pales; la première, c ’eft-à-dire, celle à deux bolTes,
fous le nom de Chameau de la Badriane % & la féconde,
fous celui de Chameau d ’A ra b ie ; on appelle
les premiers Chameaux Turcsh, 8c les autres Chameaux
Arabes: cette divifion fubfilte aujourd’hui comme du
temps d’Ariftote, feulement il paroît depuis que l’on
a découvert les parties de l’Afrique & de l'Alie inconnues
aux Anciens, que le dromadaire eft fans com-
paraifon plus nombreux 6c plus généralement répandu
que le chameau : celui-ci ne fe trouve guère que
dans le Turqueftan1 & dans quelques autres endroits du
* L a Badriane, province de l’Afte, qui comprend aujourd’hui la
Turqueftan, le pays des Ulbeks, &c.
k Nous allions au mont Sinaï fur des chameaux, parce qu’il n’y a
point d’eau fur cette route, & que ies autres animaux ne peuvent pas
fatiguer fins boire-----Mais ces chameaux d’Arabie qui font petits &
différens de ceux du Caire, qui vont en Sourie & en d’autres endroits,
cheminent trois ou quatre jours fins b o ire .. . . On va du Caire à
Jé ru filem , non pas fur ces petits chameaux Arabes comme au mont
Sin a ï, qui eft un chemin de montagnes, mais fur de grands, que
l’on appelle Chameaux turcs. Voyage de Pietro délia V a lle , tome 1,
pages 36 0 ù 3 4 08. — L ’elpèce que nous appelons Dromadaire,
s’appelle ici (e n Barbarie) Maihari; elle n’eft pas fi commune en
Barbarie qu’elle l’eft au Levant.. . . . Ce t animal diffère du chameau
ordinaire en ce qu’il a le corps plus rond & mieux fait, & en ce qu ’il
n’a qu’une petite boflè fur le dos. Voyage de Shanr, tome I, pages 3 0 p
3 1 0 .
c L ’Académie ayant chargé les Miffionnaires, envoyés à la Chine
en qualité de Mathématiciens du R o i, de s’informer de quelques
particularités qui regardent les chameaux. V oic i fa réponlè que J’Am-
fcaflàdeur de Perfe fit aux queftions que M . Confiance lui fit faire
Levant1, tandis que le dromadaire plus commun qu’aucune
autre bête de fomme en Arabie, fe trouve de même en
grande quantité dans toute la partie feptentrionale de
l’Afrique b, qui s’étend depuis la mer Méditerranée juf-
qu’au fleuve N iger1 ; & qu’on le retrouve en Égypted, en
Perfe, dans la Tartarie méridionale6, 8c dans les parties
de la part des Miffionnaires. 1 .* Q u’on voyoit en Perle des chameaux
qui avoient deux bolîês fur le d o s , mais qu’ils étoient originaires
du Turkeftan & de la race de ceux que le Roi des Mores
avoit fait venir de ce p a y s, qui eft le feul endroit que l ’on fiche de
toute i’A fie où il y en ait de cette elpèce, & que ces chameaux étoient
fort eftimés en Perfe, parce que leur double bofle les rendoit plus
propres pour les voitures. 2 .° Que ces bofles n’étoient pas formées
par fa courbure de l’épine du dos, qui n’étoit pas plus élevée dans
ces endroits qu’en d’autres, mais que c’étoit feulement des excreff-
finces d’une fubftance glanduleulè & lèmblable à celle de ces parties,
où fè forme & fe conferve le lait dans les animaux : qu’au refte la
boflè de devant peut avoir environ un demi-pied de haut, & l ’autre
un doigt de moins. Mémoires pour fervir à l’HiJtoire des Anim. partM,
page 8 0.
’ Les Chameaux desTartares Calmouckes font afîèz grands & aflez
forts, mais ils ont tous deux boflès. Relation de la grande Tartarie.
Amfterdam, 1 7 3 7 , page 2 6 y.
1 Camelus animal blandum ac domejlicum maximâ copia in Africa inveniturl
pftefcrt'im in defertis Libyee, Numidioe & Barbarie!. Leon. Afiic. defcript.
Africa, vol. I I , pag. 7 4 8 .
’ Les Maures ont des troupeaux nombreux de chameaux fur le
bord du Niger. Voyage au Sénégal, par M . Adanfon, page 3 6.
d Audio veto in Ægypto longé plura quàm quater centum millia came-
lorum vivere. Profp, Alp. H if, nat. Ægypt. pars J , pag. 2 2 6.
■ Dekélantur ttiam T a r t a n Buratshoi re pecuariâ, maximè came/is,
quorum ib i m agna copia t jt , un.de complûtes a C a r a v a m is ad Sinam