocéros d’Afie n’ont
communément qu’une corne., & que ceux d’Afrique
en ont ordinairement deux.
Il efl très-certain qu’il exifte des rhinocéros qui
n ont qu une corne fur le nez, & d’autres qui en ont
deux * ; mais il n’eft pas également certain que cette
*_KoIbe dit pofitivement, & comme s’il l’avoit vû , que la première
corne du rhinocéros eft placée fur te ne z , & ta fécondé fur le front
en droite ligne avec la première; que ce lle -ci, qui eft d’un gris-brun,
ne paflë jamais deux pieds de longueur; que la lèconde eft jaune, &
qu elle ne croît jamais au deflûs de fix pouces. Defcription du Cap de
variété foit confiante, toujours dépendante du climat
de l’Afrique ou des Indes, & qu’en conféquence de
cette feule différence on puiffe établir deux efpèces
diftinétes dans le genre de cet animal. Il paraît que les
rhinocéros qui n’ont qu’une corne l’ont plus grofle
& plus longue que ceux qui en ont deux; il y a des
cornes Amples de trois pieds & demi, & peut-être
de plus de quatre pieds de longueur fur fix & fept
pouces de diamètre à la bafe, il y a auffi des cornes
doubles * , qui ont jufqu’à deux pieds de longueur ;
communément ces cornes font brunes ou de. couleur
olivâtre, cependant il s’en trouve de grifes & même
quelques-unes de blanches; elles n’ont qu’une légère
concavité en forme de tafle fous leur bafe, par laquelle
elles forit attachées à la peau du nez ; tout le refte de
la corne eft folide & plus dur que la corne ordinaire :
c’eft avec cette arme, dit-on, que le rhinocéros attaque
& blefle quelquefois mortellement les éléphans de la
plus haute taille, dont les jambes élevées permettent au.
rhinocéros, qui les a bien plus courtes, de leur porter
Bonne-Efpérance, par Kolbe, tome I I I , pages t y à “ i 8. Cependant
nous venons de citer des doubles cornes dont la fécondé différoit peu
de la première qui avoit deux pieds, qui toutes deux étoient de fa
même couleur; & d’ailleurs il paraît certain qu’elles ne font jamais a
une auffi grande diftance l ’une de l’autre que le dit cet auteur, puilque
les baies de ces deux cornes, conlêrvées dans le cabinet de Hans
Sloanne, n’étoient.pas éloignées de trois pouces.
* Voyez les Tranlâélions philolophiques, n° 4 7 ° ’ P^anc^‘e 1 1 1 >
figures 6 i f 8.