rons maréchaux-ferrants, etc. Un internat a été ouvert à
Tunis pour des jeunes gens de la province à la sortie de
l’école primaire ; on leur apprend un métier et on les établit
ensuite dans les petits centres indigènes de l’intérieur
d’où ils sont venus.
D’après le Rapport au Président de la République
pour 1912 : « L’apprentissage industriel est actuellement
en plein fonctionnement dans 19 écoles se répartissant
en 15 localités. Le nombre des apprentis, qui était de 133
au 31 décembre 1910, et de 276 au 31 décembre 1911, s’est
élevé à 438 au 31 décembre 1912 ». Tunis en comptait 250,
Gabès 37, Sfax 34, Ksar-Hellal 26, Metlaoui 21, Potin-
ville 15, Kairouan 13, etc. A Tunis et partout où cela est
possible, les apprentis sont placés chez des patrons. « On
peut dire sans exagérer, affirmele Rapport pour 1912, qu’à
cette heure, l’organisation de l’apprentissage... approche
de sa forme définitive et promet des résultats certains et
peu éloignés. »
Il faudra beaucoup de temps pour que toutes ces mesures
donnent les résultats qu’on leur demande ; il faut
surtout apporter dans leur exécution une grande ténacité
et suivre des méthodes rigoureuses. Or, il semble bien que
ces qualités soient précisément celles que tient à leur
imprimer l’administration deM. Alapetite. Aussi la Chambre
lui fit-elle un véritable succès lorsque, dans son discours
du 26 janvier 1912, il en exposa le programme et rappela
les encouragements donnés à l’enseignement professionnel
par les membres de la Conférence consultative qui représentent
les indigènes.
CHAPITRE VI
L’AGRICULTURE EUROPÉENNE
Dès le début de l’installation du protectorat français en
Tunisie, de très beaux établissements agricoles furent
créés par des Européens, je devrais dire par des Français,
car la presque totalité des premiers domaines se trouvait
entre les mains de nos nationaux. Il en est de même
aujourd’hui pour les grands domaines. Je m’empresse
d’ajouter que pas un seul d’entre eux ne provenait et ne
provient de concessions gratuites. Les premiers avaient
tous été achetés aux indigènes. C’est, en grande partie à
cette circonstance qu’il faut attribuer, selon moi, le rapide
développement de la colonisation française dans la
Régence. Ayant engagé dans l’achat des terrains des
sommes souvent considérables, les colons se sont hâtes de
mettre le sol en Culture afin d’en tirer aussitôt que possible
l’intérêt de leur argent.
Je crois utile de dire quelques mots des établissements
agricoles les plus importants. Ce sera le meilleur moyen
de donner une idée exacte de ce qui a été déjà fait et de ce
qui reste encore à faire pour mettre en valeur le sol de la
Tunisie.
1 1 . — D o m a in e d e l ’E n f id a
Le domaine français le plus ancien et le plus considérable
est celui de l’Enfida. Son acquisition remonte à
l’année 1880, c’est-à-dire qu’elle est antérieure à l’établissement
du protectorat. Le général Khérédine1 avait reçu
cette propriété du Bey, en échange d’une rente viagère