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 A  Sousse, un Alsacien  aussi  intelligent  qu’actif, M. Deiss  
 a  créé  récemment une  magnifique usine  à vapeur poür  le  
 traitement dés  grignons d'olives par le sulfure de carbone.  
 Il  est outillé  de  manière  à  fabriquer jusqu’à  120.000 kilogrammes  
 d’huile  par jour.  Le  combustible  est  fourni  par  
 les résidus ligneux que laissant les.grignons après avoir été  
 traités par ce procédé. La dépense est ainsi diminuée dans  
 la  plus  large  piesjire  possible.  jQpe  autre  usine du même  
 genre  commence  à  s’élever auprès  de  celle  de  M.  Deiss  
 pour la fabrication des huiles comestibles, sous la direction  
 d’qn conseiller général des Bouches-du-Rhône, M. Louis. » 
 Après avoir cité ces faits j ’écrivais  :  «  Ces établissements  
 n ont pas été saps  soulever dans la colonie quelques observations  
 dont  il  me  paraît  utile  de  parler.  Il  existe  dans  
 les villes du Sahel quelques commerçants européens ayant  
 pour  spécialité  d’acheter  aux  indigènes  les  grignons  
 d olives  qu’ils  expédient  en  Italie  et  en  France,  où  ils  
 subissent  le  traitement  par  le  sulfure  de  carbone.  Ces  
 négociants  n’ont  pas  vu  sans  inquiétude  s’élever  dans  la  
 Régence  même  des  maisons  qui  achètent  sur  place  et  
 directement  les  grignons.  D’un  autre  côté,  les  industriels  
 français, qui traitaient autrefois les grignons recueillis dans  
 le  pays,  sont menacés  de manquer  de  matière  première.  
 Cette  modification  des  conditions  économiques  anciennes  
 a été l’occasion  de  discussions  assez  vives  relativement à  
 la question de savoir si la métropole devait encourager pu,  
 au  contraire,  empêcher  le  développement  des  industries  
 dans  ses  établissements  coloniaux.  Les  adversaires  de  ce  
 développement invoquent à l’appui de leur thèse la concurrence  
 que les industries coloniales ne peuvent manquer  de  
 faire  aux  industries  similaires  de  la métropole ;  ils  reprér  
 sentent  les  intérêts  de la  France  comme  Jiattus  en  brèche  
 par les  colonies  qu’elle protège  de ses  soldats  et  fait  vivre  
 de ses subsides, et ils voudraient que toute industrie  ayant  
 sa  similaire  sur  le  territoire  français  fût  interdite  en  
 Tunisie. 
 «  Si  l’on  admettait  une  semblable  théorie,  °e  n’est  pas  
 seulemeht  le  progrès  industriel des  cplonies .qu’il  faudrait  
 arrêter, mais encore  leur  progrès agricole.  Il  faudrait,  par  
 exemple,  interdire  la  culture  de  la  vigne  dans  notre  protectorat, 
   sops  le  prétexte  que  la  France  produit  du  vin  
 auquel  celui  récolté  par  nos  établissements  africains  fera  
 concurrence ;  il  faudrait  intprdire  la  culture  du  blé,  de  
 l’avoine,  du  maïs,  que  notre  propre  pays  produit;  il  faudrait  
 fermer  nos  frontières  'aux  peaux,  apx  cpirs,  aux  
 lames  de  la  Régence,  parce  que  pes  produits  risquent  de  
 faire  baisser  le  prix  de  ceux  que  nos  agriculteurs  apportent  
 sur  les  marchés  français !  En  un  mot,  il  faudrait  
 traiter  nos  colonies  pomme  des  pays  étrangers,  et  nous  
 protéger contre elles,  ou  bien les  réduire volontairement à  
 la misère  qui  ne  maOquerait  pas  de  résulter, de  l’arrêt  de 
 leur production- 
 .  «  Il  suffit  de  mettre  en  relief  les  conséquences  de  ce  
 système  pour  et!  montrer  lps  vices  et  faire  prononcer  sa  
 condamnation.  J1  est  né  d’une  conception  fausse  des relations  
 qui  doivent  exister, entre  une  colonie  et  sa  métropole. 
 « L’organisation politique et administrative d’une  colonie  
 peut et souvent  doit différer  essentiellement  de  celle de  la  
 métropole,  à  cause  de  la  différence des mfipurs  de Tune pt  
 de  l’autre;  mais,  envisagée  ap  point  d® YUe  économique,  
 la  colonie  ne  dpit  ûtpe  cpnsidérée  que,comme  un  simple  
 prolongement  de la mère-patrie,  et si  quelque lutte  économique  
 dpit  être  engagée  entre  les  nations,  le  rûJê  des  
 colonies est  d’y aider  la métropole,  soit  en lui  fournissant  
 les  matières  premières  qui  lui manquent,  soit en ajoutant  
 sgs  productions  industrielles  à  celles  que  la mère-patrie  
 exporte  dans  les  autres  pays.  Dqns  les  mouvements  
 d’échanges  qui  se  produisent  entre  une métropole  et  sps  
 cplonies  unies  économiquement,  n  ne  peut  résulter  que  
 l'avantage commun  si chacune arrive  q  produire  de  préfér  
 rencedes  objets  que  son  climat,  sa  PPpnlatipn,  etc.,  lui  
 permettent  de  produire  dans  les  meilleures  conditions  et  
 à  plus  bas  prix.  Si  les  actes  du  gouvernement  chargé  de