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 de  corne  très-décidée,  tandis  que  la  femelle  n’eft  que  cartiia-  
 gineufe.  Je  ne  doute pas  que  les proiongemens  qui  fe  trouvaient  
 à  la  partie  poftérieure  des  pieds  de  derrière  de  l’éléphant  de  la  
 Ménagerie de Verfâiiles,  ne biffent^des productions  de la  femelle,  
 comme  le  dit  M.  Perrault;  mais  n’y   avoit-il  aucune  différence  
 entre  les  ongles  &   ces proiongemens,  qui  ne  font  pas  dans  tous  
 les  individus,  tandis  qu’ils  ont .tous  des  ongles?  La  femelle  
 du jeune éléphant  commençoit à  déborder dans  quelques endi-oits  
 ( M  N ) ,  &   il  paraît  qu’avec  le  temps  elle  aurait  pû  former  
 de grands proiongemens. Le  nombre des ongles de l’éléphant varie,  
 car celui de la Ménagerie de Verfâiiles n’en avoit que trois à chaque  
 pied ;  le  petit  éléphant  Indien  en  avoir  quatre ;  le  modèle  de  
 l’éléphant  de Naples &  le jeune éléphant  empaillé, en ont cinq aux  
 pieds de devant ( p l H  I  ,A B  C D  E ) , &  feulement  
 aux  pieds  de  derrière  (fig.  2 ,   A B  C D ) ;   les  ongles  du  milieu  
 font  beaucoup  plus  grands  que  les  ongles  extérieurs ;  dans, le  
 jeune  éléphant,  ils  ont  tous  à  peu  près  la  même  forme ;  mais  
 dans le modèle de  celui de Naples,  les  ongles  des  pieds  de devant  
 font  plus  longs  que  ceux  des  pieds  de  derrière;  ils  ont  des  
 cannelures  tranfverfales  très,apparentes,  ils  font  coupés  quarré-  
 ment  par  le bout,  &   dirigés  obliquement à  droite  dans  les deux  
 pieds  :  çes  mêmes  ongles  étoient  au  contraire  dirigés  à  gauche  
 dans  l’éléphant  de  la Ménagerie  de Verfâiiles ;  les  ongles  de notre  
 jeune  éléphant  font  bien  placés  &   bien  dirigés  relativement  au  
 pied.  J ’ai  fait  faire des  coupes  dans  les plus grands,  &   j ai  trouvé 
 fous  ces  ongles  (A ,   p l   u ,  fig-  3  &   A)   deux  offeiets  ( B C )   
 joints  l’un  contre  l’autre  dans  l’un  de  ces  ongles  (fig. 3),  &   un  
 peu  féparés  dans  un  autre  (fig.  4 ) ;   en  enlevant la  femelle  fous  
 le  plus  grand  ongle  du  pied  de  derrière,  j’ai  auffi  trouvé  un 
 oflèlet  ;  il  n’ eft  relié  que  ces  os  dans  les  pieds  du  jeune  
 éléphant  empaillé,  ainfi  je  ne  peux  pas  affurer  que  celui  qui  
 touche  à  l’ongle,  foit  la  troifième  phalange  du  doigt;  mais  je  
 n’en  douterois  pas  li  M.  Perrault  n’avoit  dit  que  les  ongles  
 n’ont  point  de  rapport'aux  doigts,  &   qu’il manqué  une phalange  
 dans  chaque  doigt  &   dans  le  pouce.  Au  moins  eft-ii  certain  
 que  les  ongles  de  notre  jeune  éléphant  ont  rapport  aux  offeiets  
 qui  font derrière. 
 L ’éléphant  a  peu  de  poil ;   celui  de  la Ménagerie  de Verfâiiles  
 n’en  avoit.que  fur  la  trompe,  fur  les  paupières  &   fur  la  queue;  
 cetoit  des  crins  ou  des  foies  de  lânglier,  éloignées  les  unes  des  
 autres ;  ces  foies  étoient noires,  luifantes,  de même  grofîeur dans  
 toute  leur  longueur,  car  elles  nétoient  pas  pointues ;  leur  extrémité  
 paroiffoit avoir été coupée :  les  plus longues avoient  un pouce  
 &   demi,  mais  celles  qui  formoient  une  houppe  au  bout  de  la  
 queue,  étoient  longues  de  trois  ou  quatre  pouces.  Les  cils  de  la  
 paupière  inférieure  avoient  jufqu a  huit  pouces,  &   ceux  de  la  
 paupière  fopérieure  feulement  un  pouce  &   demi.  Il  y   a  des  
 éléphans  qui  ont  des  foies fur tout le  corps ,  mais  très-rares &  peu  
 apparentes. 
 La peau  a  des  rides  creulês,  comme  les  lignes  qui  font  for  
 la  paume  de  la  main  de  l’homme ,•&   des  rides  failiantes  formées  
 par  des  callofités  de  fépiderme,  qui  eft  gercé  &   couvert  de  
 crafîè.  En  plufieurs  endroits,  les rides  creufès  font plus  ou  moins  
 éloignées  les  unes  des  autres,  elles  ont  différentes  direélions  ou  
 s’entrecoupent  én  différais  fêns  :  l ’éléphant  de  Verfâiiles  n’en  
 avoit  pas  for  le  front,  ni  for  les  oreilles:  dans  les  endroits  où  i f   
 11e  fe  trouvoit  point  de  callofités  dans  l’épiderme,  il  n’étoit  pas  
 plus  épais  que  du  gros  papier ;  mais  il  avoit  jufqu a  trois  lignes  
 d’épaiflèur  dans  les endroits  calleux.