régler les heures de telle sorte que le petit musulman pût
aller, par exemple le matin à Koùttab, à l’école coranique,
et l’après-midi à l’école française; il a fallu instituer des
cours distincts pour les Français et pour les indigènes, au
moins, au début de l’enseignement ; il a fallu commencer
par appliquer en quelque sorte la méthode Berlitz aux
jeunes indigènes, il a fallu leur apprendre à pouvoir suivre
le langage du maître, ét ce n’est que dans lé cours supérieur
que la réunion se fait; il a fallu, én d’autres termes,
que notre administration de l’enseignement, au lieu de
transporter purement et simplement én Tunisie les horaires,
les programmes et les livres de la métropole, se pliât aux
exigences diverses de la clientèle, scolaire qu’elle devait
recevoir. {Très bien! très bien!) ... Les résultats ont
répondu à notre attente ; car tandis qu’il n y avait dans nos
écoles, en 1906, que 3.000 musulmans, presque tous dans
les écoles des villes, il y en a aujourd’hui 8.000. Nous
• avons créé des écolés pour les musulmans dans les villages
les plus reculés, et l’enseignement par les maîtres
français a tellement gagné la confiance de cette population,
celle-ci s’est tellement rendu compte des services que
1 enseignement peut rendre aux enfants, qu’aujourd’hui
partout on nous réclame des écoles, et qu’à peine sont-
elles ouvertes qu’elles sont remplies. {Très bien! très
bien!)
« A côté des écoles de garçons, nous avons pu ouvrir
des écoles de filles; et ce n’est pas le moindre, le moins
remarquable; le moins inattendu, pourrais-je'dire, des progrès
qui ont été réalisés. Il y a aujourd’hui environ huit
cents petites musulmanes dans les écoles françaises. Messieurs,
pourquoi? Parce que nous nous sommes demandé
comment il fallait faire pour vaincre la répugnance des
familles musulmanes, pour obtenir que des petites filles
voilées traversent la rue et aillent jusqü’à l’école saris
qu aucune protestation se fasse entendre. Nous avons montré
aux familles l’intérêt immédiat de l’enséignèment que
nous donnerions en faisant de cet enseignement un enseignement
surtout professionnel.
« Les Afabes sentent aujourd’hui, surtôlit ceux dès Villes;
qU il ne leür est pas possible dè s’endormir, qu’il faiii Hu’IÎS
acbeptent la lùtte et la concurrence. Il faut qu’il y ait dâris
1 intérieur de chaque famille dé nouveaux moyens d’èxis-
tence. Il faut que la femme qui, autrefois, était oisive et
vivait du salaire de son mari, contribue maintenant au bien-
être de la famille. Nous enseignons à ces jèünës filles les
métiers (jui conviennent à lëür Sëxe. L’èriseigfieiüënt du
tissage, de la broderie, de la couture; l’enseignement
ménager sont donnés dans nos écoles de filles et Occupent
au moins la moitié du temps dont disposent lës institutrices.
>î {Applaüdiêséménts. )
Nous avons rappelé plus haut les mesures excellentes
prises en vue de l'enseignement professionnel de l’agribul-
ture et des métiers; nous h’y reviendrons pas. Bornons-
nous à donner quelques détails statistiques. « Lé nombre
total des élèves, adultes et enfants, qui reçoivent Renseignement
dans nôs écoles, dit le Rapport au président de la
République pour 1912, s’est élevé en 1912 à 40.018 unités.
Si l’on défalque de ce chiffre les 2.645 auditeurs des cours
d âdülteS, les établissements Scolaires français de la Régence
comptaient, au 31 décembre 1912, 37.373 élèves
(26.306 garçons et 14.067 filles)... au regard des nationalités,
la répartition des élèves (adultes non compris) est
la suivante: Français 8.582; Musulmans 10.787; Israélites
7.905; Itaiiehs 7.942; Maltais 4.817 j divers 340. »
Tons ces chiffres sont en augmentation sur ceux dé l’année
f c f l f l j H j dit 16 RaPPôrt’ celle-ci est particulièrement
notable pour les indigènes musulmans (2.279 de plus
qu en 1911); qui représentent à eux seuls près des deux
tiers de 1 accroissement total dès élèves ét qüi Sont près de
trois fois plus nombreux qu’il y à cinq ans (3.835 en 1907) .
R corf ient fl’ajOdter que sur les 2.645 auditeurs des cours
d adultes, plus des quatre Cinquièmes, soit plus dè 2.000
sont des indigènes musulmans ét que les jeunes filles
musulmanes instruites dans nos écoles sont passées de
202 én -1907 à 944 eh 1911 et à 1.310 en 1912. Ce résultat
est dû SânS douté à lii création de nombreuses écoles dans