du terrain avant le forage du puits. En 1887, j ’assistai au
creusement du premier de ces puits sous la direction du
commandant Landas. Les projets primitifs ont été abandonnés,
mais de nombreux puits artésiens ont été creusés
dans le sud.
La statistique signale encore dans la légion de Gabès-
Djerba, l’existence de 9 viticulteurs européens, dont 4 français,
4 italiens et 1 grec, cultivant ensemble près de 10 hectares
de vignes.
Dans la région de Zarzis, la statistique signale 8 viticulteurs
européens, dont 6 français et 2 italiens, qui cultivent
ensemble environ 34 hectares de vignes.
Dans la région de Gafsa, elle indique 5 viticulteùrs
français cultivant ensemble environ 6 hectares de vignes.
Dans le Nord et l’Est de la Tunisie, il existe un grand
nombre de domaines dont quelques-uns de grande étendue,
tous favorisés par la régularité et l’abondance des pluies
et la facilité des communications. -
Dans la région de Bizerte, nous avons déjà noté le
domaine de Protville qui appartient à une filiale de la
Société Grété. M s’étend sur 1.100 hectares dont 170 plantés
en vignes rouges, blanches et de muscat. On y cultive
aussi des céréales et Ton y fait de l’élevage, £
C’est aussi dans cette'région que se classe le domaine
d’Utique dont il a été question plus haut.
Le domaine de Et-Haouïd ( 1.196 hectares) situé comme
le précédent sur la route de Bizerte à Tunis, propriété
de M. Alexandre Grammont, gérée par M. Villard, offre
74 hectares plantés en vignes d’un bon rendement. On y
cultive des céréales et l’oft y fait de l’élevage.
Sur les rives nord du grand lac de Bizerte, s’étend une
région fraîche, celle de El-Azib, où s’est développée de
façon heureuse, sur des terres légères, la moyenne colonisation
: une dizaine de propriétaires y font, sur des étendues
variant de 50 à 200 hectares, les fourrages, l’élevage
en demi-stabulation, les cultures maraîchère et fruitière et
un peu de céréales. L’eau, très abondante et bojine, y permettrait
l’établissement de luzernières.
Au sud du lac, sont les domaines de M. Doyen, de
M. de la Haye, le vignoble de la société de Tindja.
A l’ouest, entre le lac et la mer, on voit le centre de
Sidi-Ahmed créé par la Direction de l’Agriculture, puis le
centre de Sidi-Bou-Hadid issu du morcellement des
3.000 hectares qui appartenaient à la Société Anonyme de
Sidi-Bou-Hadid et formant les domaines de MM. Rouget,
de Nadaillac, Descamps, de Ganay, Dufaure et Rousset,
variant de 100 à 500 hectares et propices aux céréales et
à l’élevage.
Enfin sur les rives nord du lac Ichkeul est un autre groupement
formé par les propriétés de MM. Clary, de Ganay,
Leclercq et Daverède.
Citons encore le domaine de Sidi-Salem, près de Mateur,
propriété de M. Gabriel-Jullien, étendu sur 866 hectares
avec 20 hectares de vignes, loué à M. Costet, ancien
élève des Écoles d’Agriculture de France, vice-président
de l’Association agricole de Tunisie.
La région entre Bizerte et Mateur est une de celles qui
se prêle le mieux à la colonisation européenne, à cause dè
la régularité et de l’abondance des pluies et de la qualité
des terres.
Mateur même est un centre des plus fertiles et' où les
pluies sont les plus régulières. Il y faut noter d’une façon
particulière les propriétés très importantes et très bien
tenues de MM. Loyer, Lapalu, Marchegay, Roederer,
Lavotte, Massini, Pinhède, Lespinasse, Desportes de
La Fosse (ministre plénipotentiaire, ancien délégué à la
Résidence Générale.
La région de Mateur commence en réalité après Chaouat,
à Sidi Athman (propriété •admirablement tenue de feu
M. de Bouvier) ; elle englobe les domaines d’Aïn-Rhelal,
appartenant à M. Boissonnas, récemment acheté par
M. Auvergnat, à M. Wartelle, à M. le comte de Bazignan,
et s’étend jusqu’aux Mogods et aux. Hédils. Cette région
est éminemment propre aux céréales et à l’élevage.
La région de Béjà contient deux beaux et grands
domaines : celui de l’Oued-Zerga et' celui de Munchar,