font conformées de manière à pouvoir contenir de l’eau ; & en
■ effet, j’ai trouvé qu’elles en étoient remplies. Après avoir ouvert
la paille, & la poche qui y tenoit., j’en .fis .ôter tout le foin,
dont elles étoient en partie remplies., & je les crayois abfolument
vuides, lorfqu’en les retournant & en les comprimant endiffé-
rens fens, je vis fortir, des cavités qui font entre leurs membranes,
une grande quantité d’eau ; elle couloit comme d’une fource à
mefure que l’on abaiffoit les bourfouflures qui font fur les parois
extérieures de la panfe, & dos que ion celfoit de comprimer
cés bourfouflures, l’eau rentrt>it dans les cavités des parois intérieures
& dilparoifloit en entier: il fortoit encore plus d’eau.de
la poche qui tenoit à la panfe,que de la panfe même. Je donne
à cette poche le nom de réfervoir, parce que l’eau y lèjourne,
tandis que les alimens ne font qu’y paflèr. Cette obforvation rend
vrai-femblable ce que l’on a dit des chameaux & des dromadaires
que les voyageurs éventrent pour tirer de l ’eau ,de leur eflomac,
■ lorfqu’il n’y a pas d’autre reflource: pour fe delâltérer dans les-
deferts brûlans de l’Afie & de l’Afrique ; en effet, j’ai trouvé
dans le réfervoir & dans les cavités /de la panfe deux ou trois
pintes d’eau aflëz claire & prelqu’inlipide, que l’on aurait pû
boire, quoique l’animai fût mort depuis dix jours, & que depuis
là mort on l’eût voiture fur une charrette à une diftance de plus
de cinquante lieues : cette eau ferait meilleure & en plus grande
quantité dans un dromadaire que l’on éventreroit auffi - tôt qu’il
aurait été tué. Il me paraît que l’animal peut faire fortir à fon
gré de l’eau du réfervoir en le comprimant par faction des
mufcles de cet eflomac ou de ceux de l’abdomen, & faire couler
cëtte eau dans la panfe à mefure qu’il en a befoin, pour humeéter
les alimens qu ila pris, lorlqu’il ne trouve point d’eau à boire;.
& ces mêmes alimens bien humeétés- peuvent le delâltérer en
remontant depuis la panfe julqu a la bouche dans le temps de
la rumination: aufli eft-ii bien certain que les chameaux & les
dromadaires peuvent paflèr un long temps là ns boire; & lorf-
qu’ils trouvent de l’eau, ils en boivent une grande quantité dont
une partie refte, à ce qu’il paraît, dans le réfervoir pour les
jours fuivans. J e ne décrirai ce réfervoir & les cavités de la
panfe qu’après avoir fait la defeription de la conformation intérieure
des autres eflomacs.
Quoique le réfervoir tienne à la panfe comme le bonnet des
autres ruminans, il ne correlpond pas à cet eflomac, il en diffère
en ce qu’il .n’a point de réfeau fur fes parois intérieures, & qu’il
tient à la partie pqfférieure de la panfe, tandis qu’au contraire
Je bonnet tient à la partie antérieure; enfin le réfervoir ne peut
pas contenir des alimens comme lé bonnet, on n’y trouve que
de l’eau ; c’eft un eflomac que le dromadaire a de plus que les
autres animaux. Mais il m’a paru que le troifième eflomac (O ,
■ pi. x i & x i i ) , - <pa\ eft le plus petit de tous, correlpond au
bonnet des autres ruminans, parce qu’il y a fur fes parois intérieures
( A B , pi. x i 1 1 *#■ x v i i ) des éminences qui forment
un réfeau; mais -ellesaieifont pas à beaucoup près auflî làillantes
que dans le bonnet du boeuf, du bélier, du bouc, ni même"
que dans celui du cerf & des autres animaux lauvages qui ruminent;
ces fortes de-clorions n’ont pas une ligne de hauteur,
•elles ne font ni cannelées, ni dentelées, ni hériflëes de papilles,,
comme dans le boeuf, le cerf, & c ; il ne fe trouve point de
papilles dans faire des figures; enfin, il n’y a fur le bonnet du
dromadaire que des .veftiges du .réfeau qui eft fi bien exprimé:
dans le bonnet; du boeuf, du cerf, & c .
Le quatrième eflomac ( C D , pl. X In & x v i i , èr A B ,
■ pi x v i i i où ejl la continuation du feuillet) n’eft terminé par
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