Sur la base de la solidarité illimitée, se fondèrent, au
sein des Caisses locales, des Coopératives d’élevage ayant
pour but de permettre l’achat de reproducteurs de prix
soit en France soit en Algérie. Six de ces Coopératives
d élevàge fonctionnent actuellement; leurs opérations Se
montent à plus de 100.000 francs. Les prêts alloués par ces
Sociétés sont à plus longue échéance et sont consentis
pour une durée de deux ans.
Enfin la Caisse régionale admet, depuis deux ans, des
dépôts à vue, comptant à ses déposants un intérêt de
3 p. 100. En 1914, le mouvement des, dépôts à vue a
atteint le chiffre de 800.000 francs.
La Caisse régionale avait, au 31 décembre 1914, un
capital de 160.000 francs. Elle avait obtenu de l’Etat à
titre d’avance une somme de 335.000 francs. Une partie
de ces sommes (100.000 francs) a été convertie en valeurs
mobilières et déposée en Banque pour cautionner les opérations
de réescompte de la Caisse. Le reste est utilisé en
escompte direct aux Caisses locales.
La Caisse de Crédit agricole ne suffit bientôt plus aux
besoins des cultivateurs tunisiens qui comprirent la nécessité
de se grouper pour les opérations d’achat et de
vente.
Les Syndicats agricoles ne pouvant exister en Tunisie,
les agriculteurs fondèrent en 1906, à la suite d’une réunion
tenue à la Chambre d’Agriculture et présidée par M, de
Carnières, un groupement qui prit le nom d’Association
agricole.
Cette société, à capital variable et à responsabilité
limitée, fut constituée au capital de 10.000 francs divisé
en parts de 20 francs.
L’Association agricole se préoccupa tout d’abord de
procurer à bon compte à ses adhérents les produits les
plus indispensables. et c’est surtout sur le marché des
engrais chimiques et des produits oenologiques que se
portèrent les premiers efforts.
Une section d’Etudes fut adjointe à l’Association commerciale,
son rôle fut d’étudier les questions agricoles,
permettant aux colons d’exposer leurs idées, le résultat
de leurs études et de leurs expériences.
L’Association agricole a donné naissance à la Société
des Agriculteurs de Tunis, société d’étudil' agricoles et à
la Coopérative centrale des Agriculteurs.
La nouvelle Coopérative, créée sous le régime du décret
du 4 juillet 1907, porta son capital de fondation à
31.200 francs, représenté en parts de 50 francs. Depuis, ce
capital a atteint 89.000 francs. L’Etat a avancé à la Coopérative,
sur les fonds du Crédit mutuel, une somme de
150.000 francs. Elle vend à ses adhérents divers produits
et se charge également de la vente de leurs récoltes.
A la faveur d’un décret beylical du 13 juillet 1912 qui a
autorisé les agriculteurs à former entre eux des sociétés ou
caisses .d’assurances mutuelles agricoles, la Caisse centrale
algérienne a créé à Tunis une Caisse régionale. Ses
opérations, limitées jusqu’en 1915 aux risques agricoles
résultant de l’incendie et de la grêle, vont s’étendre aux
accidents. Elle a créé 24 caisses locales. L’ensemble des
valeurs assurées s’élève à 10.500.000 franc? pour la branche
grêle et 16.300.000 francs pour la branche incendie.
| YI. — L e s i t a l i e n s e t l a c o l o n i s a t io n
Les étrangers possèdent en Tunisie 1.814 propriétés
réparties de la manière suivante d’après la statistique :
les Italiens en possèdent 1.513 représentant une superficie
de 87.122 hectares et les autres étrangers ensemble
301 embrassant une superficie totale de 48.542 hectares.
« Il est très remarquable, disais-je en 1887, que les Italiens,'
si nombreux dans la Régence, où ils ont exercé
pendant longtemps une influence prépondérante, ne possèdent
aucune propriété rurale importante. Ils se sont
toujours bornés à faire du commerce et n’ont jamais dirigé
leurs efforts vers la possession du sol, commettant ainsi
la faute la plus grave que puisse commettre une nation
désireuse de prendre racine dans un pays nèuf et de s'en