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 les  parties  'extérieures  de  la  génération  du  mâle,  &  
 les  cornes  fimples  &  doubles ,  auffi - bien  que la  queue  
 d’autres  rhinocéros  dont  ces  parties  étoieftt  confervées  
 dans  des  Cabinets  d’Hiftoire  Naturelle. 
 L e   rhinocéros  qui  arriva  à  Londres  en  17 3 9 ,   avoit  
 été  envoyé  de  Bengale.  Quoique  très-jeune,  puifqu’if  
 n’avoit  que  deux  ans,  les  frais  de  là  nourriture  &  de  
 fon  voyage  montoient  à  près  de  mille  livres  fterling ; 
 » &   qu’il  a  deffinée  lui-même  d’après  le  naturel,  eft  fi  differente  de  
 » celle  qui  fut  gravée  à  Paris  en  1749 ,  d’après un  rhinocéros  qu’on  
 33  voybit alors  à  la  foire Saint-Germain, qu’on  aurait  de, la peine  à y  
 33 ieconnoître  le  même animal.  Celui  de M.  Parfons  eft  plus court &  
 "les  plis  de  la  peau  en  font  en  plus; petit  nombre,  moins  marqués  
 33 &  quelques-uns  placés  un  peu  différemment;  la  tête  fur-tout  ne  
 33 reflèmble  prelqu’en  rien  à  celle  du  rhinocéros  de  la  foire  Saint-  
 » Germain.  On  ne  fiuroit  cependant  douter  de  l’exaélitude  de  M.  
 33  Parfons, & il faut chercher dans l’âge  & le  fexe dé ces deux animaux  
 ” là  raifon  des  différences  fènfibles  qu’on- aperçoit  dans  les  figures  
 33 que  l’on  a  données  de  l’un  &  de  l’autre.  Celle  de  M.  Parfons  a  
 33 été deffinée  d’après un rhinocéros.mâle,  qui  n’avoit  que  deux  ans;  
 33 celle  que  j,’ai  cru  devoir  ajouter  ici,  l’a  été d’après  le tableau  du  
 33 célèbre  M.  Oudry,  le  peintre des animaux,  &  qui  a  fi  fort  excellé  
 33 en  ce  genre;  il  a  peint de  grandeur  naturelle,  &  d'après  le-vivant,  
 33  le  rhinocéros  de  la foire  Saint - Germain ,  qui  étoit  une  femelle  &   
 33  qui  avoit  au  moins  huit ans ;  je  dis au  moins huit ans,  car il  eft  dit  
 33 dans l’infcription  qu’011  voit  au  bas  de  l’Eftampe  de  Charpentier,  
 33  qui  a  pour  titre, véritable  portrait  d’un  R h i n o c é r o s   vivant,  que  
 33  Fon  voit  à  la foire 'Saint-Germain  à  Paris ;   que  cet animal  avoit trois  
 33  ans quand  il  fut pris en  1741  dans  la province d’Affem ,  appartenant  
 33 au Mogol;  & huit lignes plus bas,  il  eft dit qu’il n’avoit qu’un mois 
 on  le  nourriffoit avec  du  riz ,  du  fucre  &  du,foin  ;  on  
 lui  donnoit  par  jour  fept  livres  de. riz,  mêlé  avec  trois  
 livres  de  fucre ,  qu’on  lui  partageoit  en  trois  portions :  
 on  lui  donnoit  auffi  beaucoup de foin  & d’herbes  vertes,,  
 qu’il  préféroit  au  foity;t  fa  boiffon  n’étoit  que  de  l’eau  
 dont  il  buvoit  à  la  fois  une  grande  quantité;  il  étoit  
 d’un  naturel  tranquille & fe  laifïoit  toucher  fur  toutes  les  
 parties  de  fon  corps;  il  ne  devenoit  méchant  que  quand  
 on  le  frappoit  ou  lorfqu’ il  avoit  faim  ,  &  dans  l ’un  & 
 a 
 quand  quelques  Indiens  l ’attrapèrent  avec  des  cordes,  après  en  avoir  .  
 tué  la, mère  à  coups  de  fléchés  ;  ainfi  il  avoit  au moins  huit  ans,  &   <  
 pouvoit  en  avoir  dix  ou  onze.  Cette  différence  d’âge  eft  une  raifon  <  
 vrai-femblable  des différences fenfibles  que  l’on trouvera entré la figure -,  
 de  M.  Parfons  &   celle  de M.  O udry ,  dont  le  tableau ;  fr it, par  ordre  .  
 du  R o i,  fut  alors  exp.ofédu  fàlon  de  peinture.,,Je  remarquerai  feu-;,  
 lemenç que  M .  Oudry  a  donné  à  la  défenlè  de  fon  rhinocéros  ■  
 plus  de  longueur  que  n’en  avoit  la  corne  du  rhinocéros  de  la  foire  <  
 Saint - Germain ,  que  j ’ai  vu  &   examiné  avec  beaucoup  d’attention,  <  
 &  què.  cette  partie  eft  rendue  plus  fidèlement  dans  l’eftampe  de  ■  
 Charpentier.  Auffi  eft - ce  d’après  cette  eftampe  qu’on  a  deffiné  ,1a  j  
 corne  de  cette  figure,  qui-pour  tout-le  relie  a  été  deffinée  &   réduite  1  
 d’après  le  tableau  de M .  Oudry.  L ’animal  qu’elle  rèprélème  avoit  été  <  
 pefé,  environ  un  an  auparavant,  à  Stouquart  dans  le  duché  de  V it-  !  
 temberg,  &  il  pefoit  alors  cinq  mille  livres.  Il  mangeoit,  félon  le  -  
 rapport  du  capitaine Douwemont Wari-der-Meer,  qui  l’avoit  conduit  1  
 en. E u ro p e ,  loixante  livres  de  foin  &  vingt  livres  de  pain  par  jour.  1  
 Il  étoit  très-privé  &   d’une  agilité  furprenante,  vû  l'énormité  de  là  1  
 maflè  &   fon  air  extrêmement  lourd».  Ces  remarques  font  judicieufes  
 &  pleines  de  feus,  comme  tout  ce  qu’écrit  M.  de Mours.  ^Voyez  la  
 figure  dans  fit  tradu&ion  françoil'e  des  Tranlàétions  philofophiques,   
 année  1 p 4f 
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