3.0 L a brebis à greffe queue, dont la laine eft aufft
fort belle dans les pays tempérés, tels que la Perlé, la
Syrie, l ’Égypte : mais qui, dans des climats plus chauds,
fe change en poil plus ou moins rude,
4.0 La brebis JlrepJicheyos ou mouton de Crète, qui
porte de la laine comme les nôtres & leur relfemble, à;
l ’exception des cornes, qui font droites & cannelées
.en vis,
y,° L ’Adimain ou la grande brebis du Sénégal & des
Indes, qui nulle part n’eft couverte de laine, & porte
au contraire un poil plus ou moins court & plus ou
moins rude, fuivant la chaleur du climat; toutes ces-
brebis ne font que des variétés d’une feule & même
depuis Janvier jufqu’eii M a i, ta toifon entière s’enlève comme d’elle-
même & laiffe la bête auffi nue & avec la peau auffi unie que celle d'uni
cochon de lait qu’on a pelé dans l’eau chaude, de forte qu’on n’a
pas befoinde les tondre comme on fait en France; ayant ainfi levé la
laine de leurs moutons, ils la battent, & le gros s’en allant, il ne
demeure que le fin de la t o i fo n ...,. On ne teint point ees laines,
naturellement elles font prelque toutes d’un brun - clair ou d ’un gris-
cendré, & il s’en trouve fort p eu de blanches. Voyage de Tavernier,
tome I , page 1 g 0. — Les moutons des Tnrtares Ufbecks & de Befi-
chac font chargés d’une laine grifeâtre & longue, friiee au bout en
petites boucles blanches & ferrées en forme de perles, ce qui fait
un très- bel effet, & c ’ell pourquoi l’on en eltime bien plus la toifon
que la chair, parce que cette forte de fourrure elt la plus précieufè
de toutes celles qu’on fe fert en Perle, après la zebelme ; on les
nourrit avec grand foin, & le plus fouvent à l’ombre, & quand on
elt obligé de les mener à l’air , oïl les couvre comme les chevaux ;
ces moutons ont la queue petite comme les nôtres. Voyage d'Olêarius,
tome I , page y 4 7 .
cfpèce, & procluiroient certainement toutes ies unes
avec les autres, puifque le bouc, dont 1 cfpece eft bien
plus éloignée, produit avec nos brebis, comme nous
nous en femmes affurés par l’expérience ; mais quoique
ces cinq ou fix races de brebis domeftiques foient
toutes des variétés de la même efpèce, entièrement
dépendantes de la différence du climat, du traitement
& de la nourriture; aucune de ces races ne paraît être
la fouche primitive & commune de toutes ; aucune n eft
affez forte, affez légère, affez vive pour réfifter aux
animaux carnafliers, pour les éviter, pour les fuir ;
toutes ont également befoin d abri, de foin, de pro-
tedion; toutes doivent donc être regardées comme
des races dégénérées, formées des mains de 1 homme,
& par lui propagées pour fon utilité. En même temps
qu’il aura nourri, cultivé, multiplié ces races domeftiques,
il aura négligé, chaffé, détruit la race fauvage,
plus forte, moins traitable, & par conféquent plus in-
commode & moins utile : elle ne fe trouvera donc
plus qu’en petit nombre dans quelques endroits moins
habités, où elle aura pu fe maintenir; or, on trouve
dans les montagnes de Grèce, dans lesiftes de Chypre,,
de Sardaigne, de Corfe & dans les deferts de la Xar-
tarie , l’animal que nous avons nommS,mouflon, Si qui .
nous paraît être la fouche primitive de toutes les brehis;
il exifte dans l’état de nature , il fubfifte & fe multiplie
fans le fecours de l’homme ; il rcflèmhie plus qu’aucun
autre animal làuvage à toutes les brebis domeftiques,
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