sin s’élargit au-dessus de son embouchure pour former la
vaste plaine du Mornag.
Au sud de la branche méridionale de la grande chaîne
tunisienne les rivières se déversent, sous les noms d oued
Tekka, Menasser, Djirma, Zeroud, Marguellil, Bagla,
Nebane, etc., dans la grande Sebka Kelbia, sorte de lac
marécageux, à sec pendant la saison sèche. G est’dans
cette région que se trouve le vaste domaine del Enfida, il
reçoit les eaux de plusieurs bassins secondaires.
Au sud-est s’étendent les plaines plantées d oliviers du
Sahel et dans le sud se trouvent les grands chotts (dépressions
sèches et salées) dans lesquels se déversent toutes
les rivières qui descendent du grand massif montagneux
tunisien.
Sauf dans les chotts et dans quelques parties où des
bancs horizontaux de gypse se montrent à la surface du
sol, les plaines du sud de la Tunisie sont susceptibles
d’être cultivées. Dans les années suffisamment pluvieuses,
mais qui-, malheureusement, sont très rares, elles produisent
des récoltes.
g II. — Le c l im a t
Le climat de la Tunisie ressemble à celui de l’Algérie.
Les quatre saisons y sont assez bien marquées. Le printemps
commence vers le milieu de mars et se prolonge
jusqu’à la fin de mai, avec une température de 18° à 25° C
et de rares pluies. Les chaleurs<de l’été commencent à se
faire sentir dans le courant du mois de juin ; elles vont en
augmentant jusque vers la fin d’août. Le thermomètre se
maintient alors, d’ordinaire, entre 25° et 30° G, mais il
monte parfois au delà de 40°, non seulement dans le sud-
ouest, qui est la partie la plus chaude de la Tunisie, mais
même à Tunis où, dans le mois d’août, il se maintient
parfois à 40° pendant une quinzaine de jours,.
La chaleur est surtout pénible lorsque souffle le vent
du sud-est, que les colons européens désignent sous le
nom de sirocû. Il est rare que pendant l’été il tombe de la
LE SOL, LE CLIMAT ET LA POPULATION
pluie. Il y a cependant parfois quelques orages de courte
durée. Durant cette saison, les nuits sont généralement
peu humides, sauf sur les bords de la mer : aussi les
plantes se dessèchent-elles, à partir du mois de juin avec
une grande rapidité. De vertes et émàillées de fleurs
qu’elles étaient au printemps, les vastes plaines de -la
Tunisie prennent alors un aspect jaunâtre ou grisâtre, qui
pourrait faire croire à leur infécondité, si 1 on ne voyai a
la surface du sol les traces des champs de blé et d orge
qui sont moissonnés par les indigènes dans la premi re
quinzaine du mois de juin. m
Les pluies commencent avec l’automne, c est-a-dire lin
septembre, et durent jusqu’en mars; elles sont surtout
abondantes pendant les mois de décembre et de janvier,,
où régnent les vents d’ouest et de nord-ouest. Le thermomètre
ne dépasse jamais alors 15° à 18°, et descend parfois
au-dessous de zéro. Dans la région montagneuse des
Kroumirs-, la neige persiste souvent pendant tout 1 hiver.
Au point de vue du climat, envisagé dans ses relations
avec la colonisation, on distingue aujourd’hui en Tunisie
trois régions qui se différencient surtout par l’abondance
et la régularité des pluies. La première comprend toute la
partie de la régence située au nord de la Medjerdah, c est-
à-dire Îes régions de Bizerte, Mateur, Béja, etc. Les pluies
y étant régulières et abondantes, on y peut cultiver les
céréales avec succès, obtenir de la vigne, surtout quand
on l’irrigüe, des rendements assez élevés et taire de
bonnes prairies artificielles. C’est la région la plus recommandable
pour la colonisation européenne. ^
La seconde r é g i o n comprend les bassins de la Med-
ierdah et de la Miliane, ainsi que la presqu’île du cap Bon,
les territoires de Zaghouan et du Mornag. Les pluies y
sont moins abondantes et surtout moins régulières que
dans la première. La culture des céréales est plus aléatoire
et moins productive. Tout domaine doit être pourvu d un
vignoble, parce que la vigne exige moins d’eau que les
• céréales. Plus on descend vers le sud et moins la culture
des céréales est productive.