
 
		auquel  dans  tout  autre  temps  ils  font  très-foûmis.  L ’acT'  
 couplement  ne  fe fait pas  debout  à la manière  des autres  
 quadrupèdes,  mais  la  femelle  s’accroupit  &  reçoit  le  
 male dans  la meme fituation  qu’elle prend pour repofcra,  
 dormir  6c  fe  laiflèr  charger.  Cette  pofture  à  laquelle  
 on  les  habitue,  devient,  comme l’on  voit,  une fituation  
 naturelle,  puifqu’ils  la prennent  d’eux-mêmes  dans  l’accouplement; 
   la  femelle  porte  près  d’un  an 11, 6c  comme  
 tous  les  autres  grands animaux,  ne  produit  qu’un  petit;  
 fort  lait eft abondant,  épais  6c  fait une bonne  nourriture,  
 même  pour  les  hommes  en  le  mêlant  avec  une  plus  
 grande  quantité  d’eau.  On  ne  fait  guère  travailler  les 
 ’ Lorfque  les  chameaux  s’accouplent,  la  femelle  eft  aflife  fur  fon  
 ventre  de meme  que  lorlqu’on  fa  veut  charger ;  il  y  en  a qui portent  
 leur petit  treize mois  durant. Relation  de  Thevenot, tome I I , page 2 2 y. 
 — Quand  fes  chameaux  s’accouplent,  fa  femelle  reçoit le mâle  dans  la  
 même pofture  qu’elle eft  lorfqu’on  la veut charger de quelque  fardeau,  
 ceft-à-dire, couchée  fur le ventre.  Voyage de Jean Ovington,page 223. 
 — Une  chofè  remarquable  en  ces  animaux,  c’eft  que  quand  ils  s’accouplent, 
   les femelles  font a terre  couchées fur le  ventre comme  quand  
 on  les  charge;  elles  portent  leurs  petits  onze  à  douze  mois  durant.  
 Voyage  de  Chardin,  tome  I I ,  page  2  8. — II eft  vrai que  les femelles  
 portent douze mois ;  mais ceux-là  fè  trompent qui  croient que  le mâle  
 en  la  couvrant  lui  tourne le  derrière ;  cette  erreur  procède  de  ce  que  
 les  chameaux  en  piflànt pafîènt  la  verge  entre  les  jambes de  derrière;  
 mais  en  engendrant  ils  en  ufent  autrement,  la  femelle  fe  couche  fur  
 le  ventre,  &  le mâle  la couvre dans  cette  fituation.  Voyage  d’Olearius,  
 tome I ,   page  y  y  3 . 
 b Les  femelles portent  prefqu’une  année  entière,  ou  d’un  printemps  
 à  l’autre.  Voyage  de  Shaw,  tome  I ,  page 3 1 1 , 
 du Ch  a mea u ir du Dr omada ir e .  2 3 7   
 femelles,  on  les  laide  paître  6c  produire  en  liberté  a ;  
 le  profit  que  l’on  tire  de  leur produit  6c  de  leur  laitb,  
 furpaffe  peut - être  celui  qu’on  tirerait  de  leur  travail;  
 cependant  il  y  a  des  endroits  où  l’on  foûmet  une  
 grande  partie  des  femelles  c,  comme  les  mâles,  à  la  
 caftration  afin  de  les  faire  travailler,  6c  l’on  prétend  
 que  cette  opération ,  loin  de  diminuer  leurs  forces  ,  ne  
 fcit  qu’augmenter  leur  vigueur  6c  leur  embonpoint;  en  
 généra!,  plus  les  chameaux  font  gras  6c  plus  ils  font  
 capables  de  réfifter  à  de  longues  fatigues.  Leurs  boffes  
 ne  paroiffent  être  formées  que  de  Ja  furabondance  de  
 la nourriture ;  car  dans  de  grands  voyages,  où  l’on  eft  
 obligé  de  l’épargner,  6c  où  ils  foufïrent  fouvent  la faim  
 6c la  foif;  ces boffes  diminuent peu  à peu  6c  fe  réduifent  
 au  point  que  la  place  6c  l’éminence  n’en  font  plus  
 marquées  que  par  la  hauteur  du  poil,  qui  eft  toujours  
 beaucoup  plus  long  fur  ces  parties  que  for  le  refte  du  
 dos ;  la  maigreur  du  corps  augmente  à  mefure  que  les  
 boffes  diminuent.  Les  Maures  qui  tranfportent  toutes  
 les marchandifes de la Barbarie  6c  de  laNumidie  jufqu’en  
 Ethiopie,  partent avec  des  chameaux  bien  chargés ,  qui 
 * Camelos feeminas  intaélas propter  earum  lac ferrant,  eas  omni lahore  
 filmas  vagari permittentes per loca füvejlria pafientes, àTc. Profjp.  Alpin.  
 wmf, Ægypt.  pars J.*  pag.  226. 
 1: D u lait que l’on tire des femelles  ( chameaux '  l’on fait des fromages-,  
 qui font très-petits,  &  qui font  efljmés  très-chers  &  très-déficieux  des  
 Arabes.  Voyage  du  P .  Philippe, page  3  y  0. 
 c On  châtre  les  mâles  &  quelquefois  même  les  femelles,  qui  nfen  
 deviennent  que plus  fortes & plus grandes.  JVotton, page  82. 
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