
 
		&   faciles  à  conduire,  toutes  deux  ont  le  poil  fin  &  la  
 bofî'e  fur  le  dos ;  cette  boffe  ne  dépend  point  de  la  
 conformation  de l ’épine  ni  de  celle  des  os  des  épaules,  
 ce  n’efl  qu’une  excroifïànce,  une  efpèce  de  loupe,  un  
 morceau  de  chair  tendre ,  auffi  bonne  à manger  que  la  
 langue  du  boeuf;  les  loupes  de  certains  boeufs  pèfent  
 jufqu’à  quarante  &   cinquante  livres  a ,  fur d’autres  elles  
 font  bien  plus  petites h ;  quelques-uns  de  ces  boeufs  
 ont  auffi  des cornes  prodigieufes  pour la grandeur ,  nous  
 en  avons  une  au  Cabinet  du Roi  de  trois pieds  &   demi  
 de  longueur,  &  de fept pouces  de  diamètre  à  la  bafe ;  
 piufieurs Voyageurs affurent en avoir vû ,  dont la capacité  
 étoit  allez  grande  pour  contenir  quinze  & même  vingt  
 pintes  de  liqueur. 
 Dans  toute  l’Afrique  c ,  on  ne  connoît  point  l’ufàge 
 leur  chariot  qui  en  étoit  attelé  avoit  grande  mine  ;  quand  (es  gens  
 de  qualité  ont  de  beaux  boeufs,  ils  prennent  grand  foin  de  les  con-  
 fèrver  ;  ils  leur  font  garnir  les  bouts  des  cornes  d ’étuis  de  cuivre  ;  
 on  leur  donne  des couvertures comme  à  des  chevaux ;  on  les  étrille  
 tous  les  jours  avec  exactitude,  &   on  les  nourrit  de  même.  Relation  
 d’un  voyage,  par Thevenot,  tome  111 .page  2 y 2. 
 *  Il  y  a  des  boeufs  à  Madagafçar,  dont  la  loupe  pè le  trente  ,  
 quarante ,  cinquante  &   jufqu’à  foixante  livres.  Voyage à Madagafçar,  
 par  de V.  Paris,  1 7 22   ,  pag»  24 p. 
 b  Les  boeufs  ont  une  grofle  boflê  pointue  fur  le  dos  proche  du  
 c o u ,  &  les  uns  l ’ont  plus  grofîê  que  les  autres.  Relat.  de Thevenot.  
 tome  1 1 ,  page  2 2 3 . 
 c On  ne  voit fur  la côte de Guinée que des taureaux  &   des  vaches ;  
 car  les  Nègres  ne  s’entendent  point  à  tailler  les  taureaux  pour  en  
 faire  des boeufs,  Voyage  de  Bofman, page  2 3  S. 
 du B u f f l e ,  du  B o n a s u s  ,  ire.  3 1 9   
 de  la  caflration  du  gros  bétail,  &  on  le  pratique  peu  
 dans  les  Indes  3 ,  lorfqu’on  foûmet  les  taureaux  à  
 cette  opération,  ce  n’eft  point  en  leur .retranchant,  
 mais  en  leur  comprimant  les  teflicules ;  &   quoique  les  
 Indiens  aient un  allez  grand  nombre  de  ces  animaux  
 pour  traîner  leurs  voitures  &  labourer  leurs  terres,  ils  
 n’en  élèvent  pas  à  beaucoup  près  autant  que  nous :  
 comme  dans  tous  les  pays  chauds  les  vaches  ont  peu  
 de lait,  qu’on  n’y  connoît guère le  fromage &  le beurre,  
 &  que  la chair  des  veaux  n’efl  pas  auffi  bonne  qu’en  
 Europe,  on  y  multiplie  moins  les  bêtes  à  cornes ;  
 d’ailleurs  toutes  ces  provinces  de  l’Afriqqp &  de  l’Afie  
 méridionale  étant  beaucoup  moins  peuplées  que  notre  
 Europe,  on  y  trouve  une  grande  - quantité  de  boeufs  
 fàuvages,  dont  on  prend  les  petits  :  ils  s’apprivoifent  
 d’eux-mêmes  &  fe  foûmettent  fans  aucune  réfiflancé  
 à  tous  les travaux domelliques;  ils deviennent  fi dociles,  
 qu’on  les  conduit  plus  aifement  que  des  chevaux,  il  
 ne  faut  que  la  voix  de  leur  maître  pour  les  diriger  &   
 les  faire  obéir;  on  les  foigne,  on  les  careffe,  on  les  
 panfe,  on*les  ferreb,  on  leur  donne  une  nourriture 
 ‘   Lorfque  les  Indiens  châtrent  les  taureaux,  ce  n’efl  point  par  in -  
 c i f io n ....  C ’eft  par  une  compreffion  de ligatures  qui  interceptent  la  
 nourriture  portée  dans  ces  parties.  Voyage  de Grojfe,  page  2 y  3 . 
 b  Comme  il  y   a  beaucoup  de  chemins  dans  la  province d’A finer  
 (  aux  Indes )  qui  font  fort pierreux,  on  ferre  les  boeufs quand  ils ont  
 à  paffer  par  ces  lieux-là  pour  un  long  voyage ;  on  les  fait  tomber  
 à  terre  par  le  moyen  d’une  corde  attachée  aux  deux  pieds,  &   fi-tôt  
 qu’ils  y   font  on leur  lie  les  quatre  pieds  enfemble  ,  qu’on  leur  met