durant ce mouvement ia fobftance du côté gauche fe dilate &
s’amincit. Si ia contraction fe fait également dans tout ie tour
de ia trompe, elle fe raccourcit feus fe courber, &c. ies mufeies
étant très-nombreux, il s’en trouve atfez pour opérer toutes fortes
d’inflexions dans ia trompe avec une force & une vîtefiè extrême
; ies plus forprenantes fe font à l’extrémité. Eile eft terminée
par une concavité, au fond de laquelle font ies trous des
narines, & dont ie bord eft (aillant ; ia partie inférieure de ce
bord a plus depaifleur que ies parties latérales, & ia partie
fupérieure eft alongée en forme da> doigt, qui a environ cinq
pouces de longueur ; ce prolongement, & tout ie refte des
bords de l’extrémité de la trompe & ia concavité qu’ils forment
peuvart prendre différentes figures fuivant les befoins de familial.
C ’eft par ie moyen de cet organe, qu’il feifit différentes
chofes, .comme avec un doigt, ou comme avec une main; if
ramaflè un grain de bled, ie fétu ie plus délié, Sec. Il fait des
opérations qui demandent une adreflë & une précifion dont on
ne croiroit pas qu’un fi gros animai fût capable. Lorlqu’ii veut
enlever un corps uni & trop étendu pour être feifi, ü applique
exactement ies bords de i’extrémité de la trompe for ce corps, &
en retirant fon haleine, ii pompe fi bien l’air, qu’il parvient à
enlever un corps très-pelant; en plongeant i’extrémité de cette
trompe dans l’eau, il l’attire & en remplit toute la capacité des
deux.canaux de l’intérieur; enfoite, il retire fe trompe & la garde
pleine d’eau, quoiqu’il lui faflè faire de grands mouvemens, &
même quoiqu’il la contourtie en Ipiraîe : ii peut faire jaillir cette
eau au loin ; mais pour l’ordinaire, ii la boit en portant le bout
de fe trompe dans fe bouche, où ii laiflè couler l’eau.
La bouche eft très-petite & prelqu’entièrement cachée derrière
Jes défenfes & ia bafe de la trompe. L ’animai replie fe trompe
•pour porter à fe bouche tous fes alimens, tant foiides que liquides:
ii cueille l’herbe, ii ramaflè le foin, toujours avec cette main
& ce doigt, qui font au bout de la trompe, ii en fait de petites
bottes, qu’il porte julqu’au fond de fe bouche.
Les défenfes font de très-longues dents, elles fortent au dehors
de la bouche, elles font dirigées obliquement en bas, en avant
& en dehors, & recourbées en haut. Le détail de leur deferip-
tion fe trouvéra à l’article du lquelette de l’éléphant.
L ’ouverture des paupières dei’éléphant eft très-petite, & le globe
des yeux n’a pas Je tiers de la grolfeur du globe de l’oeil du boeuf, à
proportion de la grandeur du corps de chacun de ces animaux.
Il y a de chaque côté de la tête de l’éléphant, entre l’oeil &
l'oreille, l’orifice d’un conduit gros comme ie doigt, qui aboutit
à une glandé, placée fous ia peau : on dit qu’il fort de ces conduits
une humeur huileufe lorlque l’animal eft en chaleur.
Les oreilles de l’éléphant font, à ce que l’on a prétendu, plus
grandes à proportion que celles de tout autre animai; mais il
faut certainement en excepter la chauve-fouris, que nous avons
nommée oreiïïar a, parce que fes oreilles font fi longues, quelles
ont lès trois quarts de la longueur du corps entier, & parce
quelles o.nt aufli beaucoup de largeur. Celles ^le l’éléphant varient
de grandeur dans différais fojets, car les oreilles du modèle de
l’éléphant de*Naples, font moins grandes que celles de leiéphant
de ia Ménagerie de Verfeiiies, dont M. Perrault a donné ia défi-
cription b ; & les. oreilles d’un petit éléphant Indien, dont le
même auteur fait mention, étaient encore moins grandes que
celles de leiéphant de Naples c. Les oreilles de l’éléphant ont
a Voyez le tome V II I dejeet Ouvrage.
h Mémoires pour fervir à I’Hiftoire Nat. des Anim. partie I I I , page i oy
* Idem, Ibidem,
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