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 afin  qu’on  puifie  les  comparer.  Profper  Alpin,  qui  a  
 donné  une  notice  &  une  figure  de  cet  animala,  dit  
 qu’il  fe  trouve  en  Égypte;  fa  defcription  s’accorde  
 -encore  avec  la  nôtre  &  avec  celle  de  Belon ;  les  feules  
 -différences  qu’on  puifie  remarquer  dans  toutes  trois  ne  
 tombent  que  fur  les  couleurs  des  cornes  &   du  poil;  le  
 zébu  de  Belon  ,  étoit  fauve  fous  le  ventre  &  brun  fur  
 le  dos  avec  les  cornes  noires;  celui  de Profper  Alpin,  
 étoit  roux,  marqué  de  petites  taches.,  avec  les  cornes  
 de  couleur  ordinaire;  le  nôtre  étoit  d’un  fauve  pâle,  
 prefque noir  fur  le dos,  avec  les  cornes  auffi  de  couleur  
 ordinaire,  c ’eft - à - dire,  de  la  même  couleur  que  les  
 cornes  de nos boeufs.  Au  refte,  les  figures  de Belon  &  
 de Profper Alpin,  pèchent  en  ce  que  la  loupe  ou  hoffe  
 que  cet  animal  porte  fur  les  épaules  n’y  eft  pas  aiïèz  
 marquée ; le contraire fe trouve dans la figure qu’Edwards '>  
 a  nouvellement  gravée  de  ce  même  anima[,  fur  un  
 deflein  qui  lui  avoit  été  communiqué  par  Hans  Sloane ;  
 la  bofie  eft  trop große,  & d’ailleurs  la figure-eft  incomplète  
 en  ce  qu’elle  a  vrai-femblablement  été  deffinée  
 fur  un  animal  fort jeune,  dont  les cornes  étoient encore 
 de  vache;  fes  épaules  font quelque  peu  élevées  &   bien  fournies;  fa  
 queue lui  pend jufqu’au pli des  jarrets,  étant garnie  de  poils noirs ;  il  
 étoit comme un boe u f,  mais  non  pas  fi  haut.. ..  Nous  en  avons  ci-mis  
 la figure.  Belon  ajoute  que  ce  petit  boe uf avoit  été  apporté au  Caire  
 du pays  d’Azamie  (province  d e T A fie )  }   &   qu’il  fe  trouve  auffi  en  
 Afrique.  Obf.  de  B e lon ,  feuillet  i  i 8  verfo  &   i  1 9  reâo  &   veifo. 
 ‘ Profp.  Alpin.H iß .nat.  Ægypt.  pag.  2 3 3 . 
 1  Nat.  hift.  o f   B ird s ,  by  George  Edwards,  pag.  200. 
 du B uffle , d uBo n a s u s , ire.  3 0 3   
 naiffantes;  il  venoit des  Indes  Orientales,  dit Edwards,  
 où  l’on  fe  fert  de  ces  petits boeufs,  comme  nous  nous  
 fervons  des  chevaux;  il  eft  clair  par  toutes  ces  indications, 
   &  auffi  par  (a variété  du  poil  &  par  la douceur  du  
 naturel  de  cet  animal,  que  c’ eft  une  race  de  boeufs  à  
 boffe,  qui  a  pris  fon  origine  dans  l’état  de  domefticité,  
 où  l’on  a  choifi  les  plus  petits  individus  de  l’efpèce  
 pour  les propager ;  car  nous  verrons  qu’en  général  les  
 boeufs  à  bofie  domeftiques,  font,  comme  nos  boeufs  
 domeftiques,  plus  petits  que  fes  iàuvages,  &  ces  faits  
 feront  confirmés  par  les témoignages des Voyageurs que  
 nous  citerons  dans  la  fuite  de  cet  article. 
 5.  jLe  bonafus  d ’Ariftote  efl  le même  que  le  bifon  des  
 latins;  cette  propofition  ne  peut  être  prouvée  fans  une  
 difcuflîon  critique,  dont  j ’épargnerai  le  détail  à  mon  
 leéteur  *.  Gefner  qui  étoit auffi  fàvant  Littérateur  que  
 bon  Naturalifte,  &  qui  penfoit  comme  moi,  que  le  
 bonafus  pourrait  bien  être  le bifon ,  a examiné &  difeuté  
 plus foigneufement  que perfonne, les notices  qu’Ariftote  
 donne  du  bonafus,  &  il  a  en  même  temps  corrigé  
 plufieurs expreffions  de la traduction de Théodore Gaza,  
 que cependant tous les Naturaliftes ont fliivie fans examen ;  
 en  me  fervant  de  fes  lumières,  &  en  fupprimant  des 
 * Nota.  II  finit  ici  comparer  ce  qu’Ariftote  dit  du  bonafus. (  Hiß.  
 mim.  lib.  I X ,  cap. XLV) ,  avec  ce  qu’il en dit ailleurs, (lib .d e Alira-  
 bilibus)   &  auffi  les  pafîàges  particuliers., (Hift.-  anim.  lib.  I l ,  cap.  i   
 &   x v i ) ,   &   fe donner  la  peine  de  lire  la  differtation  de  Gefner  à  
 ce  fujet  (  Hiß.  quad. pag.  i  ;  i   ù 1 f iq .)