LE MOUF LON*
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L E S A U T R E S B R E B I S.
I l jES éfpèces-les-plas foibles des animaux utiles ont été
rédtiités lés premières eu domefticite : 1 on a foûrnis la
Brebis & la Chèvre, avant d’avoir dompté le Cheval,
le
. * Mouflon, root tféjiyç j f e . f l p B î Mufione, nom de cet animal
dans les Ifles .de Corfè & de Sardaigne ; en Grec /Aojmv, félon Strâbon ;
en Latin Mufmon ou Mufimon ; .en Sibérie Stepnie-Barani, c’eft-à-dire,
Mouton fauvàge, félon Gmelin ; dans la Tartane, chez les Monguls
Argali, félon le même Gmélin.
Mufmon. P lin ii, Hiß. nat. lib. Y 1I I , cap. x l i x . Nota. Pline fait
mention , livre .Vf-Vf/II. chapitre IX , ■ & livre' X X X , chapitre XV *
d ’ùn animal , qu’il dit que les Anciens-Grecs appeioient Ophion, qui
nous paroît être le même que le mufmon ou mouflon.
Tragelapttus. B e lo n , Obferv. feuillet 5 4 , flg , feuillet 5 4 , verfo;
le tragelaphus, dit Belon,, eft femblable en pelage au bouc eltain ;
mais il ne porte point de barbe ; fes cornes né lui tombent point,
qui font femblables à celles d’une chèvre , mais font quelquefois
entorfes comme à un bélier; fon mufe.iü & le devant du front & les
oreilles font de mouton ; ayant auflî la bourfe des génitoires de bélier,
pendante & moult große; fes quatre jambes femblablesâ celles d'un
mouton; fes cuilfes à l’endroit de deflôus la queue font blanches;
la queue noire. Il porte le poil fi long à l’endroit de l’eftomac &
deflus & deflous le cou , qu’il fembte être barbé ; il a les crins deflus
les épaules & de la poitrine lo n g s , de couleur noire ; ayant deux
taches grifes, une en chaque côté des flancs, & auflî il a les narines
noires
d u M o u f l o n , ère. 3 5 3
Je Boeuf ou Je Chameau ; on les a aufTi tranfportées
plus aifément de climats en climats; de-là le grand
nombre de variétés qui fe trouvent dans ces deux
efpèces , & la difficulté de reconnoître quelle eft la vraie
fouche de chacune ; il ell certain, comme nous l’avons
prouvé, que notre brebis domeffique, telle qu’elle
exifte aujourd’hui ne pourrait fubfifler d’elle - même *,
c ’eft-à -dire , fans le Secours de l ’homme; il eft donc
également certain que la Nature ne l’a pas produite telle
qu’elle eft : mais que c ’eft entre nos mains qu’elle a
dégénéré; il faut par conséquent chercher parmi les
animaux fàuvages ceux dont elle approche le plus, il
faut la comparer avec les brebis domeftiques des pays
étrangers, expofer en même temps les différentes caufes
d’altération, de changement & de dégénération, qui
ont dû influer fur l’efpèce, & voir enfin fi nous ne
pourrons pas, comme dans celle du boeuf, en rappeler
noires &ie mulèau blanc , comme auflî eft tout le deflous du ventre.
Nota. On verra que cette courte defeription que Belon donne de
fon tragelaphus, s’accorde pour tous les caractères eflèntiels avec celle
que nous donnons ici du mouflon.
Mufmon feu Mufimon. Gelîier, Hifl. quàd.‘ pag. 823.
Hircus cornibus fupra rotundatis, infra planis , femicirculum referen-
iibus.. . . Capra orienta/is. La chèvre du Levant. Brijfon, regn. anim.
pag. 7 x.
Amman. Capra cornibus arcuatis , collo fubtus larlato -, caudâ nigrâ..
Linn. fyfl. nat. edit. X , pag. 70.
.... * Voyez l’article de la brebis, dans le V.° volume dé cette Hiftoire
naturelle.
Tome X I . Y y