312 H i s t o i r e N a t u r e l l e
dans la haute Éthiopie’ & en Abyffinie b, les boeufs
font d’une prodigieufe groflèur ; cette différence dépend
donc beaucoup plus de l’abondance de la nourriture,
que de la température du climat; dans le Nord, dans les
régions tempérées & dans les pays chauds, on trouve
également & à de très-petites diftances des boeufs petits
ou gros félon la quantité des pâturages & l’ufage plus
ou moins libre de la pâture.
La race de l’aurochs ou du boeuf fans boïïe occupe les
zones froides & tempérées, elle ne s’eft pas fort répandue
vers les contrées du midi ; au contraire la race du bifon ou
boeuf à .boflè remplit aujourd’hui toutes les provinces méridionales;
dans le continent entier des grandes Indes c,
dans
* Dans le pays de Sj haute Ethiopie, les vaches font grandes comme
des chameaux & fins cornes. L ’Afrique de Marmol, tome J I I , page i y 7 .
' b Les richeïïes des AEyffins, confident principalement en vaches,.,.
Les cornes des boeufs font fi grandes qu’elles tiennent plus de vingt
pintes, auffi lesAbyffins en Font-ils leurs cruches & leurs bouteilles.
Voyage d’Abyffinie du P . Labo. Amft. 1 7 2 8 , tome 1, page y 7 .
‘ Les boeufs qui tirent les carroflès dans Surate font blancs, de belle
taille, avec deux boflès &de mente que de certains chameaux ; courent
& galopent connue des chevaux, avec de belles houfïes, de belles
parures & quantité de fonnettes au cou ; de forte que quand ils courent
ou qu’ils galopent par les rues, ils fe font entendre de loin ; je
puis dire que c’efl quelque chofe de plaifant & de très-agréable à
voir. On ne fe fert pas feulement de ces carrofles pour fè promener
dans les'villes de l’Inde ; niais encore à la: campagne & pour quelque
voyage qu’on veuille entreprendre. Voyage de Pietro délia Valle,
tptne V f t page a 7 y < — Les voitures du Mogol, qui font des eipcccs
du B u f f l e , du B o n a su s , frc. 313
dans Ieslfles des mers orientales * & méridionales, dans
de carrofles à deux roues, font auffi tirées par des boeufs, qui, quoique
naturellement pefans & lens dans leur marche, acquièrent cependant
par 1’habitude & par un long exercice une grande facilité à
traîner.ces voitures; de manière qu’il n’y a guère d’animaux qui
pûlfent avancer tant qu’eux. La plulpart de ces boeufs font fort grands
& ont une grofle pièce de chair qui s’élève de la hauteur fix pouces
entre leurs épaules .V o ya g e de Je a n Ovington, Paris, 172-5 » tome I *
page 2 y 8 . — Les boeufs de Perfe font comme les nôtres, excepté
vers les frontières de l'Inde, où ils ont Ja boflè ou loupe fur le
dos;- on mangé peu de boeuf en tout le pays. On 11e 1 eleve que pour
la charge ou pour le labourage ; on ferre ceux dont on fe fort à la
charge, à caufo des montagnes pierreufos ou ils paflènt. Voyage de
Chardin, tome 11, page 28. — Les boeufs de Bengale ont une efpèoe
de boflè fur le dos,’ nous les . trouvantes auffi gras & d’auffi bon goût
qu’il y en ait dans aucun pays, les plus grands & meilleurs ne fo
vendent que deux rixdals. Voyage de la Compagnie des Indes de H o llande
, tome 111, p a g e 2 7 0 , — Les boeufs de Guzarate' font faits
comme les nôtres, finon qu’ils ont une grofle boflè entre les épaules.
Voyage de A la n d eljlo , tome I I , p a g e 2 y 4 . .
* L’Ifle de Madagafcar nourrit un nombre infini de boeufs, bien
differens de ceux de l’Europe, ayant tous fur le dos une certaine boflè
de graille en fort ne de loupe ; ce qui a fait dire a quelques Auteurs
qu’elle nourrifloit des chameaux. Il y. a de trois fortes de boeufs;
faVoir, ceux qui ont des cornes, ceux qui ont les cornes pendantes
& attachées à la peau, & ceux qui n’én ont point, & qui uont pas
même c!e difpofition à en avoir jamais; car au milieu du front, ils
ont une petite éminence d'os couverte de peau ; ils 11e laiflènt pas de
fè battre bien contre les autres taureaux en choquant de ieur.~tete
contre leur ventre ; ils* .courent tQU| comme des cerfs, ôc font plus
hauts de jambes que ceux de l’Europe. Voyage de Flacourt, g a g e y ,
—- Leurs boeufs dans l’Ifle duJohanna près la cote de Molambique,
diffèrent des nôtres, en ce qu’ils ont une. croiflànce charnue entre
J 'o p t e X J , R r