reconhü que la couche de minerai s’enfoncait vers le
nord, sous les calcaires aptiens, avec une pente de 45®.
Ces travaux ont montré une traversée horizontale de
60 mètres et une traversée verticale de 52 mètres. Le
tonnage actuellement reconnu est d’au moins 15 millions
de tonnes.
L’exploitation se fait à ciel ouvert: elle fournit des
hématites d’une grande pureté, titrant de 50 à 60 p. 100
de fet* et 2 p. 100 de manganèse. Les minerais sont embarqués
à la Goulette. Limités en 1908 à 45.000 tonnes,
ils ont atteint 445.000 tonnes en 1913. La production globale
jusqu’à ce jour est de 2.400.000 tonnes environ.
L’exploitation des minerais de fer remonte seulement à
1908. Les résultats qu’elle a fournis sont indiqués dans
le tableau n° 2 ci-joint. Pendant cette période de huit
années il a été exporté 2.982.490 tonnes de minerai
représentant une valeur globale de 39.427.228 francs, le
prix moyen de vente de la tonne fob ports tunisièns ressortant
à 13 francs.
La diminution considérable de production de l’exercice
1915 résulte uniquement delà rareté et de la cherté excessives
des frêts, conséquences delà guerre, et de la pénurie
de main-d’oeuvre.
§ III. — M i n e s d e c u iv r e e t d e m a n g a n è s e
La concession du djebel Chouichia est la seule qui ait
produit du cuivre en Tunisie. Elle est située à 13 kilomètres
au nord-ouest de Souk-el-Arba. Le gîte est constitué par
une masse ferrugineuse, à la périphérie duquel on rencontre
des lentilles de minerais cuivreux (azurite, malachite,
cuivre gris et pyrites cuivreuses) d’une teneur
moyenne de 2 à 5 p. 100 de cuivre seulement.
Pour en tirer parti une fonderie fut installée qui de 1904
à 1909 a produit environ : 1.800 tonnes de mattes à 35/40
p. 100 de cuivre et 1.800 tonnes de speiss à 42/48 p. 100
de cuivre correspondant à 1.500 tonnes de cuivre métallique.
La faible teneur des minerais et le prix de revient élevé
du coke rendu à l’usine ont provoqué la suspension momentanée
de l’exploitation.
Des minerais de manganèse ont été reconnus dans le
djebel Batoum, à 48 kilomètres au sud-ést de la ville de
Gafsa et notamment aux environs de Ghardimaou, à la
mine de Thuburnic, ou ils sont exploités depuis le commencement
de l’année 1915.
Le gisement de Thuburnic, de forme lenticulaire, est
constitué par une masse de manganèse ferrugineux, reposant
sur les marnes de l’infra-crétacé et recouverte par
dös argiles et galets.gréseux post-tertiaires. On rencontre
dans l’amas minéralisé de véritables poches de pyrolusite
donnant des minerais à 45/50 p. 100 de manganèse métal.
La production, en 1915, a été de 1.460 tonnes.
§ IV. — P h o s p h a t e s d e g h a ü x
La substance à laquelle la Tunisie doit son importance
minière capitale est, sans contredit, le phosphaté de chaux,
dont les immenses amas ont été découverts par M. Philippe
T h o m a s , vétérinaire principal de l’armée, au cours d’ùne
mission d’exploration de la Tunisie. Malgré la publicité
qu’il donna à ses découvertes, c’esi seulement en 1893
que l’administration du Protectorat crut pouvoir faire appel
à l’industrie privée pour la mise en valeur des gisements,
sous forme de concession. Ce n’est qu’en 1895 et après
3 adjudications successives, qu’elle put traiter avec une
Société sérieuse, la Compagnie des Phosphates et du Chemin
de fer de Gafsa.
Concession de Gafsa. — Le périmètre qui fut alors concédé
englobe les terrains domaniaux situés au sud-ouest
de Gafsa, dans une zone d’environ 50 kilomètres de longueur
sur 10 kilomètres de largeur, jusqu’à la frontière
algérienne, et comprenant les djebels Zitoun, Zimra,
Alima, Metlaoui, Redeyelf, Stah, ainsi que les djebels situés
au nord et dans le voisinage de Tamerza. En outre* le
. concessionnaire jouit d’un droit de préférence, à condi