
 
		aucun  étranglement  qui  le  lepare  du  cinquième ;  if  a  beaucoup  
 de  longueur,  &   il  reflèmble  plus  par  là  forme  à  un  inteftin  
 qua  un  eflomac ;  mais  dès  qu’il  a  été  ouvert,  il  sert  raccourci  
 d’un quart  de  là  longueur,  &   lès membranes  ont  formé  des  rides  
 tranfverlàles  qui  dilparoifloient  entièrement  lorlque  l’on  tendoit  
 les  membranes  en  fuivant la longueur  de  fellomac.  Il  avoit  fur  
 lès  parois  intérieures  des  feuillets  minces  qui  setendoient  d’un  
 bout  à  l'autre,  ils  étoient  au nombre  de  cinquante - trois  dans  les  
 deux  tiers  de  l’étendue  de  cet  eflomac;  mais  je  n’en  ai  compté  
 que  quarante-cinq  dans  le  dernier  tiers:  ces  feuillets  avoient  
 trois  lignes  de  largeur  dans  le  commencement  de  ce  même  
 ■ eflomac  &   cinq  lignes  dans  le  relie;  la  glulpart  s’effàçoient à  
 l’entrée du cinquième  eflomac  (  E F ,  pl. j cm ) ,  &  il n’y  en avoit  
 que  lèize  qui  lè  joignoient  aux  plis  de  ce  dernier  eflomac.  Les  
 feuillets  du  quatrième  eflomac  du  dromadaire  diffèrent  de  ceux  
 du  troifième  eflomac  du boeuf,  du  cerf,  &c.  en  ce  qu’ils  font  
 tous  à  peu  près de  la même  largeur,  au  moins  en  les  comparant  
 les  uns  aux autres dans une même  portion  de  l’eftomac,  &  qu’ils  
 n’ont  aucunes  papilles;  ces  différences  n’empêchent  pas  que  
 cet  eflomac  ne  correlponde  au  feuillet  du  boeuf  &   dès  autres  
 animaux  ruminans,  &   que  l’on  ne  doive  lui  donner  le  nom  
 de  feuillet;  mais  le  nom  de  millet  ne  lui  conviendrait  pas,  
 comme  au  feuillet  du  boeuf,  puilqu’ii  n’a  rien  qui  relîèmble. à  
 des  grains  de  millet,  comme  les  papilles  qui  font  fur  le feuillet  
 du  boeuf. 
 Le  cinquième  eflomac  du  dromadaire  n’étoit  marqué  au  
 dehors  que  par  une  courbure (  S ,  p l  XI &  XII)   qu’il  formoit  
 au  deffùs  du  pylore  ( T ) ,  &   par  une  bourfouflure  aflèz  groflè  
 (  X ) q u i   étoit  placée,  dans  la  concavité  de  la  courbure ;  mais  
 au  dedans  ( E F , pl  x u i  ; &  \C.D, p l  XVIII)  il. avoit  dçs 
 replis  très-différens  des  feuillets  du  quatrième  eflomac,  quoiqu’ils  
 en  fuflènt  une  continuation ;  ces  replis  n’étoient  pas  aufli  
 iâillans  ni  par  conlequent  aufli  larges  que  ceux  de  la  caillette  
 du  boeuf,  mais  ils  avoient  beaucoup  plus  depaiflèur,  &   ils  
 jetoient  des  b tanches latérales  qui  reflèmbloient  à  des  anaflo-  
 mofes  de  vaiflèaux  fanguins ;  il  y  avoit  environ  feize  replis  qui  
 setendoient  d’un  bout  à  l’autre  de  cet  eflomac.  Il  étoit  revêtu  
 intérieurement  par  un  velouté  dont  il  fuintoit  une  liqueur  qui  
 reflèmbloit  à  celle  de  la  caillette  du  boeuf.  Tous  ces  caractères  
 réunis  indiquent  que  le  cinquième  eflomac  du  dromadaire  cor-  
 relpond  au quatrième  eflomac  du  boeuf  &   des  autres  animaux  
 ruminans,  &   qu’il  doit  aufli  être  nommé  du  même  nom  de  
 caillette. 
 ■  Le  dromadaire  a  donc  cinq  eftomacs,  qui  font  la  panlè,  le  
 réfervoir,  le  bonnet,  le  feuillet  &   la  caillette  :  en  fuppolànt,  
 comme  il  a  déjà  été  d it,  que deux  étranglemens,  un  à  chaque  
 bout  d’une  poche,  fuffifent  pour  faire  un  eflomac,  quoique  fa  
 ftruéture  intérieure  ne  foit  pas  differente  de  celle  de  l’eflomac  
 auquel  il  aboutit,  &   en  fuppolànt  encore  que  la  différence  de  
 ftruéture  lîiffife  aufli  pour  caraétérilèr  un  eflomac,  quoiqu’il ne  
 foit  pas  lèparé de  l’eflomac  le  plus  prochain  par  un  étranglement.  
 Mais  fl  on  ne  diflinguoit  les  eftomacs  que  par  les  étranglemens  
 qui  les lepareroient  les  uns  des  autres,  le feuillet &   la caillette n’en  
 feraient  qu’un  lèul  :  au  contraire,  fi  l’on  n’admettoit  pour  des  
 eftomacs  différens  les  uns  des  autres,  que  ceux  qui  auraient  de  
 grandes  différences  dans leur  ftruéture  intérieure,  la  panlè  &   le  
 rélèrvoir  ne  lëroient  qu’un  même  eflomac.  Quoi  qu’il  en  foit,  
 je  ne  crains pas  d’en  multiplifer  inutilement  le nombre :  quoique  
 j’en  compte  cinq,  parce  que  je  m’y  fuis  déterminé  principa-  
 iement  par  les  différences  de  leurs  fonctions,  s’il  reftoit  quelque