
 
		il  eft  à  peu  près  en  grand,  ce  que  le  cochon  éft  en  
 petit,  brufque  &  brut,  fans  intelligence*dans  fentiment  
 &  fans  docilité  :  il  faut  même  qu’il  foit  fujet  à  des  
 accès  de  fureur,  que  rien  ne  peut  calmer;  car  celui  
 qu’Emanuel  roi  de  Portugal  envoya  au  Pape  en  1 5 1 3 ,   
 fit  périr  le  bâtiment  fitr  lequel  on  le  tranfportoit  a,  &  
 celui  que  nous  avons  vu  à  Paris  ces  années  dernières  ,  
 s’eft  noyé  de  même  en  allant  en  Italie.  Ces  animaux  
 font  aufti,  comme  le  cochon,  très-enclins  à  fe  vautrer  
 dans  la boue  &  à  fe  rouler  dans  la fange  :  ils  aiment  les  
 lieux  humides  &  marécageux,  &  ils  ne  quittent  guère  
 les  bords  des  rivières;  on  en  trouve  en  Afie  &  en  
 Afrique,  à Bengaleb,  à  Siamc,  à  L a o sH,  a uM o g o l',  
 à Sumatraf,  à Java  en Abilfinie s,  en Éthiopie*1,  au  pays 
 éléphans,  il  eft  regardé  comme  un  animal  indomptable  &  dont  on  
 ne  peut  faire  aucun  uiâge  pour  le  fervice  domeftique. 
 1 Tranfàétions  philofophiques,  n.‘   4 7 0 . 
 b Voyage  du P.  Philippe, p a g e  3 7 1  • — Voyage de  la  Compagnie  
 des  Indes  de  Hollande,  tome  I ,  p a g e  4 1 7 . 
 '  Hiftoire  naturelle  de  Siam,  par  Gervaife,  p a g e  3  3 . 
 i  Journal  de  l ’abbé  de  C h o ify ,  page  3 3 p . 
 'V o y a g e   de  Tavernier,  tome  I I I ,   p a g e  3 7 , — Voyage  d’Edward  
 T e r r i,  page  1 3 , 
 f Hiftoire  générale des  voyages,  par  M .  l’abbé  Prévôt,  tome  I X ,   
 VaS e  339’ 
 'V o y a g e   de  ïa  Compagnie  des  Indes  de  Hollande,  tome  V I I ,  
 p a g e  2 7 7 . 
 b Voyage de Chardin,  tome  I I I ,p a g e   4 3 . — Relation de Thevenot ,  
 page  1 0 , 
 des  Anzicos  ilj  &   jufqu’au  cap  de  Bonne-efpérance  ||  
 mais  en  général  l’elpèce  en  eft  moins  nombreufe  &  
 moins  répandue  que  celle  de  l’éléphant ;  il  ne  produit  
 de même  qu’un  feul  petit  à  la  fois,  &   à  des  diftances  
 de  temps  aflez  conlidérables.  Dans  le premier mois  le  
 jeune  rhinocéros  n’eft  guère  plus  gros  qu’un  chien  de  
 grande taille0.  Il  n’a point  en  naiflàntla corne  lùrlenez'*  
 quoiqu’on  en  voie  déjà  le  rudiment  dans  le  foetus  * ;  à  
 deux  ans cette  corne n’a encore poufte que  d’un poucef,  
 &  à  fix  ans  elle  a  neuf à  dix  pouces5;  &   comme  l’on 
 * Hiftoire  générale  des  vo y ag e s ,  par  M .  I’abbé  Prévôt,  tome  V   
 page  p i . 
 h Voyage  de  Franç.  îe  Guat.  Amft.  17 0 8   ,  tome  I I ,  page  1 4 3 .   
 — Defcription  du  cap  de  Bonne-eipérance,  par  Koibe,  tome  I I I ,  
 page  1 3   &  fuiv. 
 cOn  en  a  vû  un  jeune  qui  n’étoit pas.plus  grand  qu’un  chien,  il  
 fuivoit  alors  Ion maître  par-tout  &  il  ne  buvoit que  du fait de  buffle-  
 niais  il  ne  vécut  pas  plus  de  trois fèmaines.  Les  dents  commençoient  
 à lui  fortir.  Voyage  de la  Compagnie  des  Indes de Hollande,  tome  V il  
 page  4 8 3 . 
 1 On  voyoit  dans  fe  bout  du  nez  de  ces  deux  jeunes  rhinocéros  
 fa marque  de  fa  corne  qui  devoit  leur  pouffer,  parce  que,  comme  
 ils  étoient  tout  jeunes,  ils  11’en  avoient  pas  encore;  à  cet  âge-là  
 néanmoins  ils  étoient  auffi  gros  &  auffi  grands  qu’un  de  nos  boeufs •  
 mais  ils  font fort  bas des jambes, particulièrement  de celles  de  devant  
 qui-font  plus  courtes  que  celles  de  derrière.  Voyage  de  Pietro  délia  
 Valle,  tome  IV ,  page  24 3 . 
 '  V oye z   ci-après,  dans  fa  defcription du  Cabinet,  celle  d’un foetus  
 de  rhinocéros. 
 f Tranfaélions  philofophiques,  n.‘  47O1 
 * Voye z   idem,  ibid.