d’un culte, l ’adoration quotidienne du Soleil m de la
Lune , l’ufage de l ’ablution avant l’adoration , l’efprit
de divination , la piété envers le Ciel & pour leurs
femblables qu’ ils affilient à la mort, & qu’ après
leur décès ils arrofent de leurs larmes 6c recouvrent
de terre , &c. Les Indiens prévenus de l’idée de la
métemplÿchofe, font encore perfuadés aujourd’hui,
qu’un corps auffi majellueux que celui de l’éléphant
ne peut être animé que par l’ame d’un grand homme
ou d’un Roi. On refpeéle à Siam * , à Laos , à
nova , grcges èorum defcendere : îbique fe purificantes folenniter aquâ
circumfpcrgi, atque ita falutâto fidere, in filvas m e rc i..... Vifique funt
ft lfî eegritudine, herbas fupini in ccelum jàcientes, veluti telkre precibus
àllegatâ. Plin. Hift, nat. iib. V I I I , cap. i . — Se ab/uunt ùr purifierait,
dein adorantfolem èr lunam. — Cadaverafuigenerisfepeliunt.—Lamentant,
ramos Ù“ pulverem injiciunt fupra cadaver. — Sagittas ejdmhunt tanquam
Chirurgi periti. Plin. Æiian. -Solin, Tzetzes, &c.
* M. Confiance mena M .l ’Àmbafïâdeur voir l’Eléphant blanc, qui
ell fi eftimé dans les Indes & qui eft le fujet de tant de guerres : il
eft allez petit, & fi vieux qu’il eft tout ride'; plufieurs Mandarins fout
deftinés pour en avoir foin, & on ne le fert qu’en vaiflêlle d’or; au
moins les deux baffins qu’on avoit mis devant lui étoient d’ôr maflîf
d’une grandeur extraordinaire. Son appartement eft magnifique , & le
lambris du pavillon où il eft logé eft fort proprement doré. Premier
Voyage du P . Tachard. Paris, i 68 6 , page 23.9 ■ — Dans une maifon
de campagne du R o i à une lieue de Siam, fur la rivière, je vis un
petit éléphant blanc, qu’on deftine pour être le fuqceflëur de celui,
qui eft dans le palais, que l ’on dit avoir près de trois ceijts ans; ce.
petit éléphant eft un peu plus gros qu’un boeuf, il a beaucoup de-
Mandarins à fon fervice; & à là confidération l’on a de grands égards.
p 0Ur fa mère ,& pour fa tajite que l’on élève avec lut. Idem,p■ a y 3 .
Pégu * , &c. les éléphans blancs , comme les mânes
vivans des Empereurs de l’Inde ; ils ont chacun un
palais , une maifon compofée d’un nombreux domefli-
que , une vaiffèlie d’or, des mets choifis, des vêtemens
magnifiques , 6c font difpenfés de tout travail, de toute
obéiffiince; l’Empereur vivant efl le foui, devant lequel
ils fléchiffent les genoux, 6c ce fàlut leur eft rendu par
le Monarque; cependant les attentions, les refpects,
les offrandes les flattent fans les corrompre ; ils n’ont
* Lorfque le R o i de Pegu va fe promener, les quatre éléphans
blancs marchent devant lui, ornés de pierreries & de divers enjoiivemens
d ’or. Recueil des Voyages de la Compagnie des Indes de Hollande,
tome I I I , page 4.3. . . . Lorfque le R o i de Pégu veut donner audience,
l ’on amène devant lui les quatre éléphans blancs qui lui font la révérence,
en levant leur trompe, ouvrant leur gueule, jetant trois cris bien
diftindts & s’agenouillant. Quand ils font relevés, on les remène à leurs
écuries, où on leur donne à manger à chacun dans un vaiflèau d’or
grand, comme un quart de tonneau de bière ; on les lave d’une eau
qui eft dans un autre vaiffeau d’argent, ce qui fe fait le plus Ibuvent
deux fois par jour.........Pendant qu’on les panfe ainfi, iis font feus un
dais qui a huit fupports, qui font tenus par autant de domeftiqges,
afin de les garantir de l’ardeur du foleil. E n allant aux vaifîèaux où
eft leur eau & leur nourriture, ils font précédés de trois trompettes
dont ils entendent les accords, & marchent avec beaucoup de gravité,
-réglant leurs pas par le fon de ces inftrumetas, &c. Idem, tome I I I ,
page 4 0 . — Les Péguans tiennent les éléphans blancs pour làerés, &
ayant lu que le R o i de Siam en avoit deux, ils y envoyèrent des
Ambafîâdeurs pour offrir tout le prix qu’on en defireroit. L e R o i
de Siam ne voulut pas les vendre : celui de Pégu, offcolè de ce
refus, vint & non feulement les enleva par force, mais il fe rendit tout
le pays tributaire. Idem, tome I I , page 2 2 3 .
Tome X I. B