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 chargée  de  graiffe,  que  fou vent  elle  eft  large  de  plus  
 d’un  pied,  &  pèle plus  de  vingt  livres  au  refte ,  cette  
 brebis  n’a  rien  de  remarquable  que  là  queue  qu’elle  
 porte,  comme  fi  on  lui  avoit  attaché  un  couffin  fur  les  
 feffes ;  dans  cette  race  de brebis  à groffe  queue,  il  s’en  
 trouve  qui  l’ont  fi  longue  6c  fi  pelante  | ,  qu’on  leur  
 donne  une  petite brouette pour la foûtenir  en marchant;  
 dans  le  Levant,  cette  brebis  eft  couverte  d’une  très-  
 belie  laine;  dans  les  pays  plus  chauds,  comme  à  Ma-  
 dagafçar  6c  aux  Indes  b,  elle  ell  couverte  de  poil ;  la  
 furabondance  de  la  graiffe,  qui  dans  nos  moutons  fe  
 fixe  fur  les  reins  ,  defcend  dans  ces  brebis  fur  les  vertèbres  
 de  la queue;  les  autres  parties.  du  corps  en  font  
 moins  chargées  que  dans  nos, moutons  gras.:  c ’ell  au  
 climat,  à  la  nourriture  &  aux  foins  de l ’homme  qu’on 
 ■modi  caudam. Miras  'oôhiagînta vponderare,  Leon.  Afric;  Defcript, Afric,  
 vol. II, pag.  253.  , 
 * Çvis Arabica altéra.  Ray, fy n .quad.  pag.  74. 
 Arles  laniger  caudâ  longijfimâ. . . ..   O vis  longicauda.  La\ brebis à  
 longue queue. Briflon, regn. anim. pag. y 6. Nota. M.’s Ray & Briflon,  
 fort  de çette  brebis  à longue queue  &  de  la  brebis à  large  queue  
 deux.elpèces differentes ;  M. Linnæus  les  a réunies, ,&  11e  les donne  
 que , comme  des-variétés  dans l’elpèce  commune  :  nous  femmes  en  
 cela parfaitement de  fbn avis.  .  i  •  ;  .  !  ,  . :,, 
 b  L’ifle  de  Madagafcar  nourrit  des moutons ' à  groflé  queue,  y  
 ayant eu tel mouton, dont  la queue a pefé vingt livres,  étant groflîe  
 d’une  graillé  qui  ne  le  fond  point  &  très-délicate  à  manger;  ces  
 moutons ont  la laine comme  le poil des  chèvres.  Voyage de Flaceourt, 
 page  y ..........L a  viande  des  jeunes  femelles  &   des  châtrés1,  ell  d’un 
 excellent  goût.  Idem,  page 1  y  1 . 
 doit  rapporter  cette  variété  ;  car  ces  brebis  à  larges  ou  
 longues  queues  font  domeftiques  comme  les  nôtres,  
 6c  même  elles demandent  beaucoup  plus  de  foins 6c de  
 ménagement.  La  race  en  eft  beaucoup  plus  répandue  
 que  celle  de  nos  brebis;  on  la  trouve  communément  
 en  Tartariea,  en  Perle1’ ,  en  Syrie0,  en  Egypte d,  en 
 *  Les moutons  des  Tartares,  comme  auflî  ceux  de  Perfe,  ont  ung  
 groffe  queue,  qui  n’eft  que  gra illé,  de  vingt à  trente  livres  pelant ;  
 les  oreilles  pendantes  comme  nos  barbets  ,  &   le  nez  camus.  Voyage  
 d ’Oléarius ,  'tome  I , page 3  2 / . —  Les  brebis  dans la  Tartarie  orientale  
 ont  la  queue  du  poids  de  dix  à  douze  livres;  cette  queue  n’elt  
 prefque  qu’une  feule  pièce  de  graillé  fort  ragoûtante;  les  os  n ’en  
 font  pas  plus  gros  que  ceux  de  la  queue  de  nos  brebis.  Relation  
 de  la grande Tartarie t  page  1  S  y . . ••  Les brebis des provinces  qu’occupent  
 lés Tartares  Calmouques,  ont  la  queue  cachée  dans un couffin  
 de plufieurs  livres.  Idem, page 2 6  y . 
 b  L a  feule  queue d’un - de  ces moutons  de  P e r fe ,  pèle  quelquefois  
 dix  à  douze  livres,  &   rend  cinq  ou  fix  livres de  graillé,  &   elle  ell  
 de  figure  contraire  à  celle  de  nos  moutons,  étant  large  en  bas  &   
 étroite  en  haut.  Voyage  de Tavernier,  tome  11, page y y  y . 
 c J ’ai  vû  en  S y r ie ,  Judée ,  E g yp te ,  la queue  des moutons fi  groflè,  
 grande  &   large,  qu’elle  pelbit  trente  - trois  livres  &   davantage  ,  &  
 toutefois  les  moutons  ne  font  guère  plus  grands  que  ceux  de Berri,  
 -mais  bien  plus  beaux  &   la  laine  plus  belle.  Voyage  de  Villamonl,  
 page  62p. 
 . *  II  y  a  en  Éthiopie  certains  moutons,  dont  la  queue  pèlé  vingtcinq  
 livres  &   voire  davantage...........Et  certains  autres  dont  la  queue 
 eft  longue  d’une  bradé,  &   tortue  comme  un  cep  de  v ign e ,  avec  
 l’encolure  pendante  comme  celle  des  taureaux.  Voyage  de  Drack,  
 page  Sy.