lence des beaux oliviers. Elle forme, avec les nombreux
et riches villages qui l’entourent, le centre le plus important
de la Régence après Tunis. Non seulement elle est
destinée à concentrer la majeure partie des produits du
Sahel, mais encore elle est le débouché naturel de ceux de
l’Enfida et des plaines de Kairouari. Quoique sa rade soit
ouverte à tous les vents, le mouillage y est sûr, et il est
rare que les navires soient forcés de la quitter pour éviter
des accidents. L’ancien port était, en 1886, en grande partie
ensablé et n’était plus fréquenté que par quelques barques
de pêcheurs qui venaient s’échouer sur la plage pour se
radouber. On'voyait encore, à marée basse, les. traces
du brise-lames qui reliait autrefois les deux batteries et
l’on remarquait encore à terre, du côté de la porte Bab-el-
Bahr, des ruines que l’on disait être celles des anciens
murs du quai. La superficie abritée avait été de 3 à 5 Hectares.
Après l'occupation française, le service du génie construisit,
pour les bains militaires, un appontement en charpente,
tandis que le service des travaux publics de la
Régence établissait, pour l’usage du commerce, un second
appontement accoté au premier et muni d’une grue de
trois tonnes, pour le débarquement des marchandises. A
la suite de ces travaux, les barques des. caboteurs du pays
mouillaient au sud du môle de la batterie rasante, où elles
étaient à l’abri de tous les vents, sauf ceux de la région
comprise entre le nord-est et le sud-est par l’est. Lorsque ces
derniers vents soufflaient avec violence, les barques allaient
se réfugier dans le fond sud de la baie, où il existe une
fosse offrant des fonds de 2 à 3 mètres, couverts par une
barre qui s’est formée à une faible distance de la plage et
parallèlement à elle. Les navires de fort tonnage mouillaient
au large, à un demi-mille ou à trois quarts de mille
de terre. Us n’y étaient abrités par rien contre les vents
du nord-est au sud-est par l’est. Le chargement et le déchargement
des marchandises s’effectuaient au moyen de
« mahones » qui allaient prendre les marchandises le long
du bord des navires et les déchargeaient à l’appontement
indiqué plus haut. Mais les communications des mahones
avec les navires n’étaient pas toujours faciles et occasionnaient
de grands frais. Aussi la population réclamait-elle
énergiquement la création d’un véritable port.
Le port de Monastir n’est éloigné de celui de Sousse que
de onze milles ; il est moins important, mais mieux situé,
abrité qu’il est par les îles Kuriat et Egdemsi contre tous
les veùts, sauf ceux de la région nord-est, par l’est. Rien
n’avait été fait par l’administration beyficale pour favoriser
le développement du commerce maritime de ce port,
dont le trafic annuel n’était cependant pas inférieur à
20.000 tonnes.
Le service des travaux publics du Protectorat construisit
un appontement en charpente de 76 mètres de longueur
et de 8 mètres de largeur, atteignant les fonds de 2m,50 à
l’endroit de la plage où se faisaient d’habitude les chargements
d’huile et où existait un débarcadère embryonnaire
formé de deux madriers reposant sur des chevalets.
Cet appontement, avec la grue dont on l’avait pourvu,
facilitait beaucoup les opérations et était très apprécié par
le commerce.
On relia le port à la ville par une route empierrée, de
8 mètres de largeur. On construisit une cale à huile, une
douane et un terre-plein.
J’écrivais en 1887 : ci II serait possible de créer un abri
ou un bassin fermé à Monastir, et cette création serait
même favorisée par le voisinage des îles Egdemsi, qu’une
passe étroite sépare du continent ».
Le port de Mahdia est situé dans un petit enfoncement
au sud du cap Africa. La rade n’est pas sûre par les vents
d’est, et elle n’est pas très saine. Il existe notamment un
plateau dangereux de roches et d’herbes qui s’avance assez
loin en mer et sur lequel il n’y a pas plus de trois mètres
d’eau, mais les petits caboteurs et les embarcations peuvent
s’abriter dans une espèce de fosse qui existe le long de la
plage et que couvre une barre naturelle sur laquelle les
lames du large viennent se briser. Le port de Mahdia est
fréquenté chaque année par un grand nombre de bateaux