certains arbres fruitiers tels que le citronnier et l’oranger,
l’amandier, le grenadier et l’abricotier, etc.
Parmi les localités dont les jardins sont le plus renommés
et produisent le plus, nous devons citer : la Manouba,
1 Ariana et la Marsa, près de Tunis ; Soliman et Nebeul
dans la presqu’île du cap Bon, les environs de Porto-
Farina et de Ras Djebel, ceux de Sfax, au nord du golfe
de Gabès. Les anciens jardins de l’Ariana, de la Manouba
et de la Marsa étaient presque tous des dépendances de
palais appartenant à de grands seigneurs tunisiens.
C’étaient des jardins d’agrément plutôt que de produit ;
mais depuis l’occupation française, il s’en est créé un
grand nombre d’autres aux environs dé Tunis ; on y cultive
surtout des orangers et des citronniers qui donnent des
fruits excellents, de la vigne dont les raisins, très bons, ne
servent que pour la table, des figuiers, des amandiers,
des pommiers, des poiriers, des abricotiers pour les fruits,
du henné pour ses feuilles, dont la poudre sert à teindre les
ongles et la peau des mains et des pieds en jaune rougeâtre,
des roses et des jasmins pour leurs fleurs qui sont
très recherchées des indigènes et qui servent à la préparation
des parfums ; des géraniums avec lesquels on fabrique
une fausse essence de roses, etc. Les légumes y étaient
autrefois peu nombreux, ils le sont beaucoup plus aujourd’hui.
A l’Ariana, l’eau des puits est généralement trop
saumâtre pour servir à l’arrosage et les propriétaires font
venir l’eau du dehors. A la Manouba et à la Marsa, pn arrose
avec l’eau des puits, qui est assez bonne pour cet usage
sans être potable. Lés puits sont ordinairement munis de
norias très simples, à godets en terre et à roues en bois
que fait tourner un cheval ou un chameau. Comme dans
tous les jardins de la Tunisie, l’eau est reçue, à sa sortie
du puits, dans un bassin d’où elle se répand, à l’aide de
petits canaux, dans toutes les parties du jardin, chaque
arbre étant entouré d’un talus qui la retient.
Il existe en outre, aux environs de Tunis, des jardins
maraîchers où des Arabes, des Maltais, des Siciliens cultivent
des légumes, mais en trop faible quantité pour suffire
à la consommation des Européens. Quelques espèces
manquent à peu près entièrement, notamment les asperges
et les artichaüts. Les pommes de terre, les tomates, les
concombres, qui entrent dans l’alimentation des indigènes,
sont, au contraire, abondants et de bonne qualité. L’eau
des puits est assez bonne sur certains points des environs
de Tunis pour servir à l’arrosage, et les détritus de la ville
pourraient être utilisés pour la fumure des terres si l’on ne
les redoutait pas.
Les jardins les plus productifs en fruits et en légumes et
les mieux- entretenus de toute la Tunisie sont situes dans
la presqu’île du cap Bon, particulièrement aux environs
de Nebeul et de Soliman. Comme presque tous ceux de ce'
pays, ils sont entourés de talus en terre surmontés de
haies très épaisses de figuiers de Barbarie. Dans les environs
de Soliman, on cultive surtout des arbres fruitiers,
des légumes et des plantes fourragères. A Nebeul, on y
ajoute des roses et des jasmins. L’eau de ces jardins est
fournie par des puits d’où elle est élevée par des norias, ou
bien, plus souvent, à l’aide d’une outre que tire un boeuf ou
un chameau, suivant un système à la fois très simple et très
commode, que beaucoup de gens font remonter aux Carthaginois.
Les jardins de la presqu’île du cap Bon expédient
des pommes de terre, des concombres, des tomates, des
melons, non seulement à Tunis, mais dans une grande
partie de la Régence. Des habitants de Solimán et de
Nebeul font soixante ou soixante-dix kilomètres avec un
petit âne pour aller vendre à l’Enfida des concombres, des
melons et des tomates. Les cultivateurs de ces localités
donnent d’ailleurs beaucoup de soins à leurs jardins; non
seulement ils les bêchent, en extirpent les mauvaises
herbes ; mais encore, chose rare en Tunisie, ils les fument
régulièrement. Il existe dans le sous-sol de la plupart des
maisons de ce pays des sortes de caves dans lesquelles
on fait pourrir le fumier des animaux et les ordures ménagères
avant de les utiliser à la fumure des jardins.
Les jardins de Sfax qui sont, après les précédents, les
plus réputés de la Tunisie, en diffèrent par l’extrême rareté