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 cochons,  de  la  taupe, des mufaraignes,  du  raton  ,  du  coati, &c.  
 a  quelque  rapport  avec  cette  trompe,  en  ce  qu’ii  eft  alongé  St  
 mobile;  mais  la  trompe  a  déplus  la  propriété  défaire  les fonctions  
 d’un  bras  long  &   nerveux,  Sc  d’une  main  très -adroit*?,  
 suffi-bien  que  les  fondions  du  nez.  La  trompe  d’un  éléphant  
 de  treize  pieds  Sc  demi  de  hauteur,  a  environ  huit  pieds  de  
 longueur  au  dehors  de  la  bouche  “ ,  cinq  pieds  St  demi  de  
 circonférence  près  de  la  bouche,  St  urt  pied  Sc  demi  près  de  
 l'extrémité*  c’eft  un  tuyau  défiguré  conique,  irrégulière,  fort  
 alongé,  tronqué  &   évafé  par .le  bout  :  le  côté  fupérieur  de  
 ce  tuyau  eft  convexe  &   cannelé  fur  fa  largeur,  &   le  côté  
 inférieur  eft  aplati  Se  a  deux  rangs  longitudinaux  de  petites  
 éminences,  qui  reffemblent  aux  pieds  des  vers  à  foie  Se  de  la  
 piufpart  des  autres  chenilles K  La première  portion  de  la trompe  
 fe  trouve  à  l’endroit  de  la  lèvre  fupérieure  Se  de  l’extrémité  
 du  nez  des  autres  animaux,  Se  en  tient  lieu,  puifque  le  côté  
 intérieur  fert  de  lèvre,  Se  que  les  narines  font  placées  au  dedans; 
   car  la  trompe  eft  creufée  dans  toute  fa  longueur,  Se  fa  
 cavité  eft divifée  p r   une  cloifon  longitudinale  en  deux  canaux,  
 qui  fe  prolongent  Sc  s’étendent  en  haut  fur  le  devant  de  la  
 mâchoire  fupérieure;  enfùite  ils  fe  courbent.en  dedans  Se  def-  
 cendent  jufqu’an  plais,  où  ils  fe  terminent  chacun  par  un  orifice  
 :  ils  ont  aufft  chacun  un  autre  orifice  à  l’extrémité  de  la  
 tromp.  On  a vû  dans ces  canaux,  à  l’endroit  où  iis  fe  courbent 
 *  Les  proportions de l'éléphant  de Naples,  ayant  été  gardées, folgneufement  
 dans le modèle,  dont  il  a  déjà  été  fait  mention,  j’ai  conclu  des  dimenfions  
 de ce modèle  celles  d’un  grand  éléphant  haut  de  treize  pieds  &   dértî. 
 k Voyez  là  defcription, anatomique  de  h’éléphant  dans, les  Mémoires  pour  
 fervir  à  l’Hiftoire Naturelle  des  Animaux,  partie  I I I ,  page  ,08.  J ’aitiré  
 de  cet  ouvrage  les  faits  qui  ont  pû  entrer  dans  mon  plan  de  defcription ",  
 n’ayant point  Vu  4 éléphant. avant 
 avant  d’entrer  dans  les  os  de  la  tête,  une  lame  cartilagineufe  
 mobile  Sc  difpofée  de  façon  à  faire  foupçonner  quelle  ferme  
 le  canal,  Sc  quelle  empêche  que  l’eau,  dont  l’éléphant  remplit  
 là  trompe,  n’entre dans  les  conduits du  nez,  où  fe  trouvent  les  
 organes  de  l’odorat.  L ’éléphant  peut  mouvoir  fa  tromp  en  tout  
 fens,  l’alonger  Sc  la raccourcir,  fans  changer  le  diamètre des deux  
 canaux  du  dedans ;  ainfi  la  refpiration  n’y  eft  génée  dans  aucune  
 fituation  de  la  trompe  ,  Sc  l’eau  y  relie  jufqu’à  ce  que  l’animal  
 l’en  fàffe  fortir  p r   une expiration ;  chaque  canal  eft  formé  par  
 une  membrane  lifte  Sc  ferme,  qui  fait  fes  parois  intérieures ,  Sc  
 la  trompe  eft  revêtue  au  dehors  p r   une  autre  membrane :  la  
 fubftance  qui  eft  entre  cette  membrane  extérieure  Sc  celles  des  
 canaux,  eft  compofée  de mufcles  longitudinaux,  relativement  à  
 la direction de la  trompe Sc  d’autres  mufeles  tranfverlàux,  qui ne  
 font pas  circulaires,  mais  qui  s’étendent  au  contraire  comme  des  
 rayons ,  depuis  les membranes  des  canaux  jufqu a  la  membrane  
 extérieure  de  la  trompe  :  tous  ces  mufcles  font  en  très-grand  
 nombre  St  puvent  fe  contracter  ou  fe  dilater  dans  une  portion-  
 de  la  trompe,  ou  fur  un  de  fes  côtés,  (ans  que  les autres  éprouvent  
 le même  mouvement.  Des-tors  oit  p u t  concevoir  comment  
 la  trompe  fe  meut  en  tout  fens,  s’alonge  Sc  fe  raccourcit  
 finis  que  le  diamètre  des  canaux  intérieurs  varie  beaucoup  de  
 longueur,  puifque  tes  mufcles  n’embraflênt  pas  ces  canaux;  leurs  
 attaches  font  placées  de  fiiçon  qu’ils  tirent  en  dehors  les  membranes  
 des  canaux  intérieurs ,  Sc  qu’ils  ne  tendent  qu’à  dilater  
 ou  contracter,  qu’à  augmenter  .o u ’ diminuer  l’épaiflêur  de  la  
 fubftance,  qui  eft  entre  les  membranes  des  canaux  Sc  la membrane  
 extérieure;  par  exemple,  en  contractant  cette  fubftance  
 dans  le  côté  droit, de  la trompe,  Sc  p r   conféquent en la rendant  
 plus  épaiflë,  iis  font  courber  la  tromp  de  ce  même  côté,  Sc  
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