on trouve des zébus ou bifons de la plus petite taille.
L ’Amérique eft actuellement peuplée par-tout de
boeufs fins bofle , que les Efpagnols & les autres Européens
y ont fuccelfivement tranfportés ; ces boeufs
fe font multipliés & font feulement devenus plus petits
dans ces terres nouvelles, l’efpèce en étoit abfoiument
inconnue dans l’Amérique méridionale ; mais dans toute
la partie feptentrionale jufqu’à la Floride , la Louifiane
6c même julqu’auprès du Mexique, les bifons ou boeufs
à boffe fe font trouvés en grande quantité ; ces bifons,
qui habitoient autrefois les bois de la Germanie, de
l ’Ecofle & des autres terres de notre nord, ont probablement
palfé d’un continent à l’autre, ils font devenus
, comme tous les autres animaux, plus petits
dans ce nouveau monde; & félon qu’ils fe font habitués
dans des climats plus ou moins froids, ils ont
confervé des fourrures plus ou moins chaudes ; leur
poil eft plus long & plus fourni, leur barbe plus longue
à la baie de Hudfon qu’au Mexique , 6c en général ce
poil eft plus doux que la laine la plus fine * ; on ne
droites, fines & longues d’environ trois ou quatre palmes, garnies
de noeuds qui avoient l ’air d’être tournés ou faits à vis. Voyage dit P .
Vincent-Marie, chap. X I I . Traduction de M. ie Marquis de Montmirait
, ? Les boeufs (àuvages de la Louifiane, au lieu de poil Gomme en
ont nos boeufs en France, font couverts d’une laine auflï fine que
de la foie & toute frilee, & ils en ont plus en hiver qu’en été; les
habitans en font un. très-grand ulàge ; ils portent vers les épaules
une bolfe allez élevée, & ont des cornes très-belles qui fervent aux
.chaflèurs à faire des fournitnens pour mettre leur poudre à tirer ;
peut guère fe refùfer à croire que ces bifons du nouveau
continent ne foient de la même efpèce que ceux de
l’ancien, ils en ont confervé tous les caractères principaux,
la bofle fur les épaules, les longs poils fous le
jnufeau & fur les parties antérieures du corps, les jambes
& la queue courte; & fi l’on fe donne la peine de comparer
ce qu’en ont dit Hernandèsa, Fernandès b & tous
les autres Hiftoriens & Voyageurs du nouveau monde %
avec ce que les Naturaliftes d anciens & modernes ont
écrit fur le bifon d’Europe, on fera convaincu que ce
ne font pas des. animaux d’efpèce différente.
Ainfi le boeuf fauvage & le boeuf domeftique, le boeuf
de l’Europe, de l’Afie, de l’Afrique & de l’Amérique,
entre leurs cbrries & vers le fommet de la tête, ils ont une touffe de
faine fi épailfe, qu’une baie de piftolet tirée à bout touchant n'e peut la
pénétrer : comme je l’ai moi-même expérimenté ; la chair de ces boeufs,
fum é e s eft excellente, ainfi que celle de vache & de veau, elle a.
un goût & un jus exquis. Mémoire fur la Louifiane, par M . Dumont.
Paris, y Y-page 7 5 .
■ ? Hernand. Hift. Mex. pag. 5 517% '
b Fernand. Hiß. nov. Hifp. pag. toi.
"Singularité de la France-AntarCtique, par Thevet, page 14 8 ',.
— Mémoire fur la Louifiane , par Dum on t, page 7 / . — Defcription
de la nouvelle France, par le P. Charlevoi»,; tonii III-, page 1 3 0,
_ Lettres Édif. X L ’ recueil, page y 1 8 , & X X III.’ recueil, page 2 3 8.
— Voyage de Robert Lade, tome I I , page 3 t y . — Dernières découvertes
dans l’Amérique feptentrionale , par M.'de 1a Salle. Paris,. 1 697,
page 1 p 4 & fuivantes, &c. &c.
I Plin. Hifl. nat. lib. V I I I . — Gefner. H iß quad. pag, 128-.
— Aldrov. de quad. bif. pag. 2 5 3 .— Rzaeinsky. Hiß. nat. Potom-
pag. 2 . 1 4 , &c.