Ces animaux ont le mufèau fort afongé, les orbites des yeux
très -(aillantes, les oreilles courtes, le corps étoffé, la croupe
maigre & avalée, & le> jambes mal faites; ceux que j’ai obfervés
«voient les jarrets tournés en dehors & trop faiilans en arrière
& les jambes de devant pliées auffi en arrière à l’endroit du genou,
qui étoit gros. Les quatre pieds font auffi très-gros, principalement
ceux de devant, (planche x , où le pied efi vit par-dejfius,.
fg . i , & par-devons fig. 2 ) prefque ronds dans leur contour
( A B C D , fig. I & 2 ) , plats par-deffous & terminés en-
avant par deux grands ongles ( E F ) , placés l’un contre l’autre
& recourbés en defîôus. Les ongles font pliés- en- gouttière par
les côtés, & leur pointe rentre dans la plante (G H, fig, 2 ) du
pied, qui efî divifée dans fon milieu par- un fillon longitudinal
( I K) , peu profond, qui s’étend depuis l'entre-deux des
ongles jufqu’au talon (K ) , les deux ongles tiennent à deux
doigts qui font féparés l’un de l’autre par un filion afîèz profond
( G H fig. 1 ) ,\\ pénètre julqua la fobflance de la plante du
pied.
Le dromadaire & le chameau ne fo couchent pas for leur
côté, comme les chevaux & la plufpart des autres quadrupèdes;
ils s’accroupifîènt de façon que les jambes font pliées, & que
la poitrine & le ventre pofènt for la terre: c’efl pourquoi il y a
une large callofité au defîôus du poitrail for la partie poftérieure du
fternum à l’endroit qui frappe & qui frotte le plus contre la terre:
il y a aufft dépareilles callofités, mais plus petites , aux jointures
du coude & du genou des jambes de devant, à l’endroit de
la rotule & fur les jarrets des jambes de derrière ; ces callofités
font nuss & fort dures. J ’ai vû un de ces animaux s’accroupir,
à commençoit par plier les jambes de devant jufqu a un certain
point, mais paffé ce point, il paroilfoit riêtre plus le maître de
ce mouvement; le poids du corps forpaflôit les forces, l’équilibre
manquoit & tout-à-coup, l’animal tomboit pelàmment fur les
genoux : enfuite il plioit lentement les jambes de derrière ; mais
au lieu de maintenir légalité de ce mouvement, il fe laiffoit
aller lourdement fur l’articulation de la rotule: alors il abaiffoit
fès coudes & les jarrets, & enfin le bas du poitrail & le ventre
defcendoient julqua terre : cette chûte étoit fi précipitée que
l’animal fè feroit entamé la peau , fi elle n’avoit été défendue
par des callofités; ou fi ces callofités n’avoient pas été formées,
elles n’auroient pas manqué del’être bien-tôt. L ’animal fè relevoit
avec plus de facilité, mais il étoit fans agilité dans tous les
mouvemens ; s’il changeoit de fituation ou d’attitude, c’étoit
avec peine qu’il mouvoit fès jambes ou qu’il portoit fi tête, il
paroifîôit forchargé de fon propre poids. En état de repos, il
avoit un air de flupidité dans le maintien, fès yeux étoient
mornes fins aucune vivacité ; cependant on fiit que les dromadaires
& les chameaux ont beaucoup de force & de docilité,
qu’ils font même très-prompts à la courfè.
Le dromadaire diffère principalement du chameau, en ce qu’il
n’a qu’une bofîè, elle efl placée fur le dos. Le fommet de la tête
efl rond & élevé ; les lèvres s’étendent au devant du nez, de la
longueur de deux pouces : celle de defîôus efl fendue dans le
milieu par une fciffore qui a un pouce quatre lignes de profondeur
; les narines ont deux pouces de longueur, il fè trouve
entr’eiles un enfoncement dans la peau. Le dromadaire qui a
lèrvi de fojet pour cette defcription , avoit auffi un enfoncement
en forme de gouttière afîèz profonde le long du côté inférieur
& antérieur du cou.
Cet animai étoit très-maigre & prefqu’entièrement dégarni
il ayoit la pçau ridée & ççuverte d’une crafîè fort
H h i i j