propriété de la Société des Fermes françaises de Tunisie,
avec 58 hectares plantés en vignes. Il est dirigé par M. Sau-
rin.L
’Oued-Zerga fut acheté parM. Gery à Moustapha-ben-
Ismaël, avant l’occupation. Il a été alloti par les soins de
M. Acquaviva, aujourd’hui décédé, membre de la Chambre
d’Agriculture, délégué à la Conférence consultative, fondateur
des Assurances mutuelles ; il y a maintenant une
quinzaine de domaines importants : le principal celui de
M. Acquaviva, contient les vignes : à citer MM. Ponson,
président de l’Association des colons, Ballut, Roméas,
Gauthier, Heherger,' Guyétand, etc., etc.
La région de Béjà est l’une des plus favorables de la
Régence à la colonisation européenne. Elle ne connaît pas
les mauvaises années. On y cultive avec profil les céréales
et l’on y fait de l’élévage dans d’excellentes .conditions.
Il y a été créé un grand nombre de fermes françaises de
petite étendue et qui toutes sont prospères. Leur création
a été due en partie à la Société que préside M. Saurin et
en partie à la Direction de l’Agriculture. Dans une note
qui vient de m’être communiquée, on estime à au moins
150 le nombre des fermes de cette région, dont la partie
la plus fertile est celle qui s’étend dans la vallée de l’oued
Zerga entre la ville de Béja et les collines qui, en raison
de leurs sommets dentelés, ont reçu le nom de la Scie.
La richesse proverbiale des terres de cette région est
due à une précipitation annuelle de pluie oscillant entre
600 millimètres et 800 millimètres et à des*sources nombreuses,
à débit abondant.
Les colons y étaient relativement peu nombreux jusqu’en
1900 ; ils ont vu leur nombre s’accroître en grande
proportion. Seule, la cherté progressive des terres apporte
actuellement un obstacle à leur multiplication. Les éléments
de cette colonisation sont excellents, formés en
grande partie par des paysans originaires de l’Ouest, et
des jeunes gens sortis de l’École d’Agrieulture coloniale
de Tunis, tous installés sans esprit de retour.
La situation géographique particulièrement favorable
de cette contrée, les qualités agricoles de ses émigrants
ont déterminé une suite de progrès particulièrement intéressants
dans les assolements, procédés culturaux, sélection
et adaptation des semences, etc.
L’élevage, édifié d’une façon rationnelle, a adopté la
formule du croisement (Salers, Tarentais, Modica, etc.) ;
les résultats acquis ont été mis particulièrement en évidence
sur les propriétés de MM. Leclerc, Roy, Vénèque,
Carrier, Gagne.
Des croisements fort intéressants, aussi ont été réalisés
sur les brebis d’origine algérienne et les porcs. L’élevage
du cheval a donné des résultats particulièrement satisfaisants
chez M. Dutfau d’El Affareg. Il convient aussi de
mentionner particulièrement l’introduction par M. de Lan-
nurien de nombreuses juments bretonnes dans le pays,
en vue de croisement avec les baudets, du Poitou ou des
Pyrénées.
Il Semble malaisé de mettre en relief tel domaine ou
telle propriété. Partout on trouve un efiort constant et
une émulation progressive. Sur le lot de 80 hectares,
comme sur l’henchir de 500 hectares, on pratique l’emploi
judicieux, basé sur l’analyse des terres, de superphosphates,
scories et autres engrais; partout les dernières
créations du machinisme agricole sont étudiées et accueillies
avec satisfaction.
En résumé, cette jeune colonisation a fàit ses preuves
et semble appelée à un plus bel avenir encore. Étant
donné l’exemple remarquable de collaboration intelligente
avec les indigènes dans la pratique des oeuvres culturales,
le bel esprit de mutualité qui l’anime, ses succès grandiront
encore. Souhaitons aussi que le nombre des colons
s’accroisse. Les preuves de réussite sont acquises et il faut
espérer que la Direction de l’Agriculture continuera à
développer çefoyer d’efforts français.
Dans la région de Medj ez-el-Bab, se trouvent deux grands
domaines : celui de Ksar-Tyr. propriété de la Société de
colonisation française, 3.400 hectares, dont 140 en vignes
et celui de Chassart-Tefaha actuellement à M. de Wou