ravitaillement, etc., d’une escadre, et des besoins divers
que pourrait avoir l’armée navale de la Méditerranée en
temps de guerre, si elle était obligée de se réfugier dans
le laC de Bizerte ; 4° la construction immédiate de deux
bassins de radoub de 250 mètres, 40 mètres de large et
12 mètres de profondeur prévus au programme naval
1910-1912. D après les prévisions du programmé, l’une de
ces formes ne sera terminée qu’en 1918 et l’autre en 1920.
Il serait indispensable de pousser ces travaux pour qu’ils
fussent achevés beaucoup plus tôt qu’à ces deux dates ;
8° la protection de l’arsenal de Sidi-Abdallah du côté
de la terrej de manière à rendre impossibles les attaques
dont il pourrait être l’objet à la suite d’un débarquement
dans la ba^e de Porto-Farina, qui, elle-même,
n est pas protégée ; 6° l’outillage du port de commerce,
en vile non seulement des besoins de la navigation commerciale,
.mais encore des nécessités du ravitaillement de
la flotte de guerre.
11 faut que la marine de guerre puisse trouver à Bizerte
du charbon en abondance, dés vivres, des munitions, etc,
Poqr que ces matières puissent être misep à sa disposition
sans gros frais, il faut que la navigation commerciale
apportant à.Bizerte ces matières, y trouve un fret de retour.
Gelui-ci pourrait facilement être représenté par des minerais
de fer ou de zinc et des phosphates, si les gisements
étaient mis en relations faciles, par voies ferrées, avec
nôtre grand port tunisien. On ¿ rappelé souvent qu’à
l’époque des incidents de Fachoda, en 1898, la place de
Bizerte était dépourvue de charbon, de blé, de viande, etc.
Il est indispensable de créer des usines pour la conservation
des. viandes, des magasins pour les approvisionnements
de munitions,
Les ports de Tunis, de Sousse et dé Sfax ont été considérablement
améliorés dans les directions que j’indiquais
en 1887 d’après les indications des intéressés et des services
^du Protectorat. Les travaux « firent l’objet d’une
convention au profit d’une seule société concessionnaire,
à#qui le gouvernement tunisien fit remise de ces trois
ports pour une durée de quarante-sept années à dater du
12 avril 1904, ôu ltli garantissant pour le capital de premier
établissement un revenu annuel de 425.000 francs1 ».
Lé port dé Tiinis fut établi dans les terrains marécageux
qui s’étendaient entre la ville indigène et le lac, derrière
le quartier européen dont la construction fut commencée
aussitôt après l’établissement de notre protectorat. Il fut
inauguré le 28 mai 1893.11 se composait alors d’un bassin
d’opérations de 300 mètres de large et 400 mètres de long,
creusé à 6“,50 de profondeur, et relié à la paute mer, au
niveau de la Goulette, par un canal long de 10 kilomètres,
large de 30 mètres au plafond, profond de 6m,50. Les quais
en maçonnerie et pavés en bois ont une longueur de
600 mètres. Une somme de 17 millions 350.000 francs,
dont 13 millions payés par le Protectorat fut consacrée à
ces travaux. Plus tard, on creusa deux autres bassins,
dont un pour les voiliers et Un autre pour les navires qui
Viennent prendre lès phosphates. A la Goulette, on construisit
des quais le long du canal. « En 1904, le nombre
des passages a été de 71.195, et les exportations ou importations
se sont élevées à 450.000 tonnes, représentant
un mouvement de plus de 3.970 navires. A l’entrée, on
trouve des céréales de toute nature, farines et semoules,
Vins et spiritueux, fer, houille, tissus de coton et toiles ;
à la sortie, des blés et de l’orge, des huiles d’olive et de
grignon, des vins, des phosphates et des minerais. Les
importations du port de Tunis ont doublé de valeur
de 1893 a l899i Les exportations ont oscillé sans tendance
marquée2 ». En 1912, d’après les statistiques officielles,
lé port de Tunis-Lâ Goulette fut fréquenté par
44.526 navires, jaugeant 3.406.600 tonnes, et transportant
1.602.672 tonnes de marchandises, 99.670 passagers et
75.919 tetes de bétail. De 1904 à 1912, le mouvement de.
ce port a donc notablement augmenté, sans préjudice
pour d’autres ports;
1. Gaston Loth, Loc. cit., p. 127,
2. Ibid., p . 213,