Le domaine de Marquey, situé à 18 kilomètres de Tunis,
appartient à MM. Armand Reclus et Guignard. Son étendue /
est de 787 hectares dont 100 cultivés en céréales et fourrages
et 100 en vignes rouges et blanches.
Le domaine de Ben-Arous appartient à la Société dés
fermes dont le directeur est M. Saurin. Il est situé à
3 kilomètres seulement de Tunis, près de la gare de
Djebel-Djelloud où s’est constitué un centre industriel. Il
y est cultivé 35 hectares de vignes blaiiches et rouges.
Le domaine de Sidi-Salem, propriété de M. le docteur
Jude Hue, est situé dans le Haut-Mornag. Il figure parmi
ceux dont les, vignes ont le rendement le plus fort. Son
étendue est de 319 hectares, dont 63 sont plantés en
vignes rouges.
Le domaine d’Eschamünes également situé au Mornag,
propriété de M. de Warren, cultive 40 hectares de
vignes dont le rendement est l’un des plus élevés de la
Régence. M- de Warren fut avec M. de Carnières, président
de la Chambre d’agriculture etM. de Bouvier, aujourd’hui
décédé, l’un des créateurs du Crédit rural et de
l’Association agricole.
La plupart des autres domaines de la région ont une
surface inférieure à 300 hectares et cultivent entre 20 et
80 hectares de vignes. Tous font des céréales ; tous sont
considérés comme prospères.
La région de Grombalia, qui s’étend au sud-est et à
l’est de la précédente, contient de vingt-cinq à trente
domaines dont quelques-uns figurent parmi les plus anciens
de la Tunisie.
Le domaine de M’Baissa dont l’étendue est de 1.700 hectares
appartient à cette catégorie. Il fut fondé au début de
l’occùpation par MM. Laurans et Mille, sur les bords du
golfe de Tunis, près de Soliman, dans les plaines qui
entourent l’embouchure de l’Oued Bezirk,Les vignes occupent
74 hectares. Après l’avoir visité, je disais, en 1887,
dans la première édition de ce livre : « la propriété de
M’Raissa est l’une de celles qui se prêteront le mieux à
l’élevage du bétail. Les plaines qui entourent l’embouchure
de l’Oued Bezirk sont très humides, et constituent des
pacages naturels qu’il serait aisé de transformer en riches,
prairies. Pendant les plus fortes chaleurs de l’été, les
boeufs y trouvent encore une abondante nourriture. Les
propriétaires n’ont pas négligé cette source de. revenus ;
ils achètent à la fin de l’hiver des boeufs qu’ils font pâturer
pendant sept ou huit mois et qu’ils revendent ensuite
avec de beaux bénéfices. Si l’exportation de ces animaux
était possible, si elle n’était pas entravée par des droits
excessifs, ils pourraient la pratiquer dans d’excellentes
conditions> car ils embarqueraient leurs boeufs sur les
bords mêmes du pâturage. Il~existait autrefois à M’Raissa
un petit port romain dont on voit encore les traces et qu’il
serait aisé de rétablir, pour le plus grand, profit des habitants
de la riche région qui entoure Soliman ».
La construction du chemin de fer de Tunis à Soliman
a rendu inutile le rétablissement du petit port de M Raissa
et le domaine créé parM. Mille (décédé) et M. Laurans
est indiqué comme l’un des plus prospères de la Tunisie.
On y cultive les céréales. On y a développé les prairies
et l’on y élève une quantité notable de bétail, dont aujoür-
d’hui l’exportation est libre.
Le domaine du Khanguet, propriété de Mme Ve Gillet,
dont l’étendue est de 2.000 hectares, est situé auKhanguet-
el-Hadjaj, près de Grombalia. On a planté 130 hectares
en vignes rouges. On y cultive les céréales, et l’on y
élève du bétail. Une partie du domaine a été aliénée par
Mme Gillet à MM. Licari et Riant.
A signaler aussi au Khanguet, le domaine de M. Riant
et celui de M. Leclerc, fils d’un des anciens généraux qui
ont commandé la division d’occupation. On y cultive surtout
la vigne.
Le domaine de Khanguet Guesnon, près de Grombalia,
propriété de M. Guesnon, étendue sur 600 hectares, possède
144 hectares de vignes rouges. On y cultive les céréales
et l’on y élève du bétail.
Le domaine Oued-el-Abid, de 6.806 hectares, propriété
du Crédit mobilier de Paris, situé sur les bords de la mer,