cinq mètres de haut et qui ont depuis quelques mètres
seulementjusqu’à trois cents et quatre cents mètres de
largeur. « Il suffirait, disais-je dans la première édition
de ce livre, de fixer ces sables à Taide de plantes à racines
profondes pour diminuer dans de très fortes proportions
sinon pour arrêter entièrement l’envahissement, car ce
dernier résulte de la marche graduelle mais très lente du
sable, de l’extérieur vers l’intérieur de l’oasis. » Les travaux
auxquels je faisais allusion ont été comjnencés
ailleurs que dans la région du Nefzaoua', notamment dans
le Djerid et dans les environs de Bizerte.
L’administration militaire est en train de transformer
les oasis du Nefzaoua, notamment Kebili, par le forage de
nombreux puits artésiens qui ont permis de développer et
de rénover les cultures du dattier par l’introduction de
palmiers degla et l’extension des oasis.
Au nord de la chaîne du Tebbaga existent encore deux
oasis, peu importantes, celle de Seftimi et celle de Lima-
guès, que nous réunissons aux précédentes parce que
leurs habitants sont en relatioijs fréquentes. Les sources
de Seftimi n’ont qu’un faible débit, mais elles ne sont pas
ensablées. Celles de Limaguès sont très belles et donneraient
beaucoup d’eau si elles étaient remises en bon état,
ce qui ne demanderait que très peu de travail.
Le Nefzaoua ne contient pas moins de trois cent mille
dattiers, si l’on en croit les statistiques officielles; mais
l’avis général est que le nombre de ces arbres y est
beaucoup plus considérable. On y compte, en outre,
officiellement, plus de six mille oliviers. Les habitants
cultivent aussi quelques plantes potagères et quelques
arbres fruitiers, mais dans une proportion beaucoup
moindre qu’à Gabès. Ils sèment également du blé et de
l’orge dans les années où la pluie tombe en quantité suffisante.
Les dattes du Nefzaoua sont de qualité supérieure à
celles de Gabès et les habitants en exportent une certaine
quantité ; mais, par suite du mauvais état de la plupart
des oasis, la récolte est très inférieure à ce qu’elle pourrait
être et la majeure partie est consommée par les habitants.
Les plus belles oasis de dattiers de la Tunisie, celles
aussi dont les fruits sont le plus estimés sont celles du
Djerid. On désigne sous le nom de Djerid la portion de la
Tunisie méridionale qui forme une sorte d’isthme entre le
chott El-Djerid et ie chott Rharsa. Il existe dans cet isthme
quatre oasis : celles de Tozeur, El-Oudian, Nefta et El-
Hamma. Nous les avons, dans cette énumération, disposées
dans l’ordre de leur étendue ; cependant, les trois
premières ne différent que peu par la..superficie, tandis
que la quatrième, celle d’El-Hamma, est plus petite de
moitié que les autres. Elle est aussi la moins bien cultivée
et celle qüi donne les plus maigres résultats, quoique son
sol soit fertile et son eau abondante. La plus fertile et la
plus peuplée est celle de Nefta ; celle de Tozeur vient, à
cet égard, au second rang et celle d’El-Oudian au troisième.
i ' ,
L’oasis de Nefta est située auprès d’üne ville véritable
d’où elle tire son nom et qui compte aujourd’hui, avec ses
sept faubourgs, une population de 12.000 habitants. Son
importance est appelée à s’accroître encore beaucoup, à la
suite de la construction de la voie ferrée, qui a atteint
récemment Tozeur, en venant de Gafsa et- Metlaoui.
On compte, dans l’oasis de Nefta, plus de 200.000 dattiers
taxés, ce qui permet de penser qu’il y en a au moins
300.000. Sous les palmiers, on cultive une couple de centaines
d’oliviers et un certain nombre d’autres arbres
fruitiers, ainsi que des plantes alimentaires et fourragères,
mais le dattier absorbe la majeure partie des soins des
habitants, et c’est de lui qu’ils tirent véritablement leur
richesse. L’oasis de Nefta exporte, en moyenne, plus de
6.000.000 de kilogrammes de dattes et l’on estime sa production
à plus de 8.000.000 de kilogrammes. Elle est
arrosée par des sources qui prennent naissance au fond
d’une sorte de cirque profondément entaillé dans le plateau
sablonneux sur lequel est bâtie la ville. Les eaux,
très abondantes, sont distribuées par un système de canaux