
 
		en eft  à  deux  pieds &  demi  ou  trois pieds  de  diftance,  il  
 cflfitué prefqu’au  milieu  du ventre’ : d’autre côté, le mâle  
 n’a pas  le membre  génital  proportionné à  'a  grandeur de  
 fon  corps  non  plus  qu’à  celle de  ce  long  intervalle,  qui  
 dans  la  fituation  fuppofée,  fèroit  en  pure  perte.  Les  
 Naturalises  &  les  Voyageurs  s’accordent  à  dire b  que  
 l’élépbant  n’a pas  le  membre  génital  plus  gros  ni  guère  
 plus  long  que  le  cheval  ;  il  ne  lui  feroit  donc  pas  pof-  
 fible  d’atteindre  au  but  dans  la  fituation  ordinaire  aux  
 quadrupèdes ;  il  faut que  la femelle  en  prenne  une  autre  
 &  le  renverfe  fur  le  dos.  De   F.eynes  c  & Tavernier  i  
 l’ont dit  pofitivement,  mais  j’avoue  que  j ’aurois  fait peu 
 * Mém.  pour  fervir  à  l’hift.  des  Animaux,  part.  I I I ,  page  1 3 2 . 
 L Elephantus- génitale  equo fimile  habet  fe d  par vum  nec  pro  corporis  
 magnitudine.  Tejles  idem  non foris  conjpicuos fed   inlus  circa  renes  con-  
 ditos  habet.  Ariftot.  hül.  Anim.  lib.  II  ,  cap.  I . . .   ,  L ’Afrique d’O -   
 g iib y ,  pages  1 3   &   1 4 . 
 "  c  Quand  ces  animaux  veulent  s’accoupler  en lim b le ,  ils  le  font,  
 fins comparaiibn,  de  même  que  i’homme  &   la  femme  :  puis  f i- tô t   
 qu’ils  ont  eu  la  jouiffànce  l’un  de  l’autre  ,  l'éléphant  met  là  trompe  
 par-deflous-l’éléphante  &  la  relève  en  même  temps.  Voyage par  terre  
 à  la Chine,  du  S I de Feynes,  Paris,  16 3 0  , pages  $   6  d f  y 1 . 
 d  Bien  que  l'éléphant  ne  touche  plus  la  femelle  depuis  qu’il  efl  
 p r is ,  il  arrive  neanmoins  qu’il  entre  quelquefois  comme  en  chaleur.  
 C e ci  efl  particulièrement  remarquable  de  la  femelle  de  l’éléphant,  
 que  lorlqu’elle  entre  en  chaleur  elle  ramaffe  toutes  fortes  de  feuillages  
 St  d’herbages,  dont  elle  Ce  fait  un  lit  fort  propre  avec  une  
 manière  de  chevet  &  élevé  de  quatre  ou  cinq  pieds  de  terre,  o u ,  
 contré  la  nature  de  toutes  les  autres  bêtes  ,  elle  Ce  couche  fur  le  
 dos  pour  attendre  le  mâle,  qu’elle  appelle  par  fes  cris.  Voyage  de  
 Tavernier,  tome  I I I ,  page  24 0 . 
 d’attention  à  leurs  témoignages,  fi  cela  ne  s’accordoit  
 pas  avec  la  pofition  des  parties,  qui  ne  permet  pas  à  
 ces  animaux  de  fe  joindre  autrement \   Il  leur  faut  donc  
 pour  cette  opération  plus  de  temps,  plus  d’ailànce,  
 plus  de  commodités  qu’aux  autres,  &   c ’efl  peut-être  
 par  cette  raifon  qu’ils  ne  s’accouplent  que  quand  ils  
 font  en pleine  liberté  &  lorfqu’ils  ont  en  effet  toutes  les  
 facilités  qui  leur  font  nécefîàires.  La  femelle  doit  non  
 feulement confentir,  mais il  faut encore qu’elle provoque  
 le mâle  par une  fituation  indécente  qu’apparemment  elle  
 ne prend  jamais que  quand elle le croit fans  témoinsb;  la  
 pudeur  n’efl-elle  donc  qu’une  vertu  phyfique,  qui  fè  
 trouve  auffi dans les  bêtes !  elle efl au moins,  comme  la  
 douceur,  la modération, la tempérance,  l’attribut général  
 & le bel  apanage  de tout  fexe  féminin. 
 * J ’avois  écrit cet  article  Iorlque  j ’ài  reçu  des  notes de M . de Bufly,  
 fur  l’éléphant;  ce  fait,  que  la  pofition  des  parties m’avoit  indiqué, 
 Je  trouve pleinement  confirmé  par  Ion  témoignage,  te L ’éléphant  ( dit  
 M . de B ufly  ) ,   s’accouple d’une façon finguliére ;  la femelle  le  couche  «   
 fur le d o s ,  &   le  mâle s’appuyant fur  lis  jambes antérieures &  fle'chiflânt  et  
 en  arrière  les  poltérieurcs,  ne  touche  à  la femelle  qu’autant  qu’il  en  «   
 a belom  pour  le  coït ». 
 1  Pudore  nunquam  nifi  in  abdito  coeunt.  Plin.  Hift.  nat.  Iib.  V I I I , 
 cap.  V.  —  Les  éléphans  s’accouplent  très-rarement.........   E t  quand 
 ils s’accouplent,  c ’efl  avec  tant  de fëcret  &   dans  des  lieux  fi  lôlitaires,  
 que  perfonne  ne  peut  f i   vanter  de  les  avoir  vus  dans  ce  moment.  
 Ils  ne  produifent  jamais  quand  ils  font  domeftiques.  Voyage  aux  
 Indes  orientales  du  P .  Vincent-Afarie  de  Sainte  Catherine  de  Sienne,  
 imprimé  en  italien  à  Venife  en  16 8 3 .   Chap.  X i,  pages 3 y 6  & fuiv.  
 traduit  par  M.  le  Marquis  de  Montmiraii.