302 H i s t o i r e N a t u r e l l e
afin qu’on puifie les comparer. Profper Alpin, qui a
donné une notice & une figure de cet animala, dit
qu’il fe trouve en Égypte; fa defcription s’accorde
-encore avec la nôtre & avec celle de Belon ; les feules
-différences qu’on puifie remarquer dans toutes trois ne
tombent que fur les couleurs des cornes & du poil; le
zébu de Belon , étoit fauve fous le ventre & brun fur
le dos avec les cornes noires; celui de Profper Alpin,
étoit roux, marqué de petites taches., avec les cornes
de couleur ordinaire; le nôtre étoit d’un fauve pâle,
prefque noir fur le dos, avec les cornes auffi de couleur
ordinaire, c ’eft - à - dire, de la même couleur que les
cornes de nos boeufs. Au refte, les figures de Belon &
de Profper Alpin, pèchent en ce que la loupe ou hoffe
que cet animal porte fur les épaules n’y eft pas aiïèz
marquée ; le contraire fe trouve dans la figure qu’Edwards '>
a nouvellement gravée de ce même anima[, fur un
deflein qui lui avoit été communiqué par Hans Sloane ;
la bofie eft trop große, & d’ailleurs la figure-eft incomplète
en ce qu’elle a vrai-femblablement été deffinée
fur un animal fort jeune, dont les cornes étoient encore
de vache; fes épaules font quelque peu élevées & bien fournies; fa
queue lui pend jufqu’au pli des jarrets, étant garnie de poils noirs ; il
étoit comme un boe u f, mais non pas fi haut.. .. Nous en avons ci-mis
la figure. Belon ajoute que ce petit boe uf avoit été apporté au Caire
du pays d’Azamie (province d e T A fie ) } & qu’il fe trouve auffi en
Afrique. Obf. de B e lon , feuillet i i 8 verfo & i 1 9 reâo & veifo.
‘ Profp. Alpin.H iß .nat. Ægypt. pag. 2 3 3 .
1 Nat. hift. o f B ird s , by George Edwards, pag. 200.
du B uffle , d uBo n a s u s , ire. 3 0 3
naiffantes; il venoit des Indes Orientales, dit Edwards,
où l’on fe fert de ces petits boeufs, comme nous nous
fervons des chevaux; il eft clair par toutes ces indications,
& auffi par (a variété du poil & par la douceur du
naturel de cet animal, que c’ eft une race de boeufs à
boffe, qui a pris fon origine dans l’état de domefticité,
où l’on a choifi les plus petits individus de l’efpèce
pour les propager ; car nous verrons qu’en général les
boeufs à bofie domeftiques, font, comme nos boeufs
domeftiques, plus petits que fes iàuvages, & ces faits
feront confirmés par les témoignages des Voyageurs que
nous citerons dans la fuite de cet article.
5. jLe bonafus d ’Ariftote efl le même que le bifon des
latins; cette propofition ne peut être prouvée fans une
difcuflîon critique, dont j ’épargnerai le détail à mon
leéteur *. Gefner qui étoit auffi fàvant Littérateur que
bon Naturalifte, & qui penfoit comme moi, que le
bonafus pourrait bien être le bifon , a examiné & difeuté
plus foigneufement que perfonne, les notices qu’Ariftote
donne du bonafus, & il a en même temps corrigé
plufieurs expreffions de la traduction de Théodore Gaza,
que cependant tous les Naturaliftes ont fliivie fans examen ;
en me fervant de fes lumières, & en fupprimant des
* Nota. II finit ici comparer ce qu’Ariftote dit du bonafus. ( Hiß.
mim. lib. I X , cap. XLV) , avec ce qu’il en dit ailleurs, (lib .d e Alira-
bilibus) & auffi les pafîàges particuliers., (Hift.- anim. lib. I l , cap. i
& x v i ) , & fe donner la peine de lire la differtation de Gefner à
ce fujet ( Hiß. quad. pag. i ; i ù 1 f iq .)