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 toutes  les  variétés  ,  toutes  les  efpèces  prétendues,  à  
 une  race  primitive. 
 Notre  brebis,  telle  que  nous  la  connoiffonS  ,  ne  fe  
 trouve  qu’en  Europe  &  dans  quelques  provinces  tempérées  
 de  l’Afie :  tranfportée  dans des pays plus  chauds,  
 comme  en  Guinée*,  elle perd  fa  laine  &  fe  couvre  de  
 p oil,  elle y  multiplie  peu,  &  là  chair  n’a  plus  le même  
 coût  ;  élans  les  pays  tres-froids  elle  ne  peut  liibliller.  
 mais on  trouve  dans  ces mêmes  pays  froids,  &  fur-tout  
 en  Mande ,  une  race  de brebis  ( f l .  x x x i   x x x i i ) ,  à 
 plufieurs  cornes,  à queue  courte, a laine dure &  epailfe,  
 au  delfous  de  laquelle,  comme  dans  prefque  tous  les 
 *   Ovis  Africana  pro  vellere  lanofo  pilis  brevibus  hirtis  vejlita ;  hoc  
 «mus  vidimus  in  vivario  regio  w ef,  monaferienf S. Jacobi M o ,  quoad  
 formant  corperis  extemam  ovibus  vulgaribus  jserfimile  verum  pro  lanâ  
 ci p iks fu it ....  Spuie  a  noflratibus  differre  non fidenter  affirmaverim ;  
 fortajfe  quemadmodum hommes  in  Nigritarum  regionibus pro  capillis Imam  
 quandam  obtinent,  ità  vice  verfâ  peeudes  hce  pro  lanâ  pilôs.  Ray.  fin .  
 quad.  pag.  7 5 . — Dans  le royaume  de  Congo  , à  Loango  &  à Ca-  
 binde,  les  brebis  au  lieu  de  cette  laine  douce  qu’elles  portent  parmi  
 nous,’ n’ont qu’un  poil  rude  femblable  à  celui  des  chiens;  la chaleur  
 brûlante  de  l’air  defféchant  tout  ce  qu'il  y   a  de  gras  &  d’huileux,  
 &  leur donnant  ainfi  cette  rudelTe  :  j’ai  obfervé  la  même  chofe  dans  
 les  brebis  qui  font  dans  les  Indes.  Voyage  de  J.  Ovington,  tome  I ,  
 page  60. — Les moutons  font en allez  g«and nombre  fur  toute  la côte  
 de  Guinée,  &  cependant  ils  font  fort  chers,  ils  ont  la même figure  
 que  ceux  d’Europe,  fi  ce  n’eft  qu’ils  font  la moitié  plus  petits,  &   
 qu’au  lieu  de  lame  ils  ont  par  tout  le  corps  du poil  de  la  longueur  
 d’un  doigt.  . . .  La  chair  n’a  pas  la  moindre  conformité  avec  celle  
 des  moutons  d’Europe,  étant  extrêmement  sè ch e ,  &c.  Voyage  de  
 Bofman, pages  2 g  y   &   a y 8. 
 animaux  du nord,  fe  trouve  une  fécondé  fourrure d’une  
 laine  plus  douce,  plus  fine  &  plus touffue :  dans  les pays  
 chauds,-  au  contraire,  on  ne  voit  ordinairement  que  
 des  brebis  à  cornes  courtes  &  à  queue  longue,  dont  
 les  unes  font  couvertes  de  laine,  les  autres  de poil &  
 d’autres  encore de poil mêlé de laine ;  la première  de ces  
 brebis  des  pays  chauds  cil  celle  ( f l .  x x x m )   que l’on  
 appelle  communément  mouton  de  Barbarie %  mouton  
 ef Arabie  laquelle reffemble  entièrement à notre  brebis 
 domeftique,  à  l’exception  de  la  queue  c  qui  eft  fi  fort 
 ■  L a   Perfe  abonde en moutons  &   en chèvres,  il y  a de ces moutons  
 que  nous  appelons  moutons  de  Barbarie  ou  à  große  queue,  dont  la  
 queue  pèfe  plus  de  trentê: livres ;  c ’eft  un  grand  fardeau  que  celte  
 queue  à  ces  pauvres  animaux,  d'autant  plus  qu’elle  eft  étroite  en  
 haut  &   large  en  bas  ;  vous  en  voyez  fouvent  qui  ne  la  fàuroient  
 traîner,  &   à  ceu x -là   on  leur met  la  queue  fur  une  machine  à  deux  
 roues,  à  laquelle  on  les  attache  par  un  harnois,  &c.  Voyage  de  
 Chardin,  tome I I ,  page 2  8. 
 1 Ovis  laticauda  Arabica.  Ray. fyn.  quad.  pag.  7 4 .  Nota.  L a   p lu f-  
 partdes Naturalises ont appelé  cette brebis  brebis, d’Arabie ;  cependant  
 elle  n’eft  pas  originaire d’Arabie, elle y  eft même aflez rare  :  c ’eft  dans  
 la  Tartarie  méridionale,  en  Perfe,  en  Égyp te  ,  en  Barbarie  &  fur  les  
 côtes  orientales  de l’Afrique,  qu’elle  fe  trouve  en  grand  nombre. 
 Aries  laniger  caudâ  latiffmm-----Ovis  laticauda.  La  brebis  à  large 
 queue.  Briflon.  Regn.anim.  pag.  7 5 . 
 c Neque  bis  arietibus  ullum  ab  aliis  diferimen  pmterquam  in  caudâ  
 quam latißmam  eircumfermt....  Nannullis  lïbras  decem aut  viginti  cauda  
 pendet  cum fua fponte impinguantur;  verum in Ægypto  plur'mi farciendis  
 vervecibus  intenti,  furfure  hordeoque  faginant ;  quibus  adeo  craffefcit  
 cauda  ut fe   ipfis  dimovere  non  paffint ;  verum  qui  eorum  turam  gérant  
 taudam  exiguis  vehiculis  alligcmtes  gradtim pramavcrcfaäunt ;  vidi. hujuf- 
 Y y   ij