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 fa u lie ment  appliquée ;  celle  de  c e r f du  Gange  lui  conviendrait  
 mieux  s’il  étoit  en  effet  de  la  même  efpèce  
 que  le cerf,  puifque  la partie de l’Inde qu’arrofe le Gange  
 paroît  être  fon  pays  natal :  cependant  il  paraît  auffi  qu’il  
 fe  trouve  en  Barbarie  \   &  il  eft  probable  que  le  daim  
 moucheté  du  cap  de  Bonne- efpéranceb  eft  encore  le  
 même  que  celui-ci. 
 Nous  avons  dit  qu’aucune  efpèce c  n’eft  plus  voifine  
 d’une  autre,  que  celle  du  daim  l ’eft  de  celle  du  cerf;  
 cependant l’axis  parait  encore  faire  une nuance intermédiaire  
 entre les deux :  il  reffemble au  daim  par  lagrandeur  
 du  corps,  par  la longueur  de  la  queue,  par  l’efpèce  de  
 livrée  qu’il porte  toute la vie;  &  il  n’en  diffère  effentiel-,  
 lement  que  par le bois,  qui  eft  fans empaumures,  &  qui  
 reffemble  à  celui  du  cerf.  Il  fe. pourrait  donc  que  l’axis  
 ne  fut  qu’une  variété  dépendante  du  climat,  &  non  pas  
 une efpèce  différente de celle  du  daim ;  car quoiqu’il  foit  
 originaire  des  pays  les  plus  chauds  de  l’Afie,  il  fubfifte 
 * Les Arabes  nomment  auffi  Bekker-el-Wash  une  efpèce  de  daim,  
 qui  a  préci Cernent  les  cornes  d’un  c e r f,  mais  qui  n’eft  pas  fi  grand ;  
 ceux  que  j ’ai  vus  avoient  été'  pris  dans  les  montagnes  près  de  S g i-   
 gata,  &   m’ont  paru  d’un  naturel  fort  doux  &   traitable  ;  la  femelle  
 n’a  point  de  cornes,  &c.  Voyage  du D I  Shaw,  page  y iy . 
 * On  voit  au  cap  de  Bonne - elpérance  une  elpèce  de  daims  marquetés___ 
 un  peu  moins  gros  que  les  daims  d’E u ro p e ,...  Leurs 
 taches  font  blanches  &   jaunes  ;  jamais  ils  ne  vont que  par  troupes.  
 Defcription  du cap  de  Bome-efpérance, par Kolbe,  tome I ,  page  12 0 . 
 |  V oye z   dans  le  V I .°   Volume  de  cette  Hiftoire  naturelle  l’article  
 du  daim. 
 D  E   L ‘ A  X   I   S.  401 
 &  fe multiplie aifément en Europe. Il y en a des troupeaux  
 à  la  Ménagerie  de  Verfkilles;  ils  produifent  entre  eux  
 auffi  facilement  que  les  daims;  néanmoins  on  n’a  jamais  
 remarqué  qu’ils  fe  foient  mêlés  ni  avec  les  daims,  ni  
 avec  les  cerfs,  &  c’eft  ce  qui  nous  a  fait  préfùmer  que  
 ce  n’étoit  point  une  variété  de  l’un  ou  de  l’autre,  mais  
 une  efpèce  particulière  &   moyenne  entre  les  deux.  
 Cependant  comme  l’on  n’a  pas  fait  des  expériences,  
 directes  &  décifives  à  ce  fujet,  &  que  l ’on  n’a  pas  
 employé  les moyens  néceflàires  pour  obliger  ces  animaux  
 à  fe  joindre,  nous  n’affurerons  pas  pofuivement  
 qu’ils  foient  d’efpèces  différentes. 
 L ’on  a  déjà  vu,  dans  les  articles  du  cerf  &   du  
 daim,  combien  ces  animaux  éprouvent  de  variétés,  
 fur-tout  par  les  couleurs  du  poil  :  l’efpèce  du  daim  8c  
 celle  du  cerf,  fans  être  très - nombreufes  en  individus,  
 font  fort  répandues;  toutes  deux  fe  trouvent  dans  l’un  
 &  dans  l’autre  continent,  &  toutes  deux  font  fujètes  à  
 un  affez  grand nombre de variétés,  qui  paroiffent former  
 des  races  confiantes.  Les  cerfs  blancs,  dont  la  race  eft  
 très-ancienne,  puifque  les  Grecs  & les  Romains  en  ont  
 fait  mention,  les  petits  cerfs  bruns  ,  que  nous  avons  
 appelés  cerfs  de Corfe,  ne  font  pas  les  feules  variétés  de  
 cette  efpèce ;  il  y  a  en  Allemagne  une  autre  race *  de 
 *  A/terum  Cervi  genus,  igtiotius,  priore  majus,  pinguius,  tûm pilo  
 denfius &  colore  nigrius ;  unde  Germants a femiußi ligne colore Brandhirtz  
 nom'matur  :  hoc  in Mifence fa/tibus  Boëmice  viciais  reperitur.  Fabricius  
 apud  Gefiier.  Hiß.  quad.  pag.  23)7. 
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