ouverture; la face de cet animal femble être monftrueufe &
i’occiput paroît n u l, cette partie formant un plan au lieu d’une
convexité, & y ayant de plus une cavité dans fon milieu.
Suppofons la tête de l’éléphant dans la fituation où le corps
de ia mâchoire inférieure fe trouve dans un plan horizontal (pi. v).
L e grand trou occipital eft au deffiis de la face poftérieure (A B )
de la tête. 'On ne peut p s employer dans cette defcription les
dénominations de l’occiput du fbmmet de la tête & du front,
p rce que ces trois parties ne forment que deux faces, qui
font féparées l’une de l’autre par unè arête tranfverfàle f 'C D J ;
d’ailleurs on ne peut p s diflinguer exactement les elpaces qu’oc-
cupent i’os occipital, les pariétaux, le frontal, &c. parce que les
futures ne font pas apprentes dans toute'leur étendue ; ce défaut
des futures n’eft certainement pas un effet de ia vieiileflè dans
le fquelette qui fert de fujet pour cette -defcription, puifqu’il a
été tiré d’un éléphant qui n’avoit que dix-fept ans , & que
d’ailleurs le joint des épiphyfes eft très-apparaît dans les grands
os, tels que ceux du bras, de l’avant - bras, de la cuiffe &■ de
la jambe, & c . les articulations des os de ia tête ne font pas des
futures qui aient de longues dentelures; c’eft .pluftôt l’efpèce
d’articulation que les anciens appeioient harmonie, dont les dentelures
font très-légères.
Les os du crâne font exceffivement épis, principlement l’os
du front, qui a jufqu’à fix pouces huit lignes d’épifîèur ; il y a
dans ces os une fobftance très - fpongieufe compolee de plufieurs
grandes cellules, terminée en dehors & en dedans p r une table
très-mince, qui n’efl; épiflè que d’environ deux tiers de ligne;
ies lames o lieu (es qui féparent les cellules les unes des autres font
encore plus minces-, car il s ’en trouve beaucoup qui n’ont pas un
-quart de ligne d’épaiflèur; la plufpart des cellules font très-alongées,
il y en a qui s’étendent depuis la table extérieure prefque juf-
qu a la table intérieure ; elles font dirigées de dehors en dedans,
elles ont toutes des figures irrégulières, & on voit que les
cloifons de plufieurs de ces cellules font prcées par des ouvertures,
de différens diamètres ; les os temporaux font à peu près
auffi épis que l’os du front ; la partie que l’on nomme écailleufe
dans l’homme & dans les animaux, parce quelle eft mince au
point d’être un peu tranfparente, a au moins trois pouces &
demi d’épifîèur dans l’éléphant ; mais 1 occipital, quoique foit
épais dans les parties, latérales fe trouve tres-mince dans, fon
milieu où il forme un grand enfoncement à l’extérieur, il n’a
qu’environ une ligne d’épaifîéur dans cet endroit;, fis deux tables
font réunies & ne renferment aucun diploé. C ’e ft-là , d it-on ,
que l’on enfonce un clou lorlque l’on veut faire mourir fubite-
ment un éléphant dont on ne p u t arrêter autrement la fureur.
La cavité du crâne eft peu étendue en comparaifon de la grandeur
de la tête, car cette cavité n’a que dix pouces & demi de
longueur, dix pouces de largeur & quatre puces trois lignes de
hauteur ;■ il falloit que les méningés fuflènt fort épaiflès, puifque
M. Perrault rapprte que le cerveau & le cervelet de l’éléphant
dont le fquelette qui fert de fujet pour cette defcription a été
tiré, n’avoiént les deux pris enfemble que huit puces de long
fur fix de large, ou ces parties, avaient perdu de leur volume
avant que leurs dimenfions euflènt été prifes. Si la groffeur
du crâne de l’éléphant étoit proportionnée à celle du cerveau,
comme dans la plufpart des animaux, il auroit la tête exçeffive-
ment petite, mais les cavernes des os du crâne la groflïïfent au
défaut du volume du cerveau. Nous avons un exemple de cette
conformation dans le fânglier, les cochons & le pécari ou tajacu,
qui ont tous les os du crâne fort épais très-lpongieux.
P ij