création deâ instruments de travail et de richesse, qui permettent
de les satisfaire. (Applaudissements.)
« Nous avions devant nous un de ces édifices hétérogènes,
qui abritent les traditions orientales et dont il ne
fallait pas faire table rase. (Très bien! Très bien!) Mais*
chaque année, nous essayons d’introduire, dans ce dédale
mystérieux, un peu plus d’air et de lumière. Nous remplaçons
par des matériaux solides les parties vermoulues. »
CHAPITRE XII
L’ÉTAT MORAL DES INDIGÈNES
En Í887, je terminais les considérations relatives aux
populations indigènes de la Tunisie par les lignes suivantes
que je tiens à reproduire intégralement parce que les faits,
malgré quelques incidents déplorables, en ont démontré
l’exactitude : « Ce que nous venons de dire des habitants
des campagnes de la Tunisie permet d’affirmer qu’en
dehors de circonstances exceptionnelles, telles que des
revers subis par la France en Europe et des excitations
provenant du dehors, les colons français qui vont féconder
de leur travail et de leurs capitaux les terres fertiles
de la Tunisie peuvent espérer y jouir d'une entière sécurité.
Si l’on se place à un point de vue général, celle-ci
est encore accrue par,la nature pacifique, je dirais volontiers
indolente, des habitants des villes. Ceux-ci sont le
produit d’une civilisation vieillie, plus raffinée que puissante;
ils songent bien davantage aux agréments et aux
avantages nouveaux que notre présence peut leur procurer
qu’aux froissements produits par un changement de
régime qu’ils considèrent comme une inéluctable fatalité.
« Avec les caractères que nous venons de tracer et la
nature du sol sur lequel ils vivent, les indigènes réunissent
à peu près toutes les conditions nécessaires pour jouir
d’une réelle prospérité. Cependant les industries nationales
se sont effondrées, à mesure que les moeurs s’amollissaient
et qué la civilisation répandue jadis dans le pays
par les Romains allait en s’obscurcissant. L’agriculture
elle-même a perdu chaque jour de son énergie sous l’influence
des charges énormes dont elle était accablée. »