cuifle eft prefqu’entièrement engagée clans la croupe,
le genou très-près du ventre, & les os du pied fi
élevés & fi longs qu’ils parodient faire une grande
partie de la jambe; dans l’éléphant, au contraire , cette
partie eft très-courte & pofe à terre, il a le genou
coipme l’homme au milieu de la jambe & non pas
près du ventre: ce pied fi court & fi petit eft partagé
en cinq doigts, qui tous font recouverts par la peau &
dont aucun n’ eft apparent au dehors. On voit feulement
des elpèces d’ongles, dont le nombre varie, quoique
celui des doigts foit confiant, car il y a toujours cinq
doigts à chaque pied, & ordinairement auftî cinq ongles“,
mais quelquefois il ne s’en trouve que quatrelj, ou même
trois, & dans ce cas, ils ne correlpondent.pas exactement
à l’extrémité des doigts. Au refte, cette variété,
qui n’a été obfervée que fur de jeunes éléphans tranf-
portés en Europe , paroît être purement accidentelle St
dépend vrai -femblablement de la manière dont l’éléphant *
* M .'! de l’Académie Royale des Sciences, nous avoient recommandé
d’examiner fi tous les éléphans avoient des ongles aux pieds, nous
n’en avons pas vû un fieuJ qui n’en eût cinq à chaque pied à l’extrémité
des cinq gros doigts ; triais leurs doigts font fi courts qu’à
peine fortent-ils de la mafîë du pied. Premier voyage du P . Tachard,
page 2 7 j .
’’ Tous ceux qui ont écrit de l ’éléphant, mettent cinq ongles à
chaque p ied, mais il n’y en avoit que trois dans notre fujet; le petit
Indien dont il a été parlé en avoit quatre , tant aux pieds de devant
qu’à ceux de derrière ; la vérité eft pourtant qu’il y a cinq doigts à
chaque pied. Mém. pourferyir à l'ft ljl, desAnim, part. I I I , page 1 oy.
a été traité dans les premiers temps de fon accroiflement.
La plante du pied eft revêtue d’une femelle de cuir
dur comme de la corne & qui déborde tout autour;
c ’eft de cette même fubftance dont font formés les
ongles.
Les oreilles de l’éléphant font très - longues, il s’en
fert comme d’un évantail, il les fait remuer & claquer
comme il lui plaît ; fa queue n’eft pas plus longue que
l’oreille, & n’a ordinairement que deux pieds & demi
ou trois pieds de longueur : elle eft aftez menue,
pointue & garnie à l’extrémité d’une houppe de gros
poils on pluftôt de filets de corne noirs, luilàns & fo-
lides; ce poil ou cette corne eft de la groffeur & de
la force d’un gros fil-d e -fe r , & un homme ne peut
le cafter en letirant avec les mains, quoiqu’il foit élaftique
& pliant.; au refte cette houppe de poil eft un ornement
très-recherché des Négrefles , qui y attachent
apparemment quelque fuperftition une queue d’éléphant
fe vend quelquefois deux ou trois efclaves, &
les Nègres halàrdent fouvent leur vie pour tâcher de
* Merolia oblèrve qu’un grand nombre de payens dans ces contrées
, fur-tout les Saggas, ont une forte de dévotion pour la queue
de l’éléphant. S i la mort leur enlève un de leurs chefs, ils conlèrvent
en fon honneur une de ces queues, à laquelle ils rendent un cuhe,
fondé fur l’opinion qu’ils ont de ûi force. Ils entreprennent des
chaffes exprès pour la couper, mais elle doit être coupée d ’un feul
coup ; l’animal doit être vivant, (ans quoi la fuperftition ne lui
attrïbueroit aucune vertu. Hifioite générale des Voyages, par M . l’abbé
Prevojl, tome V , page y y .
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