éloignées l’une de l’autre dans les mâchoires du rhinocéros,
elles font placées, une. à une à . chaque coin
ou angle des mâchoires, defquelles l ’inférieure eft
coupée quarrément en devant, & .il n’y a point d’autres
dents incifives dans toute cette partie antérieure que
recouvrent les lèvres ; mais indépendamment de ces
quaire dents incifives placées, en avant aux quatre coins
des mâchoires, il a de plus vingt-quatre dents molaires,
fix de chaque côté des deux mâchoires. Ses oreilles fe
tiennent toûjours droites, elles font affez femblables
pour la forme à celles du cochon, feulement elles font
moins grandes à proportion du corps : ce font les
feules parties fur lefquelles il y ait du poil ou pluflôt
des foies; l’extrémité de la queue eft, comme celle de
l ’éléphant, garnie d’un bouquet de greffes foies très-
fbiides & très-dures.
M. Parfons, célèbre Médecin de Londres, auquel (a
République des Lettres eft redevable de plufieurs découvertes
en Hifloire naturelle, & auquel je dois moi-
même de la reconnoiflànce pour les marques d’eflime
& d’amitié dont il m’a fouvent honoré, a publié en
174.3, une hifloire naturelle du rhinocéros, de laquelle
je vais donner l’extrait d’autant plus volontiers, que
tout ce qu’écrit M. Parfons, me paroît mériter plus:
d’attention & de confiance.
Quoique le rhinocéros ait été vû plufieurs fois dans
les fpeélacles de Rome, depuis Pompée jtifqu’à Hélio-
gabale, quoiqu’il en foit venu plufieurs en Europe dans
ces derniers fiècles ; & qu’enfin Bontius, Chardin &
IColbe, l’aient deffiné aux Indes & en Afrique , il
étoit cependant fi mal repréfenté & fi peu décrit, qu’il
n’étoit connu-que. très-imparfaitement, & qu’à la vue
de ceux qui arrivèrent à Londres en 17 3 9 & 174.1 ,
on reconnut aifément les erreurs ou les caprices de
ceux qui avoient publié des figures de cet animal. Celle
d’Albert Durer, qui eft la première, eft une des moins
conformes à la Nature, cette figure a cependant été
copiée par la plufpart des Naturalifles, & quelques-uns
même l ’ont encore furchargée de draperies poftiches
& d’ornémens étrangers. Celle de Bontius, eft plus
fimple & plus vraie; mais elle pèche en ce que la
partie inférieure des jambes y eft mal repréfentée. Au
contraire, celle de Chardin préfente affez bien les plis
de la peau & les pieds; mais au refie, elle ne reffemble
point à l’animal, Celle de Camerarius n’eft pas meilleure,
non plus que celle qui a été faite d’après le
rhinocéros, vu à Londres en 16 8 5 , & qui a été pu- !
biiée par Carwitham en 17 39 . Celtes enfin que l’on
voit fur les anciens pavés de Proenefle, & fur les
médailles de Domitien font extrêmement imparfaites ;
mais au moins elles n’ont pas les ornemens imaginaires
de celle d’Albert Durer. M. Parfons a pris la peine de
deffiner lui-même * cet animal en trois vues différentes,
* .Nota. Un de nos (àvans Phyficiens ( M. de Mours) a fait des
remarques à ce fujet, que nous ne devons pas omettre. « L a figure,
( ditiil ) du Rhinocéros; que M . Parfons a ajoûtée à fon Mémoire, a
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