siciliens qui viennent pêcher la sardine sur les côtes. Il
s’y fait un important commerce d’huile d’olive. Le service
des travaux publics y établit, aussitôt après l’occupation,
un quai de débarquement maçonné de 200 mètres de développement
avec une cale de chargement pour les huiles,
et creusa, en avant de ce cpiai, un bassin d’opération offrant
des fonds de 1W,8Q à marée basse. On y construisit, en
outre, un brise-lames de 260 mètres de développement,
dans le but de eouvrir la passe et le mur de quai. On se
proposait d accoler plus tard a ce brise-lames un quai ver tical
de 15 à 20 mètres de largeur et de draguer le bassin
d’opération ainsi que la passe jusqu’aux fonds de 2“,50.
Le port de Sfax peut rivaliser d’importance avec celui de
Sousse.
Il a, au point de vue nautique, un avantage sérieux
sur ce dernier, résultant de ce que les opérations de
chargement et de déchargement n’y sont jamais interrompues
par le mauvais temps. La rade est, en effet, protégée
du côté du large par les îles Kerkenah. Malheureusement
les grands fonds ne se trouvent que très loin de
terre, à quatre ou cinq milles, ce qui rendait autrefois l’escale
de mer et les opérations de chargement et de déehar-
. gement très onéreuses.
On commença en 1885 la construction d’un mur de quai
en maçonnerie de 200 mètres de longueur, s’avançant de
150 mètres sur la mer et au pied duquel il devait y avoir
2m,50 d’eau à marée basse. L’administration projetait en
outre le creusement d’un bassin d’opération et d’un chenal
d’accès.
Le port de Gabès n’a d’importance qu’au point de vue
du ravitaillement des troupes d’occupation ; on y embarque
aussi un peu d’alfa. La rade est ouverte à tous les vents
du large et peu protégée du côté des terres parce què
celles-ci sont très basses; aussi arrive-t-il fréquemment,
pendant l’hiver, que les navires de la Compagnie transatlantique
soient obligés de partir sans avoir pu débarquer
leurs marchandises, ni même parfois leurs passagers. Le
port de Gabès est, sans contredit, le plus mauvais de toute
la Côte tunisienne. Le génie construisit, en 1885, un appon-
tement en bois de 250 mètres de longueur, qui s’ensabla
très rapidement. Le service des travaux publics avait préparé
un projet en vue d’améliorer l’embouchure de l’oued
Gabès, afin de permettre aux barques d’aller se réfugier
dans l’oued lorsque la mer est mauvaise,et d’y faire au
besoin leurs opérations. Mais, quoi qu’on fasse, on n’arrivera
jamais à faire de Gabès un port même passable.
Le port de Houmt-Soük (île de Djerba) se trouve à peu
près dans les mêmes conditions nautiques que celui de
Sfax. Le mouillage est sûr, mais encore plus loin de terre,
à neuf ou dix milles environ. Aussitôt après l’occupation
on améliora un peu la situation en construisant un appon-
tement métallique le long duquel les barques peuvent opérer
facilement. On avait projeté le creusement d’un chenal
d’accès et d’un bassin d’opération, mais ces ouvrages
n’ont pas été exécutés.
Le port de Zarzis, peu fréquenté, si ce n’est par les caboteurs
du pays et par les pêcheurs d’éponges, pourrait être
aisément amélioré. Il est protégé par un brise-lames naturel
semblable à celui de Mahdia, sur lequel il serait aisé
de construire une jetée. La rade est bonne et les navires
peuvent mouiller à un demi-mille seulement de terre.
§ III. -— L e s t r a v a u x d e s p o r t s e x é c u t é s
p a r l e P r o t e c t o r a t
Jules Perry, à qui la France doit la Tunisie, était d’avis
de créer à Bizerte un grand port, à la fois militaire et
commercial, en mettant le lac en rapport direct avec la
mer, ainsi qu’il est dit plus haut. Mais il était arrêté dans
l’exécution de ce projet par une opposition très vive
de la Grande-Bretagne. Les Anglais redoutaient à la fois
l’importance militaire que la France acquerrait-dans le
centre de la Méditerranée par la création d’un port militaire
situé entre Gibraltar et l’Egypte, presqu’en face de
Malte, et la concurrence que ce port pourrait faire à Malte
au point de vue commercial. En 1887, lorsque je publiai