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 &  des  offemens  d éléphant.  M.  Sloane  l’avoit  dit  ’ ,  
 mais  ne  l’avoit  pas  preuve ;  M.  Gmelin  l a  dit  encore  
 nlus  affirmativement  b :  &   il  nous  a  donné  fur  cela  des  
 v   faits 
 *  Voye z   l’Hiltoire  de  l’Academie  des  Sciences  ,  année  1 7 2 7 ,   
 page  1  jufqifà  la  page  4- 
 ■>  La  quantité  prodigieufe  d’os  qu’on  trouve  p a r -c i  par-la  ,  tous  
 terre  dans  la  Sibérie ,  font  fur-tout  une  chofe  dé  tant  d’importance,  
 que  je  crois  Lire  plaifir  à  bien  des  Lecteurs^de  leur  procurer  
 l’avantage  de  trouver  ici  ralfemblé  tout  ce  qui  manquoit  jufqu a  
 préfentW  l’Hiltoire Naturelle  de  ces  os.  Pierre  le  Grand,  s’ell  fur-  
 tout  rendu  recommandable  à  ce  fujet  aux  Naturalifles,  &   comme  
 il  cherchoit  en tout  à fuivre  la Nature dans  fes  routes  les plus cachées,  
 il  ordonna  entr’autres,  en  1 7 2 2 ,   à  tous  ceux  qui  rencontreroient  
 quelque part  des  comes-de  Mammout,  de  s’attacher  fmgulièrement  
 à  ramalfer  tous  les  autres  os  appartenais  à  cet  animal,  fans  en  excepter  
 un  fe u l,  &  de  les  envoyer  à Péterlbourg.  Ces  ordres  forent  
 publiés  dans  toutes  les villes  de Sibérie ,  &   entr’autres  à  Jakutzk,  OÙ  
 d’abord  après  la  publication,  un Slufchewof,  appelé  Wafilei  OtlafoV,  
 s’engagea  par  écrit  devant Michaëie  Petrowitfch  Ifmailow,  Capitaine-  
 lieutenant  de  la Garde  &  Woywode  de l’endroit,  à  fe  tranfporter  dans  
 les  cantons  inférieurs  de  la  Lena  pour  chercher  des  os  de  mammout, 
   &   il  y  fut  dépêché la même  année  2.3  Avril.  L  année  d après-,  
 un  autre  s’adreflà  à  la  Chancellerie  de  Jakutzk,  &   lui  repréfenta  
 qu’il  s’étoit  tranfporté  avec  fon  fils,  vers  la mer,  pour  chercher  des  
 0%  de mammout,'  &  que  V is -à -v is   Surjatoi- N o ff,  à  environ  deux  
 cents  vérités  de  ce  lieu  &   de  la  m e r ,  il  avoir  trouvé  dans  un  terrein  
 de  tourbe,  qui  eft  le  terrein  ordinaire  de  ces  diltriè ls,  une  tete  de  
 mammout  9  laquelle  tenoit  une  co rn e ,  &  auprès  de  laquelle  il  y   
 avoit  une  autre  corne  du  même  animal,  qui  l ’avoit  peut-être  perdue  
 de  fon vivant ;  qu’à peu de  diftance  de -là ,  ils  avoient  tiré  de  la  terre,  
 une  autre  tête  avec  des  cornes  d’un  animal  qui  leur  étoit  inconnu,  
 que  cette  tête  relfembloit  alfez  à  une  tête  de  boeuf,  mais  qu’elle 
 avoit 
 d e   l ' É l é p h a n t .  89 
 faits  curieux',  &  que  nous  avons  cru  devoir  rapporter 
 avoit  les  cornes  au-deffus  du  nez,  &   que  par  rapport  à  un  accident  
 qui  lui  étoit  arrivé  à  fes  y e u x ,  il  avoit  été  obligé  de  lailîèr  ces  tetes  
 fur  les  lieux;  qu’ayant  appris  l ’Ordonnance  de  Sa  M aje lté,  il  fup-  
 plioit  de  détacher  fon  fil-s  avec  lui  vers  V it - ja n s k q je ,  Simowie  &  
 vers  la mer,  le Woywode  lui  accorda  fa demande,,  &  les  fit  partir  folle  
 champ.  U n   troifiènte  Slufchiwoi  de Jakutzk,  repréfenta  à  la  Chancellerie  
 en  1 7 2  4.,  qu’il  avoit  fait  un  voyage  for  la  rivière  de Je lo n ,  
 &   qu’il  avoit  eu  le  bonheur  de  trouver  fur  cette  rivière,  dans  un  
 rivage  efcarpé,  une  tête  de  mammout  fraîche,  avec  une  corne  &   
 toutes  lès  parties,  qu’il  l’avoit  tirée  de  terre  &  lailîée  dans  un  endroit  
 où  il  fourojt  la  retrouver,  qu’il  prioit  qu ’on  le  détaclia,:avec  deux  
 hommes  accoûiumés  à  chercher  de  pareilles  chofes ,  le  Woywode  y  
 confentit  pareillement.  Le  Colàque  lè  mit  bien-tôt  après  en  route  ,  
 il  retrouva  la  tête  &   toutes  fes  parties ,  à  l'exception  des  cornes;  il  
 n’y   avoit  plus  que  la  moitié  d’une  corne  qu il  apporta  avec  la  tetë  
 à  la  Chancellerie  de  Jakutzk.  jg  apporta  quelque  temps  après, deux  
 cornes de mammout, q u ’il  avoit trouvées aulîi  fur  la ri vière dê  Jelon. 
 Les  Cofaques  de  Jakutzk  forent  charmés,  fous  prétexte  d ’aller  
 chercher  des  cornes  de  mammout,.de  trouver  moyen  de  foire  de  fi  
 beaux  voyages.  On  leur  accordoit  cinq  ou  fix   chevaux  de  p o lie ,  
 pendant  qu’un  feul aüroit  foffi,-  &  ils  pouvoient  employer  les  autres  
 pour  le  tranfport  de  leurs  propres  marchandites.  Un  pareil  avantage 
 devoit  les  beaucoup  encourager.....   Un  Colàque  de  Jakutzk,  appelé 
 Jivanfe/sku,  demanda  à  la  Chancellerie  qu’on  l ’envoyât  dans  les  
 Simowies d’Alafeifeh & de  Kovvymifch, pour  y  chercher  de  ces  fqrte's  
 d’os  .&  du  vrai  eryllal  ;  il  avoit  déjà  vécu  dans  lefdits  lieux  &   y  
 avoit  amaffé  des  choies  remarquables,  &  envoyé  réellement à Jakutzk  
 quelques-uns  de  ces  os.  Rien  ne  parut  plus  important  que  cette  
 expédition,  &  le  Gofaque  fot  envoyé  à  fo  deltination  le  2 1   d’Avril  
 f 72 5 - 
 Nafor -  IColefchow,  Commilîàire  d’Indigirsk,  envoya  en  H H   
 Jakutzk  &  de-là  à  Irkurtzk,  le  fçpaelette  d’une  tête  extraordinaire ., 
 Tome X J.  M