lions égales, pour F exploitation de tous gisements de phosphates
domaniaux qui viendraient à être découverts dans
un périmètre de protection limité : au nord par le parallèle
de S fax ; à l’est par la mer ; au sud, par le parallèle
d’El Hamma du Djerid ; et à l’ouest, par la frontière algérienne.
La concession en jouissance entière était faite pour
soixante années, moyennant l'engagement de construire
la voie ferrée de Sfax à Gafsa (250 kilomètres) et le paiement
au gouvernement tunisien d’une redevance de
1 franc par tonne jusqu’à concurrence d’une production de
150.000 tonnes par an, avec minimum de 150.000 francs,
exigible à l’expiration des sept premières années d’exploitation.
Lorsque l’exploitation dépasserait 150.000. tonnes
par an, la taxe se réduirait à 65 centimes pour les 100 premières
mille tonnes supplémentaires et à 30 centimes
pour le surplus. Il était stipulé que le gouvernement tunisien
ne pourrait exiger de la Compagnie, pendant toute la
durée de sa concession, aucune taxe dont serait frappée
l’extraction ou l’exportation des phosphates. Les phosphates
de Gafsa se trouvaient par là exonérés de la taxe
d’extraction de 50 centimes par tonne qui a été imposée
par le décret du 1er décembre 1898, et qui est perçue au
moment de l’exportation.
Gisement de Gafsa. — Comme tous les autres gisements
du sud de la Tunisie et de l’Algérie, les phosphates de la
région de Gafsa sont situes a la base de 1 éocène inférieur.
« L’éocène débute par des marnes gypseuses brunes assez
puissantes, reposant en concordance de stratification sur
les "calcaires sénoniens. Au-dessus vient le niveau phosphaté,
comprenant plusieurs couches séparées par des
bancs de marnes gypseuses et de calcaires à lumachelles.
Cette formation est, en général, couronnée par un gros
banc de calcaire coquiller. Une puissante formation gyp-
seuse surmonte le tout ; le facies est donc nettement lagu-
naire. »
La chaîne du Seldja où se trouvent les mines actuellement
exploitées « présente une structure anticlinale très
nette ; sa partie centrale est constituée par une voûte de
crétacé supérieur. Sur les deux# retombées, au nord et au
sud, apparaissent deux fiandes de terrains éocènes phos-
phatifères qui constituent lês pieds-droits d’une deuxième
voûte dont la partie centrale a été enlevée par érosion.
Dans la région de Metlaoui, toutefois, une partie de la
voûte éocène subsiste encore, formant une série de tables
séparées par.de profonds ravins. C’est sur plusieurs de ces
tables que porte l’exploitation actuelle ».
La concession fut constituée en avril 1897 ; la mine et
le chemin dé fer furent ouverts à l’exploitation en avril
1899. Depuis, lors, un succès croissant a marqué chaque
année le développement continu de cette grande entreprise
dont la production est passée de 70.000 tonnes en 1899 à
522.000 tonnes en 1905; 974.000 tonnes en 1910 et
1.355.000 tonnes en 1913.
On sait que le prix de vente du phosphate est déterminé
par sa teneur en phosphate tribasique de chaux, à raison
d’un certain nombre de centimes par unité pour 100 et
par tonne de 1.000 kilos : le prix de la première catégorie
à une teneur de 63 à 68 p. 100 étant d’ailleurs plus élevé
que celui de la 2e catégorie à une teneur de 58 à 63 p. 100.
En 1908 et 1909, la valeur des phosphates s’étant abaissée
de 50 centimes qu’elle atteignait én 1895 à 40 centimes,
puis à 35 centimes par unité, pour 100, les mines de la
Tunisie se trouvèrent en présence d’une crise qui fut ressentie
surtout par celles du centre, dont l’organisation
était moins économique que celle de la Compagnie de
Gafsa. Pour éviter leùr ruine, l’administration du Protectorat
s’efforça d’abaisser les frais de transport des minerais
du centre, en accordant à la Compagnie de Gafsa des
avantages qui pussent lui permettre de faire des sacrifices
au profit des autres mines et du Protectorat. On lit à ce sujet,
dans le rapport au Président de la République pour 1909
(page 36) :.« Par une convention en date du 15 octobre
1909 la Compagnie de Gafsa qui ne payait dans l’ensemble
qu’une redevance d’environ 0 fr. 50 par tonne, consentait,