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fens & dans les membranes de la tête; auffi les nerfs
qui s’étendent dans la trompq de l’éléphant, font en fi
grande quantité qu’ils équivalent pour le nombre à tous
ceux qui fe diftribuent dans le refie du corps. C ’elt
donc en vertu de cette combinaifon fingulière des fens
& de ces faculté^uniques de la trompe, que cet animal
eft fupérieur aux autres par l’intelligence, malgré l’énormité
de fa maffe, malgré la difproportion de fa forme ;
car l’éléphant eft en même temps un miracle d’intelligence
& un monftre de matière; le corps très-épais
& fans aucune foupleffe , le cou court & prefque inflexible,
la tête petite & difforme, les oreilles exceflives
& le nez encore beaucoup plus e x cd fif, les yeux trop
petits, ainfi que la gueule, le membre génital-& la
queue , les jambes maffives , droites & peu flexibles,
le pied fi court * & fi petit qu’il paroît être nul , la
peau dure, épaiffe & calleufe ; toutes ces difformités
paroifiant d’autant plus, que toutes font modélées en
grand, toutes d’autant plus defagréables à l’oeil, que
la plufpart n’ont point d’exemple dans le refte de la
Nature ; aucun animal n’ayant ni la tête, ni les pieds,
* II n’y a point d’animal qui n’ait le pied plus grand, a proportion,
que l ’homme, fi ce n'elt l’éléphant qui l’a encore plus petit, & par
conféquent qu’aucun autre animal......... .. Les pieds étoient fi' petits,
qu ’on peut dire qu’ils ne fe voient point , parce que les doigts
étoient renfermés & recouverts par la peau des jambes, lefquelles
defcendoient tout d’une venue jufqu’à terre, & paroilïoient comme
le tronc d’un arbre fcié en travers. Mémoires pour fervir à l’hijloire des
Animaux, pages 1 02 & 1 03.
ni
ni le nez,ni les oreilles,ni les défenfes faites ou placées
comme celles de l’élephant.
Il réfiilte pour l’animal plufieurs inconvénicns de
cette conformation bizarre ; il peut à peine tourner la
tête, il ne peut fe tourner lui-même, pour rétrograder,
qu’en, faifant un circuit : les chaffeurs qui l’attaquent par-
derrière ou par le flanc, évitent les effets de fa vengeance
par des mouvemens circulaires, ils ont le temps
de lui porter de nouvelles atteintes pendant qu’il fait
effort pour fe tourner contr’eux. Les jambes dont la
rigidités’eft pas auffi grande que celle du cou & du
corps, ne fléchiffent néanmoins que lentement &
difficilement; elles font fortement articulées avec les
cuiffes. Il a le genou comme l’homme * & le pied
auffi bas ; mais ce pied fans étendue, eft auffi fans
reffort & fans force , & le genou eft dur & fins
fouplelfe ; cependant tant que l’éléphant eft jeune &
qu’il fe porte bien, il le fléchit pour fe coucher,| pour
fe laiffer ou monter ou charger; mais dès qu’il eft
vieux ou malade, ce mouvement devient fi difficile
qu’il aime mieux dormir debout, & que fi on le fait
* Son genou eft de la même manière qu’à l ’homme & non pas
proche du .ventre, étant au milieu de l’efpace qui eft depuis le ventre
jufqu’à terre, & à l ’endroit où les bêtes ont leur talon, de forte que
la jambe de l’éléphant eft lêmblable à celle de l’homme, tant à caufe
de la fituation de fon. genou que de la petitelfe de fon p ie d , dans
lequel la partie qui va du talon jufqu’aux doigts eft très-petite. Mém.
pour fervir a l’kiftoire des- Animaux, part. 111, page i o a.
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